Rotborn - Shrapnels Of A Panic Spiral
Chronique
Rotborn Shrapnels Of A Panic Spiral
Révélé il y a un peu plus de deux ans avec l’impeccable
« On The Perspective Of An Imminent Downfall » le quatuor basé en banlieue de São Paulo revient aujourd’hui avec un successeur attendu, et totalement dans la lignée de ce réussi premier opus. Il faut dire que rien n’a bougé du côté du label comme du groupe, vu qu’on y retrouve une équipe inchangée toujours fidèle au poste et c’est tant mieux car celle-ci va nous livrer pendant un peu plus d’une demi-heure tout le florilège typique du Death Metal venu du Brésil... à la fois particulièrement intense mais aussi avec ce groove si reconnaissable et parfait pour annihiler toute volonté de résistance. Si évidemment tout cela reste standardisé et sans surprises (restant en prime à bonne distance de KRISIUN et REBAELLIUN) l’ensemble va montrer suffisamment de qualités intrinsèques pour qu’on accroche immédiatement à ce nouveau chapitre, mais sans jamais le lâcher en cours de route tant les mecs maîtrisent leur sujet et savent parfaitement où aller sans risquer le loupé et autres erreurs fatales. Jouant habilement sur des compositions radicales et très courtes comme bien lourdes et plus longues la formation en offre ainsi pour tous les goûts en poussant les choses un peu plus loin, sans pour autant sortir des sentiers battus... et cela apparaît dès les premières notes de l’agréable et impeccable « Preventive Dismemberment ».
En effet ici on va voir que les gars veulent montrer tout de suite leur énergie et brutalité, tant ça joue vite et fort sur fond de blasts dévastateurs qui alternent très régulièrement avec des pointes de vitesse débridées. Jouant la carte de la radicalité (malgré un peu de lourdeur bienvenue en son centre) cette plage sert de parfaite ouverture avant l’arrivée de deux autres morceaux encore plus rudimentaires mais tout aussi jouissifs. Car entre le côté Punk assumé de « Shrapnels Of A Panic Spiral » (ainsi que sur « Prosopagnosia » présent un peu plus loin dans l’écoute) et l’influence Grindcore de « Parasites Of The Broken Earth », on s’aperçoit que le rendu fait mouche malgré son écriture rudimentaire au possible. Autant dire que ça ne fait pas de quartier ni de sentiments et que l’allure est à fond au maximum sans jamais débander, portée par un riff minimaliste et un batteur boosté aux amphétamines qui ne donne jamais de signe de fatigue et reste d’une précision implacable en toutes circonstances. Mais heureusement l’entité ne va pas se contenter uniquement de cette facette bas du front, au risque sinon de trop vite tomber dans la redondance... ce qui n’arrive jamais ici. En effet avec l’arrivée du long et étonnant « Through The Bones » les choses vont se faire plus épaisses et opaques, de par déjà ce démarrage acoustique particulièrement doux et éthéré qui permet de reprendre ses esprits après cette débauche de violence initiale. Tout ça avant que la rythmique lente et écrasante n’accélère frontalement pour créer ainsi un grand-écart imposant, où le froid et l’humidité se mêlent à un rendu désespéré et nostalgique qui nous fait ainsi passer par tous les états mentaux possibles et inimaginables. Cohérente et réussie cette composition est sans aucun doute la plus variée de tout ce long-format, servant ainsi de transition avant un dernier tiers qui va revenir aux accents rudimentaires du début... néanmoins pour l’instant les choses continuent sur cette voie intermédiaire avec « Ungraved », qui fait presque office de suite à ce qu’on a pu entendre juste avant. Car ici la froideur atteint des sommets tout comme l’humidité omniprésente qui ne quitte pas l’auditoire pendant presque toute sa durée, portée par un rythme qui reste rampant et bridé pendant un bon moment... tout ça avant que ça n’explose littéralement à la fin, pour relancer une machine qui s’était embourbée dans la neige et dans le bon sens du terme.
Du coup « The Immortal Cult » va tomber à pic avec son groove contagieux et son entrain communicatif qui va instantanément mettre à l’épreuve les cous et nuques, tant on va avoir envie de bouger la tête via ces passages dynamiques et remuants au possible qui vont lancer ensuite les impeccables et variés « Gods Of Submission » et « The Closing Of The Vortex » qui servent à clôturer très efficacement les hostilités, en jouant sur l’équilibre des forces et en proposant un parfait condensé à tout ce qui a été entendu précédemment. Autant dire que malgré un recyclage évident et une absence totale d’originalité on ne peut que s’incliner devant le rendu largement positif, qui bien que manquant véritablement de passages mémorables a aisément de quoi combler les attentes même des plus exigeantes. Possédant en son sein tous les éléments pour se vider la tête et passer un bon moment sans prétention ce second volet des Brésiliens s’écoutera sans difficultés majeures, même s’il fait peu de doutes que tout cela est encore trop lambda pour s’extirper de l’immense concurrence dans ce style ultra-saturé. Cependant vu comment ses auteurs savent faire sonner les choses sans jamais trop en faire on passera l’éponge sur ce détail et se concentrer ainsi sur l’essentiel, ce qui est le plus important finalement. Bien embusqué derrière les ténors locaux ROTBORN a en tout cas les armes pour grimper plus haut dans la hiérarchie, à lui désormais de continuer ses efforts et de continuer à oser sortir un peu de sa zone de confort tout en gardant cette grande violence sans concessions... à l’image de son pays en fait.
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