VARICES ? Cela ne serait pas le dernier groupe français de
grind rigolo à la mode ? Celui avec des chansons sur les bas de contention, les prolapsus génitaux et
tutti quanti ? Hélas non, ce n’est pas aujourd’hui que l’on se tapera sur les cuisses aux doux échos d’un
rosebud gaping puisque le quatuor est suédois et qu’il évolue dans un registre bien moins
fun : celui du
death metal mélodique, teinté de
metalcore, jeunesse oblige (la photo ne saurait mentir).
Faisant suite à un EP («
The Last Remnants ») paru en 2021 sur le label confidentiel
Shunu Records (qui n’héberge pas grand-monde :
ANGELLORE,
DEVATION,
THE KOMPRESSOR EXPERIMENT), voici venir le premier LP de la formation, «
The Undoing », cette fois en indépendant. Onze titres, dont deux brefs instrumentaux (« The Wake », « Phoenix ») pour une durée totale de quarante minutes. Je crains que ce soit trop long, même si cette pochette anamorphosée de têtes de mort et de méduses s’avère plutôt sympathique (ou peut-être n’y a-t-il que moi pour y voir une méduse…).
L’un des éléments plaisants de ce disque est que les musiciens ont privilégié la concision. Des morceaux brefs, ne dépassant jamais les cinq minutes, c’est une première façon d’être sûr de ne pas trop se planter. Quoi de pire que de longs titres mal fagotés dont les ambitions dépassent les capacités de ses compositeurs ? J’ai quelques exemples récents en tête, certains s’en sont d’ailleurs offusqués par email. Bon, c’est un premier album hein, typique de ce que l’on entend de plus en plus ces dernières années, à savoir très bien produit, avec un bon niveau technique, mais assez creux et sans inspiration notable. Il faudra bien sûr reconnaître à
VARICES d’avoir été en mesure de composer onze chansons, ce n’est déjà pas donné à tout le monde. Les mecs ne s’embarrassent pas trop avec le décorum, pas vraiment de solos, pas d’introduction pompeuse ou d’outro putassière pour nous faire croire qu’il s’est passé un truc fou durant l’écoute, juste quatre amis qui jouent du
metal, qui font de leur mieux, qui ne s’en sortent pas si mal si on les compare à des milliers d’autres mais qui n’atteindront peut-être jamais le niveau de milliers d’autres également. Il me manque les mots, l’analyse fine pour dire exactement ce que je ressens en écoutant ce genre de disques.
Parce que «
The Undoing » n’a rien de foncièrement déplaisant, il est juste quelconque, un disque de plus, qui n’apporte et n’enlève rien, j’imagine sans peine ces jeunes gars jouer régulièrement dans les salles et les bars de leur ville natale, il y aura peut-être même une mini-tournée suédoise pendant les vacances, quelques titres incitent à lever le coude (« Gehenna » avec son refrain en chant clair et accords lâchés) mais j’imagine mal à ce stade une reconnaissance de masse, tout Suédois qu’ils sont. De toute façon, ça fait belle lurette qu’en France on ne fait plus de complexe vis-à-vis des autres pays, je dirais même qu’on leur botte régulièrement le cul.
Bref… Vous voulez faire découvrir le
metal à votre cadet mais vous ne voulez pas qu’il vous crie dans les oreilles «
Sleep with one eye open » avec un accent de merde et vous considérez qu’il est encore trop prématuré pour lui faire profiter des joies du
brutal death ? Alors
VARICES fera amplement l’affaire. Il y a du riff, de la
power ballad (« Unending » plus tous les titres qui suivent), tout me semble respectueux de la bienséance. En revanche, les adultes, passez votre chemin («
fuyez, pauvres fous ») car vous ne trouverez sans doute rien de bon ici. C’est trop gentil, trop convenu, trop entendu et j’en viens à me faire une vraie réflexion de vieux : les premiers trucs
metal que j’ai écoutés, ou plutôt
hard-rock pour être sincère, c’était
WASP, le «
New Jersey » de
BON JOVI, du
RATT, du
POISON, mais même si je ne suis plus du tout client, je les préfèrerai toujours à ces groupes de
death moderne trop mielleux. Clairement, je suis content d’être entré par là où je suis entré, même si la porte collait aux doigts et qu’elle sentait un peu le caca, car ce genre de sorties hyper hygiéniques avec leurs faux airs de violence, je ne sais pas à quoi elles m’auraient mené. Peut-être qu’aujourd’hui, je porterais une mèche, j’aurais une fleur noire tatouée sur le dos de la main, dur à dire mais je n'ai pas envie de l’imaginer.
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