Shrieking Demons...
Derrière ce patronyme ultra cool se cache un groupe italien originaire de Bologne et Treviso. Formé en 2021, la formation compte à l’époque dans ses rangs quelques garçons déjà fortement rompus à ce genre d’exercice puisque l’on retrouve en effet derrière le microphone Gabriele Rossi de Cancer Spreading et Gravesite, à la guitare et à la basse Giorgio Trombino d’Assumption, Becerus et Bottomless et enfin à la batterie David Lucido d’Assumption et Bottomless. Pressé d’en découdre, le trio embraye quelques mois seulement après sa formation avec la sortie sur Caligari Records d’un premier EP intitulé
Diabolical Regurgitations. Un disque illustré avec talent par Raul Fuentes aka Mörtuus déjà responsable de chouettes illustrations pour des groupes tels que Burial Remains, Cryptic Brood, Ectoplasma, Oniricous, Ravenous Death ou bien encore Sadistik Forest.
Alors que les Italiens s’apprêtent à sortir sur le label indien Transcending Obscurity Records leur premier album intitulé
The Festering Dwellers, je profite de l’occasion pour poser enfin mon dévolu sur cette jeune formation et ainsi revenir brièvement (enfin le temps de quelques lignes tout de même) sur cette première réalisation qui a toujours su attiser mon regard et qui surtout avait déjà pour elle de sérieux arguments pour convaincre pour peu que l’on ne soit pas particulièrement exigeant sur la notion d’originalité.
En effet, Shrieking Demons n’entend pas bousculer l’ordre des choses en réinventant quoi que ce soit mais plutôt, comme souvent, reprendre à son compte ce qui a pu être fait par d’autres en leur temps. Le premier groupe qui vient ainsi à l’esprit à l’écoute des quatre titres qui composent ce premier EP est évidemment Autopsy puis dans une moindre mesure les premières heures de formations telles que Death ou Possessed. Ce qui fait dès lors le sel de Shrieking Demons est la dualité de son Death Metal partagé entre d’un côté des élans Punk / Thrash toujours très simples mais diablement entrainants ("Water Drop Torture" à 2:02, "Hidden Cathedral Of Disease" à 0:40, "Unspeakable Rites" à 2:00) et de l’autre plusieurs séquences plombées et inquiétantes (la première moitié du très bon "Water Drop Torture", les trente premières secondes de "Unspeakable Rites" suivies par les trois premières minutes de "Whispering Corridors") ou tout simplement plus chaloupées (j’y viens ci-dessous). Une parité plus ou moins respectée bien que
Diabolical Regurgitations soit tout de même plus proche d’un Death Metal thrashisant, poussiéreux et blasphématoire que d’un Doom faisandé.
Doté d’un véritable sens du groove, les Italiens s’acoquinent parfois de sonorités assez proches du Sludge (coucou Crowbar) comme par exemple sur l’excellent "Unspeakable Rites" dont la première partie particulièrement réussie (notamment à partir de 0:29) devrait effectivement en faire dodeliner plus d’un ou bien encore sur "Whispering Corridors" qui à compter de 3:06 propose également de quoi remuer gentiment de tête... Toujours en matière de groove, on appréciera ces autres passages moins surprenants pour une sortie estampillée "Death Metal" mais néanmoins toujours aussi efficaces comme sur "Water Drop Torture" à partir de 2:49 ou plus brièvement sur "Hidden Cathedral Of Disease" à compter de 2:12.
Dans cette relecture plus ou moins personnelle d’Autopsy, on appréciera les efforts fait par le chanteur Gabriele Rossi pour insuffler de manière régulière certains des gimmicks vocaux du père Reifert. Je pense notamment à ces éructations arrachées, baveuses et dérangées entendues sur "Water Drop Torture" à 0:54, 2:09, 2:46 et 3:14, "Hidden Cathedral Of Diseases" à 0:52, 2:27 et 3:13, "Unspeakable Rites" à 1:07, 2:00 et 2:34, "Whispering Corridors" à 2:24 et 4:01 et d’autres passages que je ne peux pas tous citer. Bien entendu, il n’est pas le seul qui mérite d’être salué pour cela puisqu’à la guitare Giorgio Trombino fait également du bon boulot avec de nombreux leads bien faisandés ainsi que plusieurs solos certes mélodiques mais surtout un brin chaotiques et foutraques (les premiers instants de "Hidden Cathedral Of Diseases" puis plus loin à 2:48, "Unspeakable Rites" à 2:23, "Whispering Corridors" à 2:29).
Alors c’est vrai,
Diabolical Regurgitations n’est effectivement d’aucune originalité (si ce n’est tout de même ces quelques élans Sludge particulièrement bien troussés et qui plus est fort appréciables) mais peu importe car il y a dans ces quatre compositions toutes très bien ficelées ce qu’il faut pour séduire l’amateur de Death Metal rance à la fibre Punk / Thrash encore vibrante et aux écarts Doom putrides et sinistres. Comme bien d’autres, Shrieking Demons ne bouleversera certainement pas le petit monde du Death Metal mais cette modeste contribution n’en demeure pas tout à fait recommandable pour qui goûte les quelques groupes cités en référence dans cette chronique.
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