Brutally Deceased - Chasms
Chronique
Brutally Deceased Chasms
Figurant toujours parmi les fers de lance de la qualitative scène de République Tchèque BRUTALLY DECEASED avait néanmoins disparu des radars depuis son Split en 2019 aux côtés des Polonais d’EMBRIONAL, tout ça étant notamment lié en interne à une large revue d’effectif avec l’arrivée de deux nouveaux membres expérimentés. Si les projets annexes de chacun ont également contribué à retarder la sortie de ce quatrième opus (qui succède au très bon « Satanic Corpse » publié il y a déjà huit ans) le moins que l’on puisse dire est que cette longue attente en valait la peine, car sans se réinventer le quintet (désormais amputé de Marek Štembera parti après l’enregistrement) continue de proposer son Death à l’ancienne grassouillet et bas du front, où la qualité et l’envie d’en découdre ne faiblissent jamais malgré le temps qui passe. Si ce long-format est le plus court jamais proposé par ses créateurs il va comme d’habitude n’être nullement lassant ou redondant malgré sa prévisibilité et simplicité contagieuse, confirmant que la bande est actuellement parmi ce qui se fait de mieux dans le genre au sein de son pays avec ALTARS ABLAZE (vu qu’entre DESTROYING DIVINITY silencieux depuis un long moment et HEAVING EARTH déclinant les ténors semblent un peu en bout de course).
Porté par une production rugueuse et sèche (la caisse claire claque particulièrement dans le mixage) ce « Chasms » va donner immédiatement le ton avec « Deus Mundi » en mode tabassage incessant, tant ça joue vite et fort de façon continue avec peu de place pour reprendre sa respiration. Simple et directe cette ouverture particulièrement brutale va servir de tremplin à ce qui va suivre, et ce qu’on va constater c’est que ça va conserver majoritairement cette tendance... car que ce soit avec le court et équilibré « Empyrean Shrine » ou le primitif et débridé « Chasm Born », l’heure n’est pas à la tergiversation tant ça défouraille sec avec juste ce qu’il faut de variations et ralentissements pour ne pas être répétitif. On ne sera donc pas surpris qu’au milieu de ce disque « Vacant Orb » se montre plus lourd et accessible en oscillant entre des passages à la lenteur pénétrante où la noirceur se retrouve renforcée, tout en n’hésitant pas rythmiquement à pousser légèrement sur le mid-tempo afin d’obtenir un groove implacable, montrant ainsi que la formation n’a rien perdu de ce côté-là tant ça donne envie de secouer la tête sans pour autant être furibard. Si cette parenthèse moins virulente restera sans lendemain on ne peut que saluer cette plage à la densité impressionnante, qui montre que les gars savent aussi lever le pied sans perdre en agressivité ni puissance. Néanmoins ceux-ci préfèrent quand même revenir aux fondamentaux et ne pas faire de quartier, que ce soit via l’impeccable et varié « Thy Benefactor » et surtout le monstrueux « Nether Realms » impressionnant de cassures et d’alternances où tout le panel rythmique est de sortie. A la fois virulente, tribale et entraînante cette composition est clairement la quintessence de ce long-format qui se conclut (après un court interlude apaisant) avec l’équilibré « Black Chalice » où l’on entend une ultime fois toute la variété de l’entité, qui clôture ainsi les hostilités de fort belle manière et sans jamais donner outre mesure la sensation de se répéter.
Et même si évidemment ça reste loin d’être indispensable on ne fera pas la fine bouche devant ce déluge de décibels et de tempête sonore qui défilent sans problèmes notables ni difficultés majeures, malgré le manque flagrant d’hymnes immédiats et de titres franchement mémorables... vu qu’on a souvent la sensation que ça repique les mêmes idées à gauche comme à droite. Mais tout cela n’est que de l’ordre du détail tant l’efficacité y est présente de bout en bout en ne faiblissant d’aucune façon, et de fait on ne peut qu’être satisfait de ce retour inattendu mais qui fait franchement plaisir, prouvant que malgré les années les brutalement décédés sont bel et biens vivants... remaniés certes mais sans que cela ne nuise à ce nom honorable, qui perpétue avec sincérité une certaine vision intègre et authentique du Metal de la mort. Typiquement donc le genre d’enregistrement qu’on écoutera régulièrement et avec toujours la même énergie, où l’envie permanente d’en découdre ne nous quitte jamais... tout cela en ne se prenant jamais au sérieux et c’est bien là l’essentiel.
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