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While Heaven Wept - Vast Oceans Lachrymose

Chronique

While Heaven Wept Vast Oceans Lachrymose
While Heaven Wept ne fait sans doute pas partie des groupes auxquels l’on pense désormais lorsque l’on parle de doom metal et de metal progressif. Ce groupe qui s’est séparé il y a quelques années a su nous montrer une forme d’évolution entre ses deux premiers albums d’obédience epic doom metal et ses deux derniers albums, pour le compte de Nuclear Blast, bien plus progressifs et délaissant les éléments doom metal. Et il fallait bien qu’il y ait un disque de transition entre ces deux périodes, c’est bien le cas avec ce Vast Oceans Lachrymose. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Tom Phillips a toujours aimé prendre son temps pour enregistrer ses albums et cette règle n’avait guère changé pour le troisième album de son groupe, car oui, While Heaven Wept c’est son groupe. Ainsi, six années séparaient les sorties du présent Vast Oceans Lachrymose de son prédécesseur, le très bon Of Empires Forlorn, sorti en deux mille trois. Il faut dire que le guitariste et compositeur a du faire face à la faillite de son précédent label, et, surtout, avait quelque peu remanié son line-up, comme toujours devrait-on dire.

Mais pour le coup, ce hiatus a été bénéfique pour le projet du musicien américain, et notamment le fait d’avoir peaufiné le line-up du groupe. En effet, pour bon nombre de personnes, le point faible de While Heaven Wept, notamment sur scène, étaient les cordes vocales de Tom Phillips, puisqu’il tenait le poste de chanteur pour toutes les réalisations antérieures à cet album, massacrant le plus souvent ses titres, l’alcool n’aidant en rien généralement. Il a donc fait appel à Rain Irving pour prendre le poste de chanteur à plein temps, un choix on ne peut plus judicieux, tant ce dernier possède un panel vocal vraiment intéressant et surtout convenant parfaitement au style du groupe. Le batteur Trevor Schrotz et la claviériste Michelle Loose ont également rejoint les rangs de While Heaven Wept, ces derniers étant membre du groupe Brave dans lequel l’on retrouve le fidèle guitariste Scott Loose. Même s’il y a eu beaucoup de turn-over dans ce groupe, l’on sent tout de même une grande cohésion chez ces musiciens et cela se ressent clairement au niveau de ces six compositions fluides et très bien pensées, ce qui est un peu un pléonasme tant Tom Phillips est un travailleur acharné.

Outre une stabilité enfin trouvée, ce qui frappe avant tout avec ce Vast Oceans Lachrymose, c’est l’évolution de la musique de While Heaven Wept. Autrefois chantre d’un epic doom metal léché mais ne reniant aucunement ses influences métalliques, le sextet nous dévoile ici un power metal épique, ne sombrant jamais dans le putassier, et s’ouvrant à des influences progressives, l’influence d’un Fates Warning étant assez palpable et même assumée grandement par le groupe. Rassurez vous, Tom Phillips et ses acolytes ne sont nullement devenus des clones de Hammerfall et consorts: l’on reconnaît évidemment la patte du groupe sur cet album, même si les accélérations comme sur l’introduction du magistral The Furthest Shore ont de quoi surprendre, au même titre que celles sur To Wander the Void. Encore qu’il émane d’une puissance de feu sur les trois premiers titres que l’on ne pourrait renier aux Suédois cités plus haut et à toute cette scène power metal épique bien en vogue depuis quelques temps. L’on retrouve ainsi des passages à la double grosse caisse, chose que l’on ne pouvait imaginer sur les précédentes réalisations du groupe, même si l’on pouvait y déceler ça et là des velléités d’en découdre. Cela surprend, certes, mais au final le rendu est on ne peut plus cohérent et excellent. Car il y a toujours des temporisations et des passages bien plus extatiques sur cet album. Dans tous les cas, Vast Oceans Lachrymose est pétri de qualités et est surtout d’une richesse incroyable.

