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King Diamond - Conspiracy

Chronique

King Diamond Conspiracy
Coucou, toi. Kim Bendix Petersen, alias King Diamond, toutes dents dehors sur la pochette de Conspiracy en 1989, voulait donner une suite au très bon « Them », paru un an plus tôt. Ce visage, outre une iconique moustache, laisse apparaître un maquillage en « corpse painting » et des traces de coup sur le front et les pommettes. Sans doute est-ce l'oeuvre des esprits à l'origine de la possession de la maison de sa tyrannique grand-mère sur l'album précédent. Son « personnage » situé entre la fiction et l'autobiographie a grandi, comme Danny Torrance entre Shining et Doctor Sleep, diptyque d'un autre King, coupable lui aussi de bien des histoires d'horreur racontées depuis le Maine. Le heavy metal occulte du premier, après la séparation de Mercyful Fate en 1985, roule sa bosse depuis Fatal Portrait (1986), porté par quatre musiciens de talent : King Diamond assure ses vocalises uniques et la plupart des compositions de cet album, aux côtés d'Andy LaRocque (guitare), lui aussi impliqué dans ce processus. Autour d'eux gravitent Pete Blakk (guitare) et Hal Patino (basse), recrutés sur l'album précédent. Quant à Mikkey Dee, il a enregistré les parties batterie de cet album mais n'est crédité dans sa pochette qu'en tant que musicien session. Il quitte en effet le groupe à ce moment-là et rejoindra Motörhead trois ans plus tard.

Malgré un line-up qui connaît quelques soubresauts, Conspiracy est bien la suite que « Them » mérite, maintenant les assauts de King Diamond à un haut niveau d'intensité. La qualité de composition qui émerge de cette nouvelle offrande est évidente, tout comme la cohérence de son concept. Dans l'épisode précédent, le protagoniste a vécu de tragiques aventures à Amon, mansarde d'une aïeule possédée par des esprits frappeurs sortis de son service à thé suite à une sanglante cérémonie avec son petit-fils. Après lui avoir enlevé sa mère et sa sœur Missy, ils n'en ont pas fini avec lui : notre homme enchaîne les nuits blanches, usé par ces démons qui le hantent continuellement. C'est ce que sous-entend la grandiose ouverture « At The Graves », qui laisse entendre dans un premier temps la voix ensorcelante du King, se mouvant bien vite vers un heavy metal des plus percutants : lorsque retentit le premier solo ultra efficace d'Andy LaRocque et le rythme effréné des fûts de Mikkey Dee qui l'accompagne, l'auditeur atterrit en terrain connu.

En effet, pourquoi changer une recette qui fonctionne ? Depuis leurs débuts en 1985, la musique occulte des Danois tourne à plein régime. Pourtant, les compositeurs se permettent d'ajouter quelques petits ingrédients qui font mouche à chaque écoute : ici, il s'agit des petits arpèges qui viennent à plusieurs reprises habiller le début d'un morceau, sans doute les idées des deux guitaristes invités au processus de composition. Le début d'« A Visit From The Dead » est un excellent exemple des raisons qui expliquent pourquoi Conspiracy est un album réussi. Son aspect contemplatif initial fait écho à la poésie horrifique du morceau dans lequel la sœur du protagoniste, passée ad patres dans l'album précédent, revient le hanter pour l'aider à vaincre les sombres démons qui se déchaînent contre lui. C'est ce qu'indiquent ces touchantes paroles portées par un King Diamond en transe :

« You've got to to tell me Missy!
Come on now, spit out, girl.
"I will send you a dream''... »

Ce dernier motif répété à l'envi avec la signature haut perchée du vocaliste conclut le morceau avec une grâce infinie. Le frontman est égal à lui-même dans ce conte macabre, oscillant toujours entre les graves les plus sinistres et les aigus les plus inquiétants possibles pour parapher, s'il fallait encore le faire, les morceaux de son groupe avec son registre habituel. Dans une toute autre mouture, le premier refrain de « Amon Belong To Them », occasion d'un autre dialogue avec l'autre monde laisse entendre une tessiture plus grave :

« Ma, you don't understand, it's all part of the deal.
There's no way I can let him inside.
You see "Amon" belongs to "Them". »

