Mourir - Insolence
Chronique
Mourir Insolence (EP)
Au regard des notes dont j’ai pu affubler mes différentes chroniques des œuvres de Mourir, on pourrait croire que je voue un respect timoré à celles-ci. Il n’en est pourtant rien : je guette chaque sortie des Français, les achetant directement et les écoutant derechef. C’est que le groupe a tout pour me plaire, de ses débuts déjà forts d’une identité à-part, hésitant entre dépression et haine pour choisir un entre-deux captivant, à
Disgrâce et son atmosphère bien de chez nous, décadente et littéraire. Il en fallait donc peu pour que je me jette sur
Insolence, EP sortant après presque deux ans de silence discographique.
Et peu il y a sur ces vingt-et-une minutes composées de deux titres black metal et deux pistes ambient. De l’insolence en effet, mais qui parvient à convaincre sur « Hubris » et « Nemesis », brûlots black metal au son si trituré qu’il frôle la noise pure. L’envie de tirer une ligne entre le lo-fi des légions noires et cette abrasivité outrancière est grande mais c’est davantage vers le Leviathan de
The Tenth Sub Level of Suicide et ses attaques névrosées – impossible de ne pas penser à Wrest lors de ces cris de chouettes égorgées sur « Hubris » – ainsi que d’Aosoth – les leads tricotant leurs dissonances sur « Nemesis » – que l’esprit se tourne pour donner une filiation à ce black metal hexagonal dans son atmosphère. La France meurtrie et meurtrière, bouffée par l’orgueil d’en haut et la misère d’en bas, reste la ligne directrice de Mourir au-delà de toutes ressemblances fortuites.
Voilà pour ce qui enthousiasme encore chez eux et que je souhaite voir grandir. Car les deux autres morceaux, heureusement plus courts, laissent plus interrogatif que conquis. Si « Punitive » a le mérite de poursuivre la noirceur de l’ensemble et de préparer l’assaut de « Nemesis », la conclusion « Illusions » ennuie à trop s’éterniser. Je peine à trouver un fil rouge à ces assemblages qui, s’ils ne sont pas totalement des intrus (la tendance générale à la dépression et la détestation ne s’éteint jamais), ne laissent aucun bleu au corps ou à l’âme. Pas exactement le fantomatique que j’aime, en somme. Mais le spectre qui hurle dans la nuit d’un pays qui a fait sien un certain spleen devenu pathologie est toujours là, fascinant et si bien figuré.
Insolence ravive donc l’intérêt que je porte aux idées de Mourir.
| Ikea 25 Janvier 2025 - 551 lectures |
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