Si de Sadistic Intent il faut évidemment retenir deux EPs aujourd’hui devenus cultes (
Resurrection et
Ancient Black Earth chroniqués ici même), la discographie du groupe n’en reste pas moins jalonnée d’autres sorties presque aussi indispensables. Je dis bien "presque" car les Californiens n’ayant jamais été très généreux, un EP aussi modeste que
Morbid Faith ne peut décemment pas espérer se hisser au niveau de ces deux précédentes contributions et ce pour deux raisons évidentes.
Paru en 2002 sur le label allemand Iron Pegasus Records,
Morbid Faith est d’ailleurs considéré comme un single plutôt qu’un EP à proprement parler. Avec seulement deux titres au compteur dont une relecture d’un vieux morceau datant de 1989 (si sa première apparition remonte à la démo
Conflict Within, le groupe évoque quant à lui une réinterprétation de la version proposée l’année suivante sur
Impending Doom) ainsi qu’une reprise du célèbre "The Exorcist" de Possessed (tout cela bouclé en un tout petit peu plus de dix minutes), le tour de la question est effectivement bien vite effectué. Mais peu importe la frustration qu’a pu assurément susciter cette sortie il y a maintenant plus de vingt ans, ne comptez pas sur moi pour cracher dans la soupe.
Illustré sommairement avec l’image de ce que je devine être un prêtre en mauvaise posture (si quelqu’un à la référence je suis évidemment preneur), ce single limité à 1100 exemplaires s’échange tout de même aujourd’hui pour plusieurs dizaines d’euros (entre 40 et 100 selon les versions). Une somme plus que coquette pour deux titres qui, on l’a vu dans ma précédente chronique de Sadistic Intent, figurent également sur la version CD de cette excellente compilation intitulée
Resurrection Of The Ancient Black Earth.
C’est donc sur une version retravaillée de "Morbid Fatih" enregistrée en 1998 que Sadistic Intent ouvre le bal. Agrémentée pour l’occasion d’une longue introduction de près d’une minute que l’on ne retrouve pas sur la version originale, cette relecture se caractérise en premier lieu par une production bien plus abrasive et nettement moins épaisse qu’à l’époque d’
Impending Doom (1990). Un son âpre et primitif au service d’un titre absolument diabolique et possédé (le chant de Bay Cortez en lieu et place de celui d’Enrique Chavez n’y est clairement pas étranger) auquel les Californiens ont également décidé d’apporter quelques touches mélodiques supplémentaires afin d’insuffler une dimension un poil plus étrange et surnaturelle (ces espèces de courtes ondulations entendues à 2:06, 2:45). Comme en 1989 et 1990, cette itération est également sublimée par un sympathique solo dont le côté chaotico-mélodique va naturellement renforcer le sentiment d’hystérie qui qualifie cette composition absolument imparable.
Tout aussi intense mais nettement moins obscure, cette reprise menée tambour-battant de l’excellent "The Exorcist", l’un des premiers titres de Death Metal à avoir marqué l’histoire du genre. Sans grande surprise, cette relecture proposée par Sadistic Intent n’est pas bien différente de la version originale (même si les quelques mesures de "Tubular Bells" signées Mike Oldfield ont ici disparu) d’autant que le chant est assuré non pas par Bay Cortez mais par Jeff Becerra lui-même. Évidemment, dix-sept ans après cette première version, Sadistic Intent y a insufflé une lourdeur supplémentaire mais cette reprise qui se veut un hommage vibrant à l’un des instigateurs du Death Metal demeure néanmoins extrêmement fidèle et toujours aussi efficace grâce à cette mélodie qui vous rentre très vite dans le crâne.
Modeste single ou EP (c’est comme vous voulez),
Morbid Faith n’est pas la première sortie à laquelle on pense lorsque l’on évoque le cas de Sadistic Intent. Pour autant, celle-ci reste particulièrement plaisante et tout à fait recommandable déjà parce que "Morbid Faith" est une composition particulièrement efficace que le groupe californien continue de jouer très largement sur scène, ensuite parce que "The Exorcist" est un clin d’oeil appuyé à l’une des principales influences de la formation. Est-ce que ces deux titres valent les 40 à 100 euros demandés par certains vendeurs sur Discogs ? Je ne saurais le dire. Par contre, je suis malgré tout bien content de pouvoir les écouter tous les deux à chaque fois que je me passe l’excellente compilation qu’est
Resurrection Of The Ancient Black Earth. Bref,
Morbid Faith n’est peut-être pas indispensable mais n’en reste pas moins fort sympathique.
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