Les plus anciens d’entre nous se souviendront peut-être encore de
GURKKHAS, solide et fort prometteuse formation française de
death metal qui, au début des années 2000, nous avait offert deux belles tranches de brutalité aussi sombre qu’efficace : «
Engraved in Blood, Flesh and Souls » puis «
A Life of Suffering ». La qualité de ces productions n’avait rien de bien surprenant étant donné que le groupe était bâti sur les cendres encore chaudes de
DELAYED ACTION BOMB (ou D.A.B. pour les intimes), un émérite perforeur de membrane qui sévit entre 1991 et 1998. La bande ayant récemment annoncé sa reformation,
Great Dane Records a décidé de préparer le terrain à la nouveauté en éditant une compilation des meilleurs titres des deux LP précédemment cités. Bon, j’aurais l’esprit mal tourné, je m’interrogerais sur la pertinence d’un
best of plutôt que d’une simple réédition car parler de « meilleur » ici me semble être un véritable non-sens. Pas parce que les albums sont dénués de qualité, loin de là, plutôt parce que leur homogénéité originelle me paraît peu propice à l’identification de compositions supérieures aux autres.
Quoi qu’il en soit, «
A Life of Suffering » propose douze titres dans un ordre chronologique visant à remettre
GURKKHAS au centre des débats, en espérant qu’il y ait encore des auditeurs prêts à se réjouir d’un tel retour. Mais au-delà des jugements et des tergiversations, c’est déjà l’occasion de se remémorer le style des Français, très américain et se vautrant allègrement dans l’esprit de
CANNIBAL CORPSE,
SUFFOCATION, etc. Les musiciens privilégient donc la technique du marteau-pilon, alternant des passages lourds et
groovy avec des moments de pur
blast, un chant bien guttural et, globalement, une technique certaine pour varier les plans, les tempos ainsi que les types de riff, chaque titre évitant avec aisance l’immobilisme. Puis, surtout, il y a ce fumet unique des 90’s qui envahit rapidement les narines. Évidemment, nous aimons tous ça, nous faire broyer les genoux par de grasses rythmiques.
Par conséquent, si cette compilation reste intéressante sur au moins deux aspects, à savoir remettre le nom de
GURKKHAS sur les lèvres et permettre aux plus jeunes de découvrir un vieux pilier de la scène hexagonale, son intérêt purement artistique me paraît en revanche plus discutable. Cependant, à présent que je sais que la troupe prépare du matériel neuf, c’est désormais là-dessus que se fixent mes attentes, en espérant juste que la flamme sera toujours là et que les vingt ans écoulés n’auront pas transformé le monstre en une entité trop moderne au son dénaturé. Affaire à suivre donc, gardez juste en tête que la bête est de retour.
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17/01/2025 08:54