Inner Suffering - Soma

Qui l’eu cru ? Qui eu pensé qu’un jour, je chroniquerai de l’émo ? Sûrement pas moi, et je vous aurai sûrement ris au nez si vous me l’aviez dit y’a 6 mois. Mais voilà, les temps changent, et vu l’engouement actuel pour toute cette scène, je me suis dit qu’autant ne pas mourir inculte. Aussitôt dit, aussitôt fait, voilà le premier cd d’émo qui débarque chez moi. Chronique d’une déception.

Millenium Round ouvre l’album, assez efficacement d’ailleurs : les riffs sont efficaces et incisifs, la voix se fait tantôt criarde, tantôt chantée. D’après ce que je comprend de l’émo, c’est en gros des coreux qui montrent que eux aussi, ils ont cœur sous leurs gros muscles : j’ai bon ? Ma foi, c’est plutôt sympathique en fait ; y’a des mélodies pas dégueu et du gros qui tâche, et parfois même l’envie de pitter et de remuer la tête se fait ressentir.

Mais voilà, l’ennuie arrive petit à petit, pour ne plus s’en aller. Les mêmes plans reviennent, toujours cette alternance de partie bourrines / émo ; certes, au niveau technique, les mecs se débrouillent très bien, rien à redire à ce niveau, mais putain de bordel de nouille, qu’est ce que c’est plat ! La production, bien que de bonne facture, donne malheureusement la même intensité aux parties agressives que mélodiques ; alors qu’au début, le chant émo arrivait à faire ressortir quelques émotions, à me donner quelques petits frissons, il devient vite aussi intéressant qu’un mouchoir usagé.

Les morceaux passent et se ressemblent tous, ou presque. Heureusement, quelques morceaux se détachent du lot, comme Millenium Round et From The Past, les tubes de l’album, possédant ce petit quelque chose en plus qui va faire qu’on aime bien ; les mélodies sont ici mieux gérées, plus prenantes et poignantes, et les riffs gagnent en efficacité. Soma, morceau éponyme, termine l’album en beauté. Le morceau casse la linéarité de l’album : c’est un morceau très calme qu’Inner Suffering nous propose, très prenant, mélancolique, aux antipodes de la musique proposée sur le reste du cd. Le piano et un chœur fait son apparition, pour nous faire voyager : c’est le meilleur morceau de l’album, et bizarrement, c’est pas dans le style originel d’Inner Suffering.

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