Faisant suite à un premier EP plutôt confidentiel paru en 2018 («
The Unspeakable »), les Lyonnais de
TOWER OF SILENCE reviennent chargés à bloc avec le LP «
Semelean Revelations », une œuvre ambitieuse de dix titres pour une durée proche de l’heure… Pas évident lorsqu’on pratique le
black metal d’être à 100% performant sur une telle longueur mais les musiciens sont malins.
Déjà, ils le sont parce que quelques membres ont des expériences intéressantes (
SUICIDAL MADNESS en particulier), ce qui confère souvent une assise solide aux compositions. Mais, surtout, ils sont malins parce que si le
blast et la fureur sont bien présents (« Bellringer »), le groupe prend un malin plaisir à intégrer nombre d’éléments hétérodoxes, affichant ainsi une personnalité peut-être encore balbutiante mais riche de promesses. Sachant cela, nous ne serons pas surpris de cette introduction très
post rock (Spritual Starvation ») ou des effluves d’
ISIS (« Semelean Vision »), des nombreuses brisures que ne renierait pas un
ULCERATE, voire de passages carrément
jazz, au cours de « Oracular Nauseas » par exemple, où l’on croirait entendre
EPHEL DUATH du temps de sa splendeur (
« The Painter’s Palette » me concernant). Et même si sur ce dernier titre le final en mode
rock progressif (l’orgue Hammond est un instrument récurrent de cet enregistrement), avec son solo un peu trop limite, fait mauvais genre, il n’occultera pas la vision ambitieuse que développe le quatuor, loin des poncifs habituels.
Ambitieuse mais encore trop disparate à mon goût. En effet, j’ai cité nombre de formations ne partageant vraiment pas grand-chose et, à trop vouloir faire absolument tout rentrer dans le disque, j’en arrive à la conclusion que c’est parfois trop long et, avant tout, trop décousu. Pris unitairement, j’arrive aisément à trouver de l’intérêt à chacun des morceaux, d’autant que le chant très écorché fonctionne hyper bien au milieu des dissonances (« Fiery Wayward Crown »), le rendu général étant en prime hyper professionnel, ce n’est donc pas de ce côté-là qu’il faudra rechercher les axes d’amélioration. Personnellement, je préfère vraiment la formation lorsqu’elle évolue dans son
black metal lancinant voire un peu expérimental que lorsqu’elle plonge dans les eaux
post ou encore
jazz prog. Evidemment, cela n’est qu’affaire de préférence stylistique et c’est par conséquent moins original (je pourrais citer
WESENWILLE à ce petit jeu) mais les éléments non purement
metal me semblent encore insuffisamment digérés pour que
TOWER OF SILENCE puisse exprimer pleinement sa force créative. Cependant, un premier disque affichant d’emblée un tel niveau technique (« City of Thousand Gates ») mérite d’être attentivement écouté, avec mise en place d’un système de surveillance pour ne pas louper la suite.
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07/01/2025 20:31