Certains passages de Conspiracy tutoient l'extraordinaire, catalysés par la technique apportée par ses deux guitaristes, Andy LaRocque et Pete Blakk, qui se disputent soli de très bonne facture et riffs marquants à la pelle. Ceux de « The Wedding Dream » ne prennent pas de gants pour tabasser la tronche, soulignés par la basse fulgurante de Hal Patino qui prend quelques libertés pour sublimer la mélodie et lui donner un supplément d'agressivité, notamment dans le « pré-refrain ». Ces nombreux passages iconiques sont servis par une production de très bonne qualité, bien qu'elle commence à dater. Des cinq premiers albums de King Diamond, c'est certainement celle qui a le mieux vieillie. Les guitares ont encore davantage de profondeur que sur l'album précédent, faisant ressortir avec brio les « palm mutes » et l'attaque agressive du duo à l'ouvrage ici. Les harmoniques créées par Andy LaRocque ou encore les passages à la guitare acoustique (la fin de « Sleepless Nights », le sublime « A Visit From The Dead ») ou encore le motif en « tapping » totalement obsédant de l'instrumental « Cremation » se voient anoblir par ce son rutilant. Le clavier, encore discret, s'impose comme un instrument de complément très efficace : seules quelques nappes posées par le producteur Roberto Falcao (à la fin de « At The Graves », par exemple ) habillent les riffs emblématiques de cet album pour faire ressortir leur magie occulte.

Pourtant, ce quatrième full-length fait l'effet d'un opus « coincé » entre deux sorties majeures : « Them » (1988) et The Eye (1990). S'il comporte ses moments de grâce, il n'atteint ni la puissance de son aîné, ni les sommets de son cadet. Balancé entre deux mondes, un peu à l'image de sa galerie de personnages, Conspiracy est à la fois particulièrement excellent sur ses morceaux emblématiques tout comme il est capable d'être particulièrement anecdotique sur ses « fillers » atmosphériques qui ne fonctionnent guère (« Something Weird », « Let It Be Done »). De même, quelques longueurs viennent parfois gâcher son souffle épique. Pourtant, Kim Bendix Petersen, s'il a pris quelques coups, saura enchaîner de la meilleure des manières.

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3 COMMENTAIRE(S)

the gloth citer
the gloth
19/10/2021 09:23
note: 9.5/10
Mon album préféré du King. Compos plus accrocheuses que sur "Them" (que j'adore aussi), meilleure production...

"The Eye" reste un très bon album, mais pour moi nettement en-dessous de celui-ci, et marque en effet le début du déclin qui frappera tous les suivants, à l'exception de "Voodoo" (que j'ai découvert sur le tard et qui est un de ses meilleurs albums).
Fabulon citer
Fabulon
14/10/2021 11:49
Album que j'ai toujours, curieusement, laissé un peu de côté.

Sans doute, comme tu le soulignes, en raison de ses quelques longueurs et du fait qu'il se retrouve coincé entre 2 albums monumentaux.

ça me donne envie de le ressortir du coup!
Troll Traya citer
Troll Traya
14/10/2021 00:55
note: 8/10
Bonne chronique, même si je n'ai pas du tout le même ressenti concernant les prétendues longueurs. De même, les passages atmosphériques fonctionnement très bien chez moi. Tellement que je préfère Conspiracy à The Eyes qui, s'il reste très bon, annonce selon moi le déclin qualitatif que subira le groupe durant les 90's...

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King Diamond
Heavy metal
1989 - Roadrunner Records
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs : (3)  8.5/10
Webzines : (3)  8.53/10

plus d'infos sur
King Diamond
King Diamond
Heavy metal - 1985 - Danemark
  

vidéos
Sleepless Nights
Sleepless Nights
King Diamond

Extrait de "Conspiracy"
  

tracklist
01.   At the Graves  (08:56)
02.   Sleepless Nights  (05:05)
03.   Lies  (04:22)
04.   A Visit from the Dead  (06:12)
05.   The Wedding Dream  (06:01)
06.   "Amon" Belongs to "Them"  (03:51)
07.   Something Weird  (02:06)
08.   Victimized  (05:21)
09.   Let It Be Done  (01:13)
10.   Cremation  (04:12)

Durée : 47:19

line up
parution
21 Août 1989

voir aussi
King Diamond
King Diamond
"Them"

1988 - Roadrunner Records
  
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1990 - Roadrunner Records
  
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1986 - Roadrunner Records
  
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