C’est une pure coïncidence ou la pochette de «
Nexus » vous rappelle à vous aussi celle de «
Dangerous » (
Michael Jackson) ? Vous me direz que j’exagère, qu’il n’y a pas le nom d’
OGARYA positionné au-dessus du regard, que sa composition artistique est bien plus mystique et spatiale, il y a tout de même quelque chose dans la structure même de cette illustration qui y renvoie fortement non ? Non ? Ah, au temps pour moi.
Dans ce cas, je vais me reconcentrer sur notre quintette français qui signe ici son deuxième EP, le premier («
Inclination) étant paru en 2019, deux ans après le LP «
Ubiquity » qui l’a fait connaître. La formation aime la science-fiction, le
death metal technique, elle abrite en son sein des musiciens expérimentés (un guitariste de
NIHILANTH notamment), tous référencés dans au moins un autre combo. Petite particularité, le batteur est une batteuse, bien que cela n’ait absolument aucune incidence sur le contenu musical, je ne vois d’ailleurs pas pourquoi cela en aurait une… Allez, partons à la découverte de ces quatre titres.
« Beneath Gold and Sand » se lance progressivement, une orchestration qui explose à la manière d’un
FLESHGOD APOCALYPSE qui me semble être une influence importante pour le groupe. Ainsi, ce titre oscille entre la grandiloquence d’un
death symphonique (davantage
space opera qu’Angelo Branduardi tout de même) et des aspects plus brutaux, relatifs aux pointes de vitesse, nombreuses, ainsi qu’à un chant guttural qui ne fait pas dans la dentelle, tout en ayant cependant la politesse de monter parfois vers des intonations plus criardes que l’on retrouve habituellement dans des styles plus mélodiques ou foncièrement
deathcore, dont il n’est heureusement pas question ici.
Des morceaux denses donc où la part belle est laissée aux claviers ou autres arrangements (« Blood is not Enough »), le caractère extrême du chant semblant parfois même contradictoire avec le raffinement affiché des instruments, ainsi que leur haut niveau technique, les partitions de guitares étant à ce titre particulièrement enlevées. Conclusion : des instrumentistes éprouvés qui ne prennent pas l’écriture à la légère mais le résultat est un peu trop dense à mon goût, cela manque d’aération, de respiration, voire de silence. En effet, entre les claviers, les chœurs, les nombreux passages plus ou moins « solos » des guitares, une voix fortement présente, peut-être trop serais-je tenté d’écrire, et des tempos majoritairement rapides, il y un côté démonstratif qui s’installe, un peu comme si, n’ayant que seize minutes pour s’exprimer,
OGARYA cherchait à montrer absolument tout ce qu’il sait faire : du brutal, du symphonique, du mélodique, du technique. À cet effet, «
Ubiquity », bien que tout aussi radical, sonnait plus « léger » car l’accent me semblait surtout être mis sur un
tech death de haute volée (« Perennial Idolatrous Violence » ; « Bionic Mechanization ») moins emphatique. Néanmoins, je ne parlerai pas d’éparpillement ou d’éclatement stylistique car ces quatre titres sont bel et bien tous issus du même moule, du même œuf, avec des durées très proches, trop proches. Aussi, à mon avis (humble comme il se doit), je trouve que la bande gagnerait à diluer davantage ses idées, à proposer des moments purement instrumentaux qui mettraient mieux en valeur la richesse des ornements.
«
Nexus » reste cependant une belle découverte, dans ce style si exigeant qui a vu tant de disques se rompre les os. Ici, si la seule critique que j’ai à émettre est cette surenchère d’idées, c’est bien peu de choses. Tout ça semble sérieux, j’ai hâte d’écouter le prochain long-format.
3 COMMENTAIRE(S)
02/01/2025 14:52
https://www.thrashocore.com/accueil/accueil.html#%2Freports%2Freport%2F779-arronfest-open-air-iv-deadfuck-gruiiiik-mulk-nihilanth-see-paris-and-die-gro-bah-taar-b-0g-dan-of-conspiracy-tourette-campylobacter-le-31-aout-2024-a-campagne-francilienne-france-live-report.html
02/01/2025 12:54
Il faut aussi écouter Splice avec 2 membres en commun, qui avait sorti un très bon EP en 2023.
02/01/2025 11:49