Vous vous souvenez de l’époque où
body count ne désignait pas le nombre de personnes avec qui on avait baisé ? Et vous souvenez-vous qu’en 1992, sur l’album éponyme de
BODY COUNT, le titre « Cop Killer » avait rapidement été remplacé par « Freedom of Speech » ? Pourquoi est-ce que je vous raconte ça ? Probablement parce que le nom des Amiénois de
THE FREEDOM OF SPEECH m’y fait penser, sans pour autant qu’il y ait un quelconque parallèle entre les deux formations, la dernière évoluant dans un registre strictement
hardcore à tendance brutale, voire
death dans la virulence des vocaux.
Du logo à la pochette, tout transpire le bitume des environnements urbains, chose que ne démentira pas la musique. Les morceaux sont courts, ne laissent aucune place aux épanchements, tout le monde cognant dans la même direction. Sur ce plan, l’efficacité est certaine et les vingt minutes passent bien vite en compagnie du quintette, même si, globalement, mon intérêt se porte surtout sur les passages les plus bruts, lorsque le chant se fait guttural et que les textes passent au second plan, à savoir que je n’arrive plus à les comprendre. En revanche, dès que l’on sort du
growl, maîtrisé et convaincant dans ce registre, j’ai déjà davantage de mal, à l’image d’un « Indécis » qui a tendance à me crisper dans son choix d’une voix gueularde, idem sur le final revendicatif de « Régénération » (« ceux qui n’ont jamais cru en nous, qui nous ont traînés dans la boue, je ne suis pas là pour parler mais va bien te faire enculer ») : le fond de ma pensée, c’est que l’adjonction d’une diction rap fonctionne carrément bien et gagnerait même à être davantage utilisée, dans le style de
LE CERCLE MAKABRE par exemple, trouvant ici dommage de ne pas utiliser cet atout pour raconter autre chose que des phrases toutes faites de
tough guy. Heureusement, il n’y a pas eu de « seul Dieu peut me juger ».
Nulle bassesse de ma part, je me doute que ce genre de propos relève aussi d’un jeu, d’une joute oratoire, ne connaissant pas les déboires qui ont mené à «
Génération 3 », cinq ans après «
Second Round » et dix après «
Premiers coups ». On ne joue pas du
hardcore metal sans devoir montrer les dents un moment ou à un autre… Mais il ne faudrait pas que je me focalise non plus de trop sur ce petit écart qui n’est finalement pas représentatif du contenu réel de ces huit morceaux. De la castagne oui, des thématiques générationnelles qui me passent peut-être parfois au-dessus de la tête, également (même si j’ai la référence du sample «
Téquila, Heineken, pas le temps de niaiser »), aussi me raccrocherai-je à ce qui me parle : une musique brute, des chœurs virils, du guttural (voire un peu de
pig squeal sur « Carcéral »), un tempo propice au
two-step et quelques moments bien arrachés, à l’image de « Dieu d’un soir », doté d’un refrain particulièrement efficace.
Il reste que je commence éventuellement à être trop vieux pour vibrer pleinement sur ce genre de disque qui marque tout de même un sacré faussé générationnel, me sentant stylistiquement plus proche du
hardcore des années 90 que de cette acception très moderne où les touches
metalcore et
deathcore sont fortement présentes, voire prépondérantes. Quoi qu’il en soit, l’impact scénique est certainement conséquent, le
live restant encore le meilleur des moyens pour apprécier cette musique.
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