Dopefight - Buds

On dirait une vaste blague et pourtant je ne suis pas vraiment certaine que ça en soit une. Le cannabis sur la pochette de l'album, le titre des morceaux, l'ambiance générale du disque me font plutôt sourire. Et c'est comme ça que je le prends. Vous me direz : encore un énième groupe de Stoner ! Et je vous répondrai : Oui, effectivement. Seulement Dopefight a ce petit truc amusant que Weedeater, Bongripper, Belzebong n'ont pas. Il y a plein de groupes de Stoner génériques et la majorité d'entre eux sont plats et sans intérêt. Vous savez, des fois vous écoutez un album de Stoner, vous le coupez au milieu parce que vous vous ennuyez...Et puis si on a envie de réessayer, on retente l'expérience 6 mois plus tard. Expérience soldée par un échec. Je dis pas que Dopefight est intéressant ou spirituel ou quoi que ce soit du genre mais « Buds » est un CD que je ressors de temps en temps parce qu'il est ludique.

Je vais vous expliquer les choses clairement : Dopefight ne fait rien avancer, ne vous donnera aucune émotion et n'a aucune inventivité. Toutefois, les riffs de Stoner basique mêlés aux petites envolées Sludge donne envie de donner des coups de poings à tout le monde. Enfin, ils donnent aussi envie de faire des câlins à tout le monde. Vous savez comme quand vous étiez avec vos copains et que vous faisiez semblant de pogoter dans la cour de recréation et dès qu'un pote a mal quelque part à cause des coups, on s'excuse. Arrêtez de nier, je le sais ! Bref, c'est un album où on régresse, on a 14 ans, on a des boutons partout, les cheveux gras, on est habillé comme des sacs et on est cons. Mais on s'en fout dans le fond. Déjà, le premier morceau « Baby Goat Sick » commence sur des petits bruits de chèvre donc forcément, j'ai senti que c'était un album léger. On ne peut pas être sérieux quand on commence de cette façon... J'avais raison. Les morceaux alternent presque systématiquement des parties lentes et banale du Stoner et des décollages bombés de testostérone pour clamer haut et fort « Oui, nous sommes violents aussi ». Justement, « Leviathan's Burp » est vraiment dans cette schématisation : la batterie martèle, le riff principal reste en tête et la rythmique alterne les tempi, aussi simples soient-ils. D'ailleurs, le riff de ce morceau est celui qui me reste le plus en tête quand je pense à Dopefight.

En fait, si vous enlevez les parties plus Hardcore, il ne reste plus rien. Et justement « Slug'N Mop », « Nob. Nob. Noi. » ou encore « Brighton Town is a Fucking Whore » proposent ces petites alternances de rythmes qui provoquent un petit effet de surprise et on est content. C'est suffisant. C'est le Morbosidad du Stoner : le cerveau est éteint et l'ambiance marche bien à 4 grammes. Ah j'ai oublié de vous dire, ils essayent de faire des petites atmosphères différentes. Ainsi, « Do Not Inflict Your (Spawn) Upon Me » débute par une bouilli de riffs Stoner avec une rythmique limite Punk et termine sur un essai oriental raté. Il en est de même sur le début de « Jock Witch », Dopefight s'est testé sur des sonorités rétro...Sans oublier qu'ils ont fait une fin d'album complètement hors sujet. En effet, ils nous font croire à un décor désertique avec des guitares sèches et des petites percussions agréables...Alors qu'en réalité même un groupe de bar en Arles sait mieux le faire qu'eux. Mais pourquoi ?

« Mais pourquoi ? » est une interrogation que je me suis souvent posée en écoutant cet album. En fait, je crois qu'il ne faut pas se poser de question et prendre les choses comme elles viennent. Au pire, vous l'écoutez défoncés et vous comprendrez peut être là où ils veulent en venir. Personnellement j'ai pas trouvé mais j'ai rigolé. En vérité, dire que c'est du Sludge c'est leur donner un intérêt plus grand que ce qu'ils font vraiment. Finalement, on dirait Embraced By Hatred mélangé à une armature Stoner.

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