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Inquisition - Obscure Verses For The Multiverse

Chronique

Inquisition Obscure Verses For The Multiverse
Que n'aura-t-on pas entendu sur ce nouvel INQUISITION après leur signature chez Season of Mist qui prévoit sa sortie officielle pour le 27 octobre ! « Vendus ! Gougnafiers ! Pompes à fric ! Opportunistes ! L'album va être pourri... » : nos blanches colombes étaient la cible de multiples pronostics de la part de quelques petits crapauds du net, toujours prompts à une critique assassine de leurs idoles sous prétexte que le groupe ne rentre plus dans les limites cloisonnées de leur univers impitoyable. Las ! Orné d'une classieuse peinture de Paolo Girardi (qui est loin d'être sa meilleure à mon goût...), les Américains viennent pourtant une fois de plus apprendre avec Obscure Verses for the Multiverse comment faire un Black Metal racé, touché de toutes parts par la grâce du Grand Cornu à tout ce ramassis de petits bras insupportables. C'est également armé d'un son ravageur qui offre une nouvelle dimension au feeling démentiel des fûts d'Incubus et aux accords possédés du maître Dagon qu'INQUISITION confirme encore son statut de pontife du Black Metal, lui qui était déjà rentré dans une nouvelle ère après l'excellentissime Ominous Doctrines Of The Perpetual Mystical Macrocosm qui lui avait apporté la reconnaissance méritée de bon nombre de maniaques de l'Art Noir, traduite notamment par leur présence sur bon nombre de gros festivals et par quelques passages dans l'hexagone, notamment la dernière apparition parisienne très réussie...

Cette nouvelle ampleur acquise par nos dévots nous explose en pleine figure dès les premières notes de Obscure Verses for the Multiverse : les guitares de Dagon roulent des mécaniques, éjaculant gracieusement leur puissance limpide et implacable à la face de la lie. Plusieurs passages de cet album, notamment les excellents soli qui le peuplent (mention spéciale au tapping excellent du morceau éponyme), montrent que le groupe s'est fait plaisir à plusieurs reprises en superposant opportunément deux guitares. Avec un son aussi dévastateur, qui ne l'aurait pas fait ? Il ne fait ressortir que mieux toutes les subtilités de ce groupe, les petits breaks ultimes en sweeping qui ponctuent certains riffs mais également les innovations que ses parties proposent, lorgnant parfois du côté d'un Death Metal occulte avec certains passages d'une noirceur démentielle et d'une lourdeur cataclysmique. « RISING DARK ONE ! HONOR SATAN ! » nous hurlent cette voix complètement soumise au Démon sur « Darkness Flows towards Unseen Horizons »... oscillant toujours entre l'incantatoire et la tentation du registre plus Black Metal, Dagon dessine à la manière d'un architecte impeccable les contours d'un rituel porté de bout en bout par son organe qui déverse son flot de paroles mystiques avec le panache qu'on lui connaît. Enregistrée en « conditions live », d'après le descriptif que nous avaient fait nos guerriers nocturnes sur les réseaux sociaux, la batterie allume un feu sacré dès ses premiers blasts pour ne s'éteindre qu'une fois l'album terminé. Vraisemblablement, Incubus y a mis une conviction énorme et ses parties nous montrent encore une fois le grand batteur qu'il est. Si la production maousse pourrait parfois nous faire oublier l'authentique finesse de son jeu, on discernera au travers de ses petits breaks subtils aux cymbales toute sa foi et sa maîtrise... impressionnant monstre de puissance et de lourdeur, c'est bien lui qui catalyse la force de ce Obscure Verses for the Multiverse, soutenant à merveille les chants cosmiques de son illustre partenaire guitariste.

Chants qui restent animés par une rage et une dévotion intactes. À l'image du monument « Master of The Cosmological Black », INQUISITION n'a rien perdu de sa classe écrasante lorsqu'il s'agit d'enfoncer l'auditeur vers le sixième sous-sol à l'aide d'une lenteur complètement jubilatoire. Rappelant « Desolate Funeral Chant », éternel hymne crépusculaire du précédent sacrifice qui aura concentré tous les louanges, l'arpège mid-tempo de ce nouveau morceau élève à nouveau l'âme vers des hauteurs inespérées, inexplorées, tout en n'oubliant pas de la malaxer consciencieusement lorsque ce rouleau compresseur insistant vient se saisir d'elle le reste du temps... nous sommes en terrain connu et bordel, ça fait un bien fou. « Master of The Cosmogical Black » s'impose, entre autres, comme le successeur idéal des faits d'armes passés du groupe américain, rappelant leurs innombrables victoires dans la croisade qu'ils mènent contre Dieu depuis 1988. « Joined by Dark Matter Repelled by Dark Energy » entretient ce feu grégeois avec toute la splendeur que le fanatique que je suis aime retrouver chez ses deux héros. Le morceau éponyme et ses petites tendances binaires absolument jouissives ne manqueront pas de vous secouer durablement l'esprit : en effet, les passages qui allient riffs rythmiques mazouteux et envolées oniriques en tapping sauront imprimer le sceau d'INQUISITION sur les solides missiles qu'ils propulsent vers nos gueules enfarinées d'auditeurs déconfits. En effet, « Force of the Floating Tomb » ouvrant la nouvelle offrande confirme d'ores et déjà que le duo n'est pas redescendu sur notre monde, narguant avec aisance la médiocrité qui les entoure, envieuse de ces riffs ravageurs et efficaces à en crever.

