Infernal Angels - Dominus Silentii

Et pourquoi pas? Pourquoi je ne pourrai pas chroniquer un album de black métal? Sous prétexte que je n'aime pas et que je n'y connais rien? Ahah, exact mais un peu de risques que diable, ne restons pas cantonnés à un style que l'on connait comme les reliefs de ses orifices nasaux et qui pourrait réduire le champ d'investigation de son auteur. C'est ainsi que, défiant la forte probabilité d'aligner les conneries, je m'en vais vous conter la brève histoire de ce petit groupe italien et de son EP Dominus Silentii, ô combien excellent.

Infernal Angels nait en 2002 et sort deux démos, Absum Luceum la même année puis Vigilia Secunda en 2003. Malgré plusieurs changements de line-up (dont d'autres interviendront après la sortie de ce Dominus Silentii), le groupe italien met au monde son premier EP 4 titres en 2004, sorte de CD promo de son premier full-length, Shining Evil Light, toujours pas sorