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Läjä Äijälä & Albert Witchfinder - Ordeal and Triumph

Chronique

Läjä Äijälä & Albert Witchfinder Ordeal and Triumph
Tu connais forcément Sir Albert Witchfinder si tu es un amoureux de la scène doom trad’ dans ce qu’elle a de plus élitiste, de plus précieux, de plus excellemment envoutant. Le bonhomme traîne ses guêtres dans les combos les plus excitants depuis des lustres, Reverend Bizarre ou Spiritus Mortis n’étant pas les moindres de ceux-là. Et parfois, il s’aventure, en compagnie d’autres artistes, dans des territoires plus obscures et nettement moins soyeux.

Le choc risque d’être violent pour ceux qui s’arrêteront à la pochette et au nom des artistes. Ordeal and Triumph propose trois titres et une heure d’un mélange absolument chaotique et hypnotique de power electronics, d’indus, de bruit blanc, de dark ambient et de spoken word. Une heure de torture et d’exploration des limites.

L’album ne ressemble à rien de connu, à rien d’approchant. Le mix est tellement étrange, couplé au spoken word de Witchfinder – moins à l’aise dans l’exercice théâtral que dans le chant lyrique doom – que toute tentative d’analyse paraît vouée à l’échec. C’est hypnotique, dense, harsh, comme une sorte de mix entre Sunn O))) et Merzbow ; les titres sont semblables à de beaux millefeuilles, chaque couche de bourdonnement, de boucles electro renvoyant à d’autres couches de bruits indus, de bruits blancs, à d’autres loops. C’est dense, très, presque impénétrable et derrière l’apparent fouillis se détache, lentement, une structure, une évolution, une reptation ou une envolée.

Ordeal and Triumph est une sphère de granit. Un bloc de son qui traverse l’espace sans frottement, sans obstacle, déroulant son hostilité à qui veut bien l’entendre. Le spoken word accompagne ce mur d’une poésie noire, opaque comme les confins de l’espace ou les abysses aquatiques. Ne cherche pas de respiration, il n’y en a pas. Ne cherche pas d’aspérité où t’accrocher l’oreille, il n’y en a pas davantage. Ordeal and Triumph n’est que vagues drones, échos rituels et mouvements lancinants.

Trois titres de 20 minutes à ce rythme constituent une entrée en matière à réserver uniquement aux auditeurs aguerris. A ceux qui maitrisent les différents aspects évoqués, à ceux aussi qui ont déjà pratiqué faute de quoi le voyage ne sera que douleur, sans plaisir autre que sadique. Même Phobos, including Electric, Matrix, Them and Foetus, le premier titre, le plus accessible sans doute, proche d’un Hin-Fort de Trist, n’est pas si évident. La voix de Witchfinder accroche sans doute l’auditeur mais sans emporter la conviction, on l’a dit. Le spoken déjanté d’un Sunn O))) est plus convainquant par exemple. Une mélodie se dégage toutefois de la structure, lentement mais indéniablement. Deimos, including Twilight World, Pit and Digitalis est déjà plus sourd, plus sombre, plus nettement abyssal. Lancinant, hypnotique, il demande une autre écoute, un abandon différent. Plus naïf, doté d’un semblant de mélodie juste figurée par quelques notes égrenées de ci de là, ce morceau n’en est pas moins exigeant quant au degré d’écoute qu’il convient d’adopter pour tenter d’en saisir les contours. Son caractère doux, presque ouaté neutralise a priori son hostilité ; celle-ci, en réalité, se dégage de la sensation de « vide » charriée par le morceau, juste désamorcée par l’introduction des boucles electro en pont central puis par les drones écrasants, plus tard. Quant à Oberon, including Labyrinths of Earthworms and Purification, il clôture l’album sous un déluge plus nettement drone et indus, où les bruits de scie circulaire, les bourdonnements obscurs et les coups sourds de marteau l’emportent sur toute mélodie.

Exigeant, déroutant, cet album l’est assurément. L’ouverture d’esprit est nécessaire pour tenter d’en capter quelque chose. L’aventure n’est, en tous cas, ni vaine, ni futile.

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Läjä Äijälä & Albert Witchfinder
Drone / Indus / Spoken Word
2023 - Svart Records
notes
Chroniqueur : 7/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Läjä Äijälä & Albert Witchfinder
Läjä Äijälä & Albert Witchfinder
Drone / Indus / Spoken Word - 2021 - Finlande
  

tracklist
Phobos, including Electric, Matrix, Them and Foetus
Deimos, including Twilight World, Pit and Digitalis
Oberon, including Labyrinths of Earthworms and Purification

Durée : 59:04

parution
10 Mars 2023

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