Infernalivm - Conquering The Most High
Chronique
Infernalivm Conquering The Most High (EP)
Parmi la longue liste de nouvelles formations hexagonales à suivre on va pouvoir désormais facilement rajouter le nom d’INFERNALIVM, qui débarquant de nulle part nous livre ici un premier Ep de quatre titres absolument monstrueux et plein de promesses pour le futur. Il faut dire que si le trio ne bosse ensemble que depuis peu de temps en revanche l’expérience acquise par chacun de ses membres n’est plus à démontrer, vu qu’on y retrouve l’ancienne tête pensante de NYSEIUS, l’actuel bassiste de MERRIMACK et RITUALIZATION ainsi que le mercenaire Kévin Paradis derrière les fûts (BENIGHTED, MITHRIDATIC, ex-SVART CROWN...). Du coup sur le papier tout ça a de l’allure et effectivement cela va être confirmé durant les vingt-deux minutes qui vont suivre, celles-ci dévoilant un Death Metal malsain et oppressant à la noirceur intégrale et d’où émergent quelques accents Black qui rendent hommage au Malin et à ses légions, de par les textes sulfureux et une musique qui n’hésite pas à lorgner aussi bien du côté de DEAD CONGREGATION que vers CENTURIAN.
A la fois brutale, lourde et aussi terriblement groovy celle-ci sans partir dans d’innombrables excès techniques va garder de bout en bout une vraie homogénéité, donnant immédiatement envie d’en découdre à l’instar de « Conquering The Most High » qui va principalement miser sur le grand-écart entre brutalité débridée et ralentissements pachydermiques. Terriblement opaque et violente cette ouverture ne va jamais faire dans la dentelle, préférant jouer sur l’alternance rythmique régulière où la puissance ne faiblit jamais sur fond de riffs acérés et d’une batterie qui ne cesse de marteler la caisse claire et les cymbales tout en étant souvent calée sur une double pédale omniprésente. Plus dense qu’on ne pourrait le croire cette composition offre néanmoins un visage virulent et sauvage à l’ensemble, qui va rester sur cette même lignée par la suite et en premier lieu sur le monstrueux « Temple Of A Destroying Sun ». Suffocante à l’extrême cette composition très équilibrée rythmiquement va surtout voir l’apparition de moments remuants à souhait et parfaits pour mettre les nuques à rude épreuve, tout cela conjugué à des déferlantes violentes et de ralentissements impressionnants où la nuit rayonne de tout son éclat... seulement réveillée par le souffle chaud diabolique qui permet ainsi de maintenir une attention continue. Car si les compositions sont relativement longues celles-ci ne souffrent jamais de perte d’attention comme de redondance, tout cela grâce à l’habileté des musiciens et de toute leur expérience qui arrivent ainsi à éviter les erreurs de parcours, chose qui sera encore confirmée sur le court et radical « Ashes Of The Saints ». Si l’équilibre est relativement présent entre les deux plans les plus radicaux ça ne débande cependant qu’en de rares occasions, afin d’étouffer un peu plus l’auditeur qui aura du mal à se remettre de ces mines de brutalité comme d’écrasement... le tout sans fioritures et avec un rendu plus direct et frontal. Et si ici prime était donnée au tabassage et aux blasts sur l’ultime plage à venir (« The Maze Of Havoc ») c’est le contraire qui va se produire ici, car sur certains plans ça va presque lorgner vers le Doom le plus opaque et humide mais sans oublier de desserrer l’étreinte avec quelques accélérations bien senties et propices au headbanging... tout en conservant une structure rampante et hermétique, prouvant que même en levant fortement le pied le combo garde toute sa force de frappe comme sa puissance.
Autant dire que même si tout cela est beaucoup trop court (on aurait bien repris du rabe du même acabit) on est amplement satisfait du résultat qui a de quoi faire plaisir au plus grand nombre, tant malgré son côté hermétique l’ensemble passe comme une lettre à la poste de par une relative accessibilité et une production naturelle et sèche qui sied parfaitement au style proposé. Idéale donc comme parfait défouloir et se vider la tête cette tuerie montre déjà d’énormes prédispositions de la bande qui a tout pour rapidement se retrouver très haut dans la hiérarchie nationale. Vraie découverte dont on a déjà hâte d’entendre la suite de ses aventures (et qui porte parfaitement son nom... vu qu’il n’y a pas de tromperie sur la marchandise) à elle désormais de confirmer tout son potentiel, mais vu le vécu de chacun des gars ici présents et avec ce qu’on a pu entendre ici il fait peu de doutes que cela sera le cas, et c’est tant mieux. En effet on est toujours amateur de ces bonnes choses malfaisantes et virulentes où la finesse et les artifices sont absents des débats pour notre plus grand plaisir, et où l’authenticité et sincérité sont de mise... comme on peut l’entendre ici et heureusement d’ailleurs.
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2 COMMENTAIRE(S)
citer | Keyser 27/01/2025 11:17 | note: 4.5/5 | Grosse grosse branlée. Le Dead Cong français ! |
citer | Merci, ça donne envie! |
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2 COMMENTAIRE(S)
27/01/2025 11:17
27/01/2025 10:43