Living Gate - Suffer As One
Chronique
Living Gate Suffer As One
Après les très bons retours de
« Deathlust » sorti il y a déjà un peu plus de quatre ans il était temps pour le quatuor de se retrouver enfin ensemble pour enregistrer cette suite tant attendue, et confirmer ainsi que malgré les emplois du temps respectifs de chacun des membres l’inspiration et l’envie sont toujours au rendez-vous. Car hormis quelques concerts on ne peut pas dire que LIVING GATE ait été la priorité pour ceux-ci qui ont été plus occupés par YOB, AMENRA et WIEGEDOOD, même s’ils ont réussi à se capter un créneau pour enfin se retrouver tous ensemble et produire ainsi onze titres qui ne vont pas dépareiller par rapport à leur précédente sortie... quoi que ! Car si effectivement de prime abord on peut avoir l’impression d’entendre une suite à cet Ep on va vite s’apercevoir que les gars ont augmenté légèrement le niveau technique, au détriment de la puissance et de la vitesse tout comme de l’attractivité... vu que le rendu va être moins immédiat et pas toujours très cohérent. Si ça reste cependant très professionnel et impeccablement exécuté on va avoir tout du long de l’écoute un sentiment mitigé, celui d’un disque où la tentation d’en faire trop est palpable et qu’un peu plus de sobriété aurait été bénéfique... vu que quand c’est le cas l’ensemble passe facilement sans en faire des caisses.
Du coup avec « To Cut Off The Head Of The Snake » qui ouvre les hostilités on va mettre directement les pieds dans le plat comme dans le vif du sujet, car on s’aperçoit de suite que techniquement c’est monté d’un cran et que la production très grasse et sèche va contribuer fortement à perpétuer ce ressenti. Proposant ainsi directement tout le panel rythmique de ses créateurs cette plage joue habilement sur la brutalité comme la lourdeur, n’hésitant pas à se la jouer finement comme plus frontalement, pour un résultat varié et assez agréable mais qui va demander un peu de patience pour être totalement appréhendé, du fait qu’il est difficile de trouver un point de repère précis (ce qui sera d’ailleurs fréquemment le cas par la suite). Cependant ce premier tiers d’album va montrer de belles qualités et ce quel que soit le niveau employé, car entre le direct et simple « Internal Decomposition » au grand-écart imposant et efficace ou l’hypnotique et rampant « Destroy And Consume » (où la vitesse est ici quasiment absente) on ne trouve rien à redire pour le moment... tant c’est assez concis et fait parfaitement le boulot de par ses variations, son ressenti grassouillet et son écriture fluide et idéale pour secouer la tête prise en étau, comme taper du pied de façon furieuse et spontanée.
Pourtant après cela les choses vont être un peu plus difficiles, la faute à des longueurs évitables et aussi la sensation légitime que ça joue en permanence les mêmes plans... tel que « A Unified Soul » va le montrer dans la foulée. Si ici ça propose le schéma classique de l’alternance rythmique il faut bien avouer que cela va rapidement se répéter malgré les bonnes choses entendues en amont, qui sans être mauvaises se révèlent être trop quelconques pour qu’elles soient franchement mémorables (un constat que l’on pourra faire également de « Overcome, Overthrow » qui souffre des mêmes symptômes). D’ailleurs on ne pourra que regretter la seconde partie du pourtant intéressant « Suffer As One » qui démarrait pied au plancher et de façon frontale et impeccable, avant de s’enliser sur sa seconde moitié dans des plans jazzy et éthérés qui ne servent à rien... hormis alourdir une composition qui avait pourtant de quoi captiver au départ.
Heureusement le reste de ce long-format va offrir de bonnes choses comme l’excellent et écrasant « Ones And Zeroes » à l’ambiance inquiétante et au bridage maximal, où aucune trace de rapidité comme de bestialité ne traînent dans les parages... misant ainsi sur un climat oppressant où la suffocation et l’obscurité pénètrent au plus profond de l’auditeur. Ce ressenti très plaisant sera partagé sur « Hunting Maggots » assez similaire à la base mais cependant plus pêchu et qui n’hésite pas à intégrer des passages en médium hyper efficaces et propices au headbanging tant attendu. Et on n’aura rien à signaler en particulier sur les sympathiques et équilibrés « Atoms And Particles » et « CQC », qui passent tranquillement dans les oreilles pour clore les hostilités de façon certes convenue mais agréable d’un enregistrement où l’on aurait aimé néanmoins entendre de la virulence de façon plus régulière, tant parfois ça use et abuse du bridage et parties menées sur un train de sénateur.
Si on pourra trouver exagéré certains des termes employés ici, on pouvait quand même être en droit d’en attendre plus et mieux de la part d’un line-up avec une telle expérience et un pedigree musical imposant, bien que tout cela fasse largement l’affaire à défaut d’être indispensable et mémorable sur la durée. S’il manque un truc pour totalement adhérer à cet album (écriture interchangeable, manque de couilles sur certains passages) celui-ci comblera aisément les fans du genre qui n’y trouveront pas grand-chose à redire malgré ses erreurs de parcours, bien qu’on espère qu’à l’avenir ses auteurs en fassent un peu moins et lâchent les chevaux avec plus de véhémence. Car au final le risque pour eux est de ne rester qu’un honnête outsider (chose où ils se situent actuellement), et finalement qu’on préfère écouter leurs autres formations respectives qui ont actuellement plus à offrir... mais cela peut changer dans le futur, on verra bien !
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