Balefire - Balefire
Chronique
Balefire Balefire (EP)
Si Balefire nous est présenté par Iron Bonehead Productions comme le nouveau projet de Chuck Sherwood, bassiste américain ayant fait ses premières classes au sein de Blood Storm mais que l’on connait surtout pour sa participation depuis 2008 à un petit groupe du nom d’Incantation, la vérité est que l’on ne sait pas grand chose au sujet de cette récente entité. Outre le fait que le label allemand n’a pas jugé bon de communiquer davantage sur le sujet, il n’y a à ce jour aucune entrée sur Metal Archives sous le nom de Balefire (en tout cas à l’heure où j’écris ces lignes)... La seule chose que je peux vous confirmer est qu’il ne s’agit pas d’un one-man band puisqu’on peut trouver sur Internet une photo du groupe sur laquelle monsieur Sherwood pose en compagnie de trois autres musiciens.
Pour sa première contribution, les Américains n’ont pas eu les yeux plus gros que le ventre puisque c’est avec un EP éponyme que ces derniers signent leur entrée dans le petit monde du Death Metal. Au programme de cette modeste sortie, six compositions (parmi lesquelles une introduction et une conclusion quasi-instrumentales puisque quelques gargouillements et autres grognements gutturaux se font tout de même entendre ici et là) pour une durée qui n’excède pas le quart d’heure. Un sens de la concision qui suggère que Balefire n’est là ni pour perdre son temps ni pour amuser la galerie.
Effectivement, une fois passée cette introduction (« Black Sun ») aux allures de rituel tribal inquiétant que l’on survole cependant sans trop d’excitation (bah oui, au final c’est une introduction comme tant d’autres), Balefire va pourtant très vite réussir à retenir notre attention. En premier lieu grâce à une production particulièrement abrasive et plutôt décharnée qui me rappelle beaucoup celle des Français de Stav sur l’excellent Meditate To Kill (un album sorti en 2012 qui, si vous me demandez mon avis, est encore aujourd’hui bien trop sous-estimé). Ensuite, par le biais de ces premiers riffs mid-tempo sinistres et menaçants sublimés quelques secondes plus tard par un lead diabolique du meilleur effet. Enfin avec l’arrivée de ce growl grave et profond qui tout de suite en impose par sa présence. Cinquante secondes, à peine, qui suffisent pourtant à se dire qu’on tient là un candidat particulièrement sérieux à ne clairement pas sous-estimer.
Car ces premiers moments en compagnie de Balefire ne sont pas les seuls instants de bravoure que compte ce premier EP éponyme. Après ces quelques secondes encourageantes, "Sands Of Gemini" voit en effet les Américains corser le ton en accélérant sensiblement la cadence à coups de blasts plus ou moins tranquilles. Un exercice largement réitéré par la suite (le début de "Star-Born Revolt" puis plus loin à compter de 0:48, 1:19, "Barbaric Rebirth" à 0:26 et 2:04, "Lord Of The Red Lands" à 1:56) qui donne au Death Metal des Américains des airs de Lvcifyre assez évidents. En effet, entre ces quelques éléments caractéristiques abordés dans ces deux derniers paragraphes, ces atmosphères brûlantes évoquants de gigantesques brasiers aux flammes noires et infernales, cette imposante stature que revêt la musique de Balefire et ce riffing Black / Death absolument diabolique (et ses leads et autres solos qui vont avec), on peut dire en effet que les points communs entre les deux formations ne manquent pas.
Mais ce premier EP n’est pas constitué que de blasts et autres attaques frontales que l’on se prend en pleine poire en attendant douloureusement que les coups cessent. On trouve aussi tout au long de ce petit quart d’heure pas mal de passages plus lourds et suffocants ("Star-Born Revolt" à 0:26 et 1:57, "Barbaric Rebirth" à 1:00 avec en plus ces murmures lointains et profonds en arrière-plan) et autres moments au groove plus marqué (l’entame de "Sands Of Gemini", "Star-Born Revolt" à 1:22, les premières secondes de "Barbaric Rebirth" ainsi qu’à 1:29, "Lord Of The Red Lands" et ses riffs chaloupés faisant un petit peu penser à Archgoat, notamment ce pont à 1:16 ou bien encore ce ralentissement à 3:12). Des instants qui apportent évidemment ce qu’il faut de contraste et de relief à une formule plutôt balisée qui ne brille pas par son originalité mais surtout qui viennent également assoir le groupe dans sa position de bête immonde et particulièrement imposante.
Groupe discret et à ce jour plutôt avare en informations le concernant, Balefire vient en l’espace de quinze minutes de mettre à peu près tout le monde d’accord puisqu’outre une certaine frustration à l’issue de ce tout petit quart d’heure, on retiendra surtout qu’il y a là tous les ingrédients pour faire des Américains un incontournable du Death Metal. Un premier EP particulièrement impressionnant (quelque par entre Lvcifyre, Incantation (période Onward To Golgotha) et Dead Congregation) qui ne paie pourtant pas de mine (le nom, l’artwork, les musiciens embarqués dans ce projet, le format court…) mais qui s’impose aisément comme l’une des bonnes surprises de l’année. Il n'y a maintenant plus qu'à espérer qu'une suite lui soit donnée rapidement et qu'elle soit au niveau de ces compositions particulièrement redoutables et convaincantes. Une sortie vivement conseillée.
| AxGxB 31 Janvier 2025 - 283 lectures |
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | Keyser 31/01/2025 18:06 | note: 4/5 | Très prometteur en effet et surtout plus inspiré et couillu que ce que nous Incantation depuis quelques années ! |
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31/01/2025 18:06