Necrotic Infibulation - Fermented Intestinal Egesta
Chronique
Necrotic Infibulation Fermented Intestinal Egesta
Jeune formation californienne originaire de Simi Valley, Necrotic Infibulation voit le jour en 2022 sous l’impulsion du chanteur Kale Hayes (ex-Torment In Treachery), du guitariste Zach Klain (Regurgitated Entrails, Submerged, Virologist, ex-Torment In Treachery), du bassiste Logan Calvaresi et du batteur Ethan Shadman (Virologist, ex-Torment In Treachery). Tous les quatre sortiront la même année leur première production, une modeste démo deux titres proposée au seul format dématérialisé. En 2023, le groupe procède à quelques ajustements dans ses effectifs avec l’arrivée d’un second guitariste en la personne d’Emrys Mellinger (Virologist) et le départ de Logan Calvaresi qui ne sera pas tout de suite remplacé puisque sa position sera effectivement momentanément occupée par le guitariste Zach Klain.
Opérant début 2024 sous la forme d’un quatuor, Necrotic Infibulation parvient à attirer l’attention du label américain New Standard Elite (Gorgasm, Vulnus, Nithing, Unbirth, Theurgy, Brutalism, Cenotaph...) sur lequel il signera évidemment pour la sortie en mai dernier de son premier album intitulé Fermented Intestinal Egesta. Un disque dont l’enregistrement a été confié au guitariste Emrys Mellinger et qui par la suite est une fois encore passé entre les mains de Michael Foster du groupe Necropsy Odor (si jamais votre mémoire vous faisait défaut, je vous rappelle que celui-ci est également responsable du mixage et/ou du mastering des dernières sorties de Corpus Offal, Cemetery Rot, Pus Emulsion, Regurgitated Entrails ou Submerged). Enfin, vous l’aurez déjà deviné, c’est effectivement monsieur Jon Zig dont je ne citerai plus le CV qui signe cette nouvelle illustration toujours aussi délicieuse et subtile.
Torché (c’est bien le mot étant donné les thématiques abordées ici par nos jeunes Californiens) en moins de vingt-et-une minutes, Fermented Intestinal Egesta est sans surprise un disque de Brutal Death dénué de toute finesse. Un disque excessif qui même parmi les amateurs du genre ne fera probablement pas l’unanimité en grande partie à cause non pas de sa durée pour le moins contenue mais plutôt à cause de ce chant abominable (imaginez une symphonie de syphons après trois jours de festival de la bière et du cassoulet) qui d’habitude me tient à bonne distance de ce genre de projets mais qui, pour je ne sais quelle raison (même si le line-up composé de membres d’Ingurgitated Entrails, Virologist et Submerged doit y être grandement pour quelque chose), ne me pose pas trop de problème ici. Vous l’aurez compris, si vous êtes amateurs de Brutal Death mais complètement réfractaires à ce genre de gerboulades vocales, il y a donc tout de même de grandes chances pour que vous choisissiez de passer votre chemin ici…
C’est avec les titres "Excrément Bukkake" (et son introduction légendaire tirée de Trailer Park Boys) et "Rectal Implosion" que Necrotic Infibulation ouvre le bal. Il s’agit là en fait d’une relecture des deux titres figurant sur la première démo des Américains naturellement réécrits, réinterprétés et réenregistrés pour l’occasion. Mais que ce soit ces deux compositions ou les suivantes aux titres tout aussi subtils (à l’exception cependant de "Viscerality" qui fait ici office d’interlude instrumental), toutes sont plus ou moins calquées sur le même modèle c’est-à-dire une succession de plans tarabiscotés et techniques à base de riffs épais, de "palm mute" et de maints changements de rythmes, d’accélérations menées tête dans le guidon à coups de blasts fracassants (merci la caisse claire qui claque juste comme il faut) et de breaks particulièrement bas de plafond pour tous les babouins et autres dégénérés qui goûtent avec plaisir à ce genre de recette. Une formule qui n’offre évidemment pas beaucoup de surprises à quiconque est rompu à ce genre d’exercices mais qui heureusement ne manque pas d’efficacité. Il faut dire que comme le suggère la durée de ce premier album, Necrotic Infibulation ne perd jamais son temps en circonvolutions inutiles. À l’exception de cet autre sample imputable à un certain Dracula Flow (je suis trop vieux pour prêter attention à toutes ces conneries sur TikTok et vous dire de quoi il retourne exactement), les quatre jeunes californiens se concentrent ici sur l’essentiel quitte à faire preuve effectivement de redondance dans l’exécution de leur Brutal Death pas fini pour un sou.
En attendant, on saluera une fois de plus la performance de ces gamins d’un petit peu plus de vingt ans qui en plus de travailler à remettre au goût du jour une musique quelque peu plombée ces dernières années par des visions beaucoup trop modernes et aseptisées régalent par leur maitrise des codes du Brutal Death et un niveau technique suffisamment élevé pour donner le change et jouir d’emblée d’une crédibilité sans faille. Revoir le chant ne serait probablement pas une mauvaise idée car il est à mon avis trop clivant et malgré tout assez caricatural mais c’est aussi, quoi que l’on en dise, ce qui participe en (petite) partie au charme du Brutal Death des Californiens. Bluuuuuuargh !
| AxGxB 21 Janvier 2025 - 316 lectures |
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | Ahah c'est vrai que c'est un peu caricatural du fait de ce chant complètement extrême mais il se dégage tout de même une jolie ambiance de poisse... Et puis quelle pochette ! Quel logo ! On aime toujours :-) |
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1 COMMENTAIRE(S)
21/01/2025 16:47