Obscene - Agony & Wounds
Chronique
Obscene Agony & Wounds
Toujours aussi métronomique dans ses sorties le quatuor de l’Indiana a désormais l’habitude de revenir tous les deux ans avec un nouvel album, une durée finalement idéale qui permet de toujours apprécier les anciennes réalisations et d’être ainsi bien chaud quand arrive de la nouveauté à nos oreilles. Faisant suite au réussi
« ...From Dead Horizon To Dead Horizon » le combo livre ici son troisième opus de pur Death Metal cru et direct, qui ne va pas dépareiller par rapport à ceux qui l’ont précédé... et cela suffira amplement à notre bonheur. Car ne cherchant nullement à être une tête d’affiche la formation assume très bien son statut d’outsider habitué des premières parties, faisant ainsi le boulot simplement mais efficacement à l’heure où émerge au sein de son pays toute une nouvelle génération talentueuse et digne d’intérêt. Si l’on pouvait reprocher à sa précédente livraison d’être parfois un peu bordélique lors de certains passages cet écueil sera ici encore présent, néanmoins de façon plus discrète vu que les gars ont livré un disque plus homogène mais aussi beaucoup plus long... un choix assumé qui ne va néanmoins pas éviter certaines longueurs.
Si le démarrage va être un peu délicat avec « The Cloverland Panopticon » désarticulé et ambivalent (d’où n’émerge aucun point où se rattacher et où ça part un peu dans tous les sens rythmiquement), la suite avec « Watch Me When I Kill » va montrer de meilleures dispositions notamment par l’apport d’un groove intense et de nombreuses variations... un tour de force pour une composition à la durée si éphémère. N’hésitant pas à ajouter quelques éléments typiquement Thrash sur l’excellent et diversifié « Breathe The Decay », le groupe va aussi nous surprendre sur le froid et sombre « Noxious Expulsion » où la lenteur est mise franchement en avant tout en créant une ambiance inquiétante... sentiment renforcé par la guitare qui se montre plaintive sur certains passages. Montrant qu’elle sait être attractive en levant le pied l’entité va continuer sur cette lancée dans la foulée avec le monstrueux « Death’s Denial » où la violence va se faire plus discrète, compensée notamment par un côté remuant imposant d’obédience Hardcore (on retrouve l’influence de ce style dans le chant comme les riffs) et l’absence de haute vitesse débridée, où l’écriture se montre plus directe et frontale... confirmant que les Américains sont à l’aise dans ce schéma plus rudimentaire et bas de plafond. D’ailleurs on retrouvera ce rendu un peu plus loin sur le tout aussi réussi « Rotting Behind The Madness » presque sautillant, et à l’envie d’en découdre toujours aussi impressionnante sur fond de grand-écart rythmique et de froideur hivernale pénétrante jusqu’aux doigts de pieds. Et comme pour en reprendre une dernière couche neigeuse l’excellentissime « Oceans Of Rot » va proposer un train de sénateur permanent sans trace d’accélération ou d’excès de rapidité dommageable, vu que tout ici est opaque et pénétrant via un rendu suffocant à l’obscurité totale... surprenant de prime abord mais finalement totalement raccord avec la musique proposée depuis le départ.
Du coup entre tout ça on pourra facilement écouter l’équilibré et impeccable « Written In Blood And Covered In Flies » ou encore « Dressed In Corpses » qui sert de parfait condensé à l’ensemble des tempos entendus jusqu’à présent, et qui clôt ainsi une galette agréable mais qui est dure de s’enquiller d’une seule traite. En effet de par sa temporalité excessive l’ensemble sans être raté s’avère difficile à digérer, surtout avec cette production sablonneuse et sèche qui peut rapidement s’avérer agaçante, surtout à vive allure où le chaos ambient peut être inaudible. Cependant on se fait quand même très rapidement à tout cela et à ce chant criard et écorché si spécifique qui amène un vrai supplément d’âme à l’ensemble, qui demandera du temps et de la patience pour être totalement appréhendé et maîtrisé... preuve donc de sa densité et de sa qualité générale, même si ça reste moins immédiat que nombre de bonnes sorties entendues ces derniers temps. C’est sans doute tout cela qui fait qu’à l’heure actuelle OBSCENE reste dans la deuxième division de son pays, mais toujours en course pour une promotion à l’échelon supérieur... pour cela il lui faudra hausser encore un peu son niveau et faire preuve de plus de sobriété pour y parvenir. Mais pour l’instant on se contentera volontiers de cet enregistrement qui malgré ses imperfections fera parfaitement son office, en procurant un très bon moment à ceux qui prendront la peine de se pencher dessus et on espère qu’ils seront nombreux, car ça serait mérité pour l’ensemble du taf accompli ici.
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