Et c’est là que la filiation avec le metal progressif est sans doute légitime, non pas dans ce qu’il a de plus pédant et de démonstratif, mais dans cette faculté à puiser dans divers registres musicaux, tantôt rappelant le passé du groupe, tantôt en direction d’un heavy metal plus que virile. Classieux et surtout admirablement arrangés, chaque titre alterne entre passages assez soutenus, à d’autres plus doucereux où l’émotion pure est mise en avant, avec souvent des parties aux acoustiques de toute beauté. Les parties purement instrumentales sont nombreuses et mettent bien en avant les talents de solistes de Tom Phillips et de Scott Loose, accompagnés par les nappes de claviers de Michelle Loose-Schrotz qui donnent à tout ceci une emphase assez conséquente et une ampleur un peu plus symphonique. A ce propos, le titre d’ouverture et ces quelques seize minutes risquent de rapidement faire taire tout sarcasme, tant c’est une démonstration à lui tout seul de tout le panel et surtout de tout le génie de Tom Phillips. Ce titre d’ouverture donne clairement la couleur de cet album et n’a pas son pareil pour nous faire naviguer dans ces ambiances claires et obscures qui sont les palettes de cet album. Et il est vrai que le tout s’enchaine divinement sur cet album, qu’il prendra tout autant aux tripes qu’il donnera l’impression de défier les océans déchaînés, à l’image de cette très belle pochette.

Bien évidemment, le chant de Rain Irving chapeaute le tout admirablement: son chant illumine chaque titre par sa présence, par la pureté de sa voix, par l’intensité qu’il met également dans son interprétation. Il est secondé de temps à autres par Tom Phillips et par Michelle Loose-Schrotz, je pense notamment aux refrains de Vessel, ou aux différents chœurs disséminés sur plusieurs titres. D’ailleurs, à l’instar du titre Voice in the Wind présent sur le précédent opus et dont chaque doomeux se doit de chantonner lors de soirées alcoolisées, Vessel est une admirable power ballade montant en puissance tout le long de ses sept minutes et avec un refrain tout aussi sublime qu’accrocheur. Cela faisait longtemps de mémoire de métalleux qu’une ballade ne m’avait autant subjugué. Cela ne signifie pas pour autant que des titres puissants comme To Wander the Void et Living Sepulchre déméritent pleinement, loin s’en faut. L’on sera surpris par contre de voir l’album se clore par deux instrumentaux, assez atmosphériques d’ailleurs, avec le morceau titre et son très beau solo et ses twin leads, et Epilogue, uniquement aux claviers. Mais même dans ces domaines, le groupe surclasse largement la concurrence. Ici, la technique est clairement au service de la musique et les transitions sont vraiment bien gérées. À tel point que ce qui va finir d’achever ce travail d’orfèvre, c’est ce caractère à la fois mélancolique et poignant qui transpire sur l’entièreté de cet album. L’on ne peut pas parler d’album concept, comme ce sera le cas par la suite, mais il y a un fil conducteur sur cet opus qui évoquera le fait de quitter ses proches et de naviguer sur des flots tumultueux avant d’échouer dans un endroit plus serein et où les regrets d’avoir tout laisser derrière soi reprendront le dessus.

Si je n’avais qu’un seul reproche à formuler à l'encontre de cette réalisation, c’est sa durée qui est assez courte, tout au plus quarante deux minutes, mais en même temps, elle ne comprend aucun temps morts et aucune faute de goût, si bien que l’on se surprend à se la passer en boucle. Bref, ce Vast Oceans Lachrymose est pour moi une très belle œuvre de power metal progressif et n’a pas perdu de son aura plus d’une décennie après sa sortie. La magie opère toujours autant dès l’entame du disque et j’ai toujours les mêmes frissons qui me parcourent l’échine à chaque écoute, toujours aussi admiratif devant autant de classe. Le travail acharné de Tom Phillips est de toute beauté et ce disque ravira tant les fans du groupe que tout amateur de metal léché et inventif. While Heaven Wept n’a donc pas usurpé le statut de formation culte que certaines personnes lui ont attribué, et ce Vast Oceans Lachrymose ne démérite pas au sein de cette légende.

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While Heaven Wept
Power metal progressif
2009 - Cruz Del Sur Music
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs :   -
Webzines : (6)  8.83/10

plus d'infos sur
While Heaven Wept
While Heaven Wept
Power metal progressif - 1991 † 2019 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   The Furthest Shore  (15:51)
02.   To Wander the Void  (06:28)
03.   Living Sepulchre  (4:00)
04.   Vessel  (07:48)
05.   Vast Oceans Lachrymose  (05:02)
05.   Epilogue  (03:13)

Durée : 42:22

line up
parution
3 Novembre 2009

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