Outre cette efficacité qu'on lui connaissait déjà auparavant, les Américains nous gratifient également de quelques « innovations », tout du moins de quelques « explorations » relativement inhabituelles chez eux. Se dégagent notamment les accords de guitare effetisés à la sauce mystiques très réussis sur « Joined by Dark Matter Repelled by Dark Energy », venant casser le rythme et relancer un morceau très varié. De même, les subtiles envolées guitaristiques mélodiques sur « Inversion of Ethereal White Stars » confèrent à ce morceau une atmosphère assez unique dans la discographie d'INQUISITION, venant agréablement surprendre l'oreille pour affirmer définitivement le charme du morceau par la suite. Ces petites nouveautés contrastent avec les morceaux plus classiques (« Forces of the Floating Tomb », « Arrival of Eons After ») et apporte une vraie variété à l'album qui n'affecte en rien sa cohérence. Un « tube » comme « Obscure Verses for The Multiverse » rappelle opportunément à quel point INQUISITION sait encore composer des machines de guerre ultra efficaces et binaires, sans fioriture, dans la plus pure tradition de leur Black Metal atypique... le spectre d'un « Empire of Luciferian Race » plane sur ce morceau avec insistance. Et même avec un son mille fois plus « moderne » que certains ne manqueront pas de déplorer, INQUISITION affirme une fois encore toute l'essence de son Black Metal en maintenant avec maîtrise la saveur de ces riffs uniques qui ne font que renforcer son aura.

Alors, INQUISITION, complètement inattaquable ? Absolument. Cependant, le duo a placé la barre tellement haut depuis le début de sa carrière qu'il est entièrement naturel d'être exagérément exigeant envers eux, toutes proportions garder bien entendu. Même si ça m'arrache à moitié la gueule de vous dire cela, il ne se dégage peut-être pas de cet album la même sensation de perfection, de grandeur naturelle qu'on pouvait percevoir chez son aîné et sur les précédents... même si le groupe perpétue fort bien la tradition, tutoyant la perfection à de multiples reprises pour ne la vouvoyer qu'à de très rares occasions (avec notamment un « Infinite Interstellar Genocide » qui me semble peut-être un peu moins marquant...). Peut-on réellement parler de « faiblesse » ? Mon éthique de chroniqueur incorruptible et parfaitement objectif m'interdit rigoureusement d'adjoindre ce terme à INQUISITION qui l'a par ailleurs largement évacué de ses sorties, de toutes façons... il reste donc un fait indéniable : un très bon album d'INQUISITION planera toujours sans aucun effort au-dessus de la masse des sorties dispensables de la scène Black Metal. Et ce même s'il se prête lui aussi à l'exercice risqué du réenregistrement avec un « Where Darkness Is Lord and Death » dont on se serait bien passé tant la version présente sur l'exceptionnel Nefarious Dismal Orations se suffit à elle-même. Non, bande de charognards incorrigibles, le roi n'est pas encore disposé à vous laisser une seule miette de son festin...

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2 COMMENTAIRE(S)

Invité citer
Moonshield
15/10/2013 22:26
Il est pas encore sorti? Ça fait des semaines et des semaines que je l'écoute chaque jour que dieu fait.
Même avis que la chro donc, à une exception près, je trouve la prod moins efficace que sur le précedent (ce qui n'enlève rien à la qualité exceptionnelle des compos)
Invité citer
Menaceruine
14/10/2013 19:26
Bonne chronique ,aucune déception de la part d'Inquisition ,perso l'album BM de l'année ,sérieux totalement jouissif comme band.

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Inquisition
Black Metal
2013 - Season Of Mist
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (21)  7.4/10
Webzines : (30)  8.07/10

plus d'infos sur
Inquisition
Inquisition
Black Metal - 1990 - Colombie
  

tracklist
01.   Force Of The Floating Tomb  (04:38)
02.   Darkness Flows Towards Unseen Horizons  (03:58)
03.   Obscure Verses For The Multiverse  (05:39)
04.   Spiritual Plasma Evocation  (05:21)
05.   Master Of The Cosmological Black Cauldron  (04:44)
06.   Joined By Dark Matter, Repelled By Dark Energy  (06:11)
07.   Arrival Of Eons After  (04:13)
08.   Inversion Of Ethereal White Stars  (05:41)
09.   Infinite Interstellar Genocide  (05:28)
10.   Where Darkness Is Lord And Death  (06:35)

Durée : 52:28

line up
parution
27 Octobre 2013

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