In Pain - The Thing From The Grave
Chronique
In Pain The Thing From The Grave
Décidément depuis quelques années la Suède voit renaître de ces cendres nombre de formations obscures qui après des balbutiements dans les années 90 avaient fini par disparaître corps et biens, avant de revenir pour de bon après une longue période d’inactivité. Si les exemples sont nombreux IN PAIN peut facilement intégrer ce contingent, car s’il a sorti deux Démos en 1993 et 1994 il lui a fallu attendre vingt-et-un an pour qu’il refasse parler de lui avec un Ep articulé autour d’un line-up largement renouvelé autour de l’historique Michael Andersson. Depuis le combo semble avoir trouvé sa vitesse de croisière tant les publications sous différents formats se sont succédées à intervalles réguliers, et ce deuxième album bien qu’ayant mis plus de temps à voir le jour ne va pas dépareiller au sein d’une discographie qui sent bon le HM-2 typiquement local. Car si la musique proposée par le quatuor est totalement balisée et d’un classicisme absolu elle fait néanmoins le métier avec application, offrant des moments sympathiques où vitesse et lourdeur se côtoient en bonne intelligence et ce même si d’autres passages vont se montrer plus patauds et ennuyeux, vu que ce disque tout en sobriété manque quand même d’arguments forts pour être mémorable.
Car outre une production très compressée au manque criant de puissance (et qui ne rend pas grâce aux compositions) on va rapidement se rendre compte de certaines limites du côté de l’écriture qui va se montrer prévisible à outrance, comme sur l’ouverture intitulée « Predators Of Death » fort sympathique au demeurant de par sa variété rythmique mais dont on a l’impression d’avoir écouté ça des milliers de fois auparavant. Si on ne demande pas à ce genre d’opus de renouveler le style il est toujours de bon ton d’avoir quelques hymnes mémorables ou passages ultra-accrocheurs qui marquent immédiatement les esprits, chose qui arrivera ici mais de façon trop éphémère pour qu’on s’en souvienne correctement. Pourtant entre le groovy et mélodique « Witchcraft » et le remuant aux accents épiques « Kill ! » il y’a quand même de quoi s’enflammer, tant ces deux morceaux proposent une attractivité constante et une vraie envie de headbanguer comme de partir au combat. Filant la banane ceux-ci vont être les meilleures réalisations de cette galette qui va ensuite osciller entre l’efficace qui s’écoute d’une oreille distraite tout en jouant sur l’alternance rythmique (« Midnight Rituals », « Cannibal Feast », « Blood Frenzy »), mais aussi sur le redondant et planplan comme avec les patauds et interminables « Mistress Of The Dark », « Decapitated By Lightning » et « The Beast Within »… qui outre donner la sensation de ne jamais vouloir se terminer c’est surtout le manque de couilles criant qui finit d’annihiler tout espoir d’attractivité supplémentaire. Car en misant majoritairement sur un tempo assez lent les défauts inhérents ressortent de façon plus rapide encore qu’auparavant, et l’on finit par avoir l’impression d’écouter les mêmes plans en boucle (où le manque récurrent de solos finit par peser) et ce bien que l’ensemble ne dure jamais trop longtemps (aucune plage ne dépasse les cinq minutes), et heureusement d’ailleurs.
Car sans ça il y’a tout à parier que le rendu serait encore plus mitigé qu’il ne l’est déjà vu que la bande ne peut espérer mieux pour le moment que de rester bloquée dans la deuxième division du Swedeath de son royaume, aux côtés notamment des ENTRAILS, CARNAL SAVAGERY et WOMBBATH. Proposant des petits passages agréables (mais trop passe-partout pour captiver en profondeur) cet enregistrement est néanmoins trop inégal pour captiver au-delà d’un cercle restreint de passionnés, et passera totalement inaperçu au sein d’un registre ultra-concurrentiel. Du coup on peut se demander l’intérêt d’être revenu aux affaires après si longtemps pour pondre un résultat si convenu et décevant… peut-être l’envie de se frotter (et se tester) aux vieux briscards locaux comme petits jeunes aux dents longues. Hélas dans tous les cas c’est raté et bien que les compères aient quelques petites réussites dans leurs besaces cela est beaucoup trop limité pour une mise en valeur intégrale et les aider à franchir allègrement l’épreuve du temps, vu que là on aura déjà tout oublié une fois l’ultime seconde terminée de ce « The Thing From The Grave » qui prendra soit la poussière ou rejoindra rapidement la cohorte des loupés bradés dans les bacs à disquaires.
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