Carnal Savagery - Graveworms, Cadavers, Coffins And Bones
Chronique
Carnal Savagery Graveworms, Cadavers, Coffins And Bones
On en a désormais l’habitude mais on est quand même toujours surpris de voir à quelle allure CARNAL SAVAGERY nous abreuve de nouveaux albums, car après 2022 le combo aura réussi une fois encore à pondre en 2024 deux opus sur la même année civile... une performance en soi surtout que la qualité reste globalement assez semblable d’un disque à l’autre. Du coup à l’instar de ces prédécesseurs ce sixième long-format va comporter les mêmes éléments positifs mais aussi des points négatifs identiques qui font qu’une fois encore on regrette que l’entité confonde souvent vitesse et précipitation, tant son Swedeath standardisé et sans surprise a de quoi être plus intéressant si elle prenait le temps de la réflexion pour pondre des morceaux plus marquants et mémorables. Car si comme à chaque fois l’ensemble va être parfaitement cohérent et bien en place, tout cela va s’oublier instantanément tant ça se montre rapidement interchangeable et prévisible... et ce malgré toute la bonne volonté de ses auteurs.
Cependant le résultat global va quand même facilement s’écouter et défiler tranquillement, vu que d’entrée les mecs nous balancent la composition la plus primitive et virulente de cette galette (« Nailed To The Cross ») particulièrement remuante et entraînante, où le groove est constamment présent pour donner envie immédiatement d’aller en découdre. Graisseuse et énergique cette plage sert de parfaite entrée en matière avant que la suite ne s’épaississe juste après avec le très bon « Carnal Blasphemy », où lourdeur et mid-tempo jouent parfaitement leurs rôles respectifs... tout ça en gardant cette envie communicative de secouer la nuque comme un forcené. Si évidemment on pourra croire cela tiré d’une des précédentes sorties des Suédois force est de reconnaître que c’est toujours efficace bien qu’on passe vite d’une plage à l’autre, même si rien ne se dégage réellement malgré la qualité intrinsèque de l’ensemble. Preuve en est l’équilibré et impeccable « Gallery Of Flesh » qui oscille entre le suffocant et sombre tout comme « Bind Torture Kill » aux accents Doomesques, et d’où n’émergent que noirceur et désespoir (sans que jamais la rapidité ne se fasse entendre ici). Après ce premier tiers sans surprises mais parfaitement expédié la suite va garder les mêmes bases avec la doublette « Graveworms, Cadavers, Coffins And Bones » / « Charred Mass Of Flesh » qui va jouer le grand-écart habituel de parties débridées et plans pachydermiques basés sur du ralenti imposant qui s’entremêlent intelligemment.
Et même ce rendu intéressant va quelque peu se ternir avec le redondant et répétitif « Death Triumphant » tout comme l’interminable « Mutilation » particulièrement ennuyeux... pour le reste les bases communes agréables vont rester présentes, car entre les variés « Autopsied Alive » / « Decapitated » à l’équilibre constant ou le sauvage « Burnt To Death » aux influences Punk très marquées, on n’aura rien franchement à reprocher à ces compositions qui font parfaitement le taf sans chichis... et ce même s’il est certain que ses créateurs n’arriveront pas à s’imposer à l’échelon supérieur. Cependant on peut se douter qu’ils n’en ont cure sinon ils ne se prendraient pas la tête à composer en permanence et à revenir très fréquemment avec du nouveau matériel sous le bras, signe d’une motivation intacte et qui ne se dément pas avec le temps qui passe malgré un réel manque d’engouement autour de ce nom. On peut donc aisément aller jeter une oreille (voire même les deux) sur cet enregistrement qui a tout ce qui faut pour vider la tête de l’auditoire et servir de parfait défouloir, tant il est aisé de trouver un point de repère et ainsi passer un moment agréable sans concessions où le cerveau se déconnecte totalement. Malgré tout une fois l’écoute terminée on retournera se pencher sur les classiques intemporels inlassables et toujours aussi jouissifs, même si cette mise en bouche qui se place parmi les meilleures de ce qu’ont proposé les gars de Gothenburg fera parfaitement office d’apéritif que l’on appréciera sans être forcément assidu, mais dont on aimera regoûter le contenu de temps en temps avec le même sourire.
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