Vltimas - Epic
Chronique
Vltimas Epic
Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas de black metal ou de doom dont je vais t’entretenir mais de death metal. Je le fais très rarement, tu le sais, parce que je considère, tu le sais aussi, que tout ce qui se fait en la matière n’est que photocopies de photocopies depuis environ 20 ans. Si, parfois, un éclair surgit pour rappeler que le genre n’est pas complétement mort, j’ai toujours l’impression d’entendre en boucle la même chose depuis que les génies du genre ont tout créé dans les 90’.
A ce titre, j’ai souvent eu de la peine lorsque ces mêmes génies, ces créateurs, disparus dans les limbes tout auréolés de la gloire qu’ils méritaient, tentaient un retour des décennies plus tard, accouchant d’albums au mieux gênants, au pire pathétiques. J’ai eu le même chagrin lorsque des membres de ces groupes merveilleux préféraient se réunir en dream team mais pour accoucher de la même manière d’albums piteux.
Tu as remarqué, parce que ta sagacité est optimale, que je ne donne aucun nom. Ce serait trop long et hors de propos dans cette chronique. Mais le contexte posé suffit à introduire Vltimas, qui nous intéresse aujourd’hui. Une vraie dream team que ce combo : Flo Mounier de Cryptopsy à la batterie, Blasphemer à la gratte, ex-Mayhem, actuel Aura Noir, et David Vincent au micro, pour l’essentiel. Epic, leur second et dernier opus en date, est donc sur le métier. Partons à sa découverte.
Disons-le d’emblée – parce que je te sais globalement impatient – le death d’Vltimas est pertinent en 2024 parce qu’il n’est pas que ça. Moins BM que Something Wicked Marches In, Epic trempe néanmoins dans une fange heavy dark qui lui sied parfaitement, soyons honnête. Le riff est puissant, les compos sont solides, la musique est rapide et comme l’album est court (37 minutes, 9 titres), on ne s’ennuie jamais.
Si l’intro demeure classique, le bloc Epic / Miserere donne le ton en exprimant deux facettes distinctes du combo : l’une proche du death gothic, presque heavy par endroits, l’autre plus brutale, plus frontale mais néanmoins épique (Scorcher, Nature's Fangs). La voix mi growlée, mi chantée, tel un crooner, de Vincent offre de la profondeur à ces deux aspects. Le groove est présent, le gros riff aussi (Exercitus Irae, Scorcher), le mid-tempo ayant été choisi pour mettre en valeur la progression des titres et l’instrumentation, pertinente. Ce balancement entre morceaux directs et ambiances plus heavy se retrouve sur la quasi-totalité des titres, tous parsemés de soli endiablés qui font respirer les structures (Epic, Miserere, Invictus) ou les relancent dans une autre direction stylistique (Exercitus Irae, Mephisto Manifesto, Spoils of War).
Les arrangements sont également légion, allant de l’ambiance un brin orientale (Miserere) aux atmosphères plus sombres et rampantes (Volens Discordant ; Scorcher et sa batterie qui blaste à tout va). Le travail sur les mélodies de guitares est réel (Mephisto Manifesto), comme sur la progression des morceaux. De plus en plus heavy, de moins en moins death à mesure que l’album avance, Epic perd de sa densité, mais conserve un intérêt tant le riff reste omniprésent.
C’est là le point faible et le point fort de cet album. Si l’amateur de dark death restera à la porte, non rassasié par ce qu’il entendra, l’amoureux de beaux riffs, de groove, de heavy plus dur que la moyenne, y trouvera sans doute son compte.
| Raziel 9 Juin 2024 - 708 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par Jean-Clint
Par gulo gulo
Par Sosthène
Par Keyser
Par Lestat
Par SamSam666
Par Keyser
Par Jean-Clint
Par mayhem13
Par Hoover
Par Lestat
Par Jean-Clint
Par gulo gulo
Par 32bites
Par Troll Traya
Par Troll Traya
Par Ikea