Je vous le dis tout de suite, ne comptez pas sur moi pour chroniquer un jour le reste de la discographie des Canadiens de Blasphemy puisque depuis 1993 et la parution de ce deuxième album, celle-ci n’est qu’une succession de sorties à l’intérêt pour le moins discutable. De ces enregistrements live au son tout juste passable à ces diverses démos plus ou moins récentes basées cependant sur des captations naturellement bancales et surtout vieilles de plus de trente ans, il n’y a en effet rien de très excitant dans tout ce qu’a pu sortir Blasphemy depuis ce fameux
Gods Of War. Dès lors, même si le groupe jouit encore aujourd’hui d’une aura absolument indiscutable, l’accumulation de ce genre de parutions bien souvent inutiles ou à l’intérêt en tout cas très limité ne fait finalement qu’entacher petit à petit la crédibilité d’un groupe qui, coûte que coûte, continue de capitaliser sur le succès de ses premières années.
Paru le 6 juillet 1993,
Gods Of War est marqué une fois de plus par quelques changements de taille pour les Canadiens puisqu’après une expérience peu concluante avec le label californien Wild Rags Records, Blasphemy va finalement trouver refuge de l’autre côté de l’Atlantique sur un jeune label français aujourd’hui bien connu puisqu’il s’agit en effet d’Osmose Productions. Une collaboration qui va assoir la notoriété des Canadiens en Europe même si celle-ci sera mise à mal quelques mois plus tard lors du chaotique Fuck Christ Tour ’93 mené en compagnie d’Immortal et Rotting Christ. Ce deuxième album est également marqué par le départ du guitariste Marco Blanco aka The Traditional Sodomizer Of The Goddess Of Perversity qui d’ailleurs ne sera pas remplacé et l’arrivée d’un nouveau bassiste (Gerry Joseph Buhl ayant décidé de ne s’occuper désormais que du chant) en la personne de Darren plus connu sous le pseudonyme de Ace Gustapo Necrosleezer And Vaginal Commands. Enfin côté illustration, les Canadiens ont fait appel à leur compatriote Sylvain Bellemare (Amorphis, Gutted, Impaled Nazarene, Morta Skuld, Obliveon, Oppressor, Suffer, Torturer...) qui pour l’occasion et surtout pour le genre pratiqué signe une œuvre presque onirique et plutôt originale puisqu’effectivement débarrassée de ces sempiternelles couleurs rouges, noires et blanches qui ornent encore aujourd’hui la plupart des sorties du même genre.
Enregistré pour la troisième fois consécutive au Fiasco Bros Studio de New Westminster,
Gods Of War n’est pas ce que l’on peut appeler un album très ambitieux. Affiché à seulement vingt minutes, celui-ci se compose de dix morceaux dont quatre sont tout de même issus de
Blood Upon The Altar ("Blasphemous Attack", "Nocturnal Slayer", "Blasphemy" et "War Command"). De plus, parmi les six nouvelles compositions proposées ici, deux sont affichées sous la barre de la minute et une sous celle des deux minutes. Du coup on comprend mieux pourquoi le label français a choisi d’y ajouter à la suite l’intégralité des titres de la première démo des Canadiens afin de ne pas susciter agacement auprès d’acheteurs pouvant se sentir quelque peu lésés...
Mais à vrai dire peu importe car on ne vient pas écouter Blasphemy pour cultiver et enrichir son esprit mais plutôt pour se taper la tête contre les murs et assouvir quelques pulsions animales ayant tout simplement besoin d’être libérées… Aussi ce deuxième album n’est en aucun différent de son prédécesseur si ce n’est qu’il est tout de même bien mieux produit. Pour autant, même si l’équilibre semble avoir été retrouvé et que les riffs de Caller Of The Storms sont désormais parfaitement audibles, ces derniers demeurent toujours aussi primitifs et sauvages. On va donc retrouver sur
Gods Of War ces mêmes riffs belliqueux pas bien compliqués et répétitifs exécutés bien souvent à toute berzingue, ces courts solos chaotiques (et parfois même mélodiques) qui viennent sporadiquement et brièvement renforcer le sentiment d’hystérie générale ("Intro: Elders Of The Apocalypse / Blood Upon The Altar" à 0:20, "Blasphemous Attack" à 1:40, "Nocturnal Slayer" à 1:37, "Emperor Of The Black Abyss" à 2:06, "Intro / Blasphemy" à 2:08), cette batterie volontaire qui passe le plus clair de son temps à cravacher à coups de blasts naturellement soutenus, les aboiements probablement alcoolisés d’un Nocturnal Grave Desecrator And Black Winds au débit toujours erratique et à la plume toujours aussi subtile et imagée, ces quelques breaks et autres ralentissements chaloupés taillés pour briser des nuques et rendre n’importe quel auditeur complètement zinzin ("Emperor Of The Black Abyss" à 1:30, "Intro / Blasphemy" à 0:43, "Intro / Necrosadist" à 0:59) ainsi que toutes ces introductions parfois presque aussi longues que les titres qu’elles servent à introduire ("Intro / Atomic Nuclear Desolation"). Bref, rien de bien nouveau sous le soleil du cimetière de Ross Bay mais là n’est pas le sujet puisque ces vingt minutes, aussi expéditives soient-elles, sont depuis belle lurette rentrées dans la postérité et continuent trente-deux ans après à faire leur petit effet.
Dernière sortie véritablement digne d’intérêt de la part de Blasphemy,
Gods Of War est un album évidemment un petit peu frustrant. Car si la production y est meilleure que sur
Fallen Angel Of Doom…., sa durée peu excessive et son contenu composé pour presque moitié de titres déjà entendus précédemment en font effectivement un album laissant l’auditeur quelque peu sur sa faim... Cependant, celui-ci n’en reste pas moins l’un des piliers fondateurs du Black Metal canadien. Une vision excessive, violente, bestiale et primitive qui trois décennies plus tard continue d’influencer toute une frange de Black Metal skinheads et autres formations dédiées à la pratique d’une musique certes ni très subtile ni très intelligente mais alors diablement jouissive dans tous ses excès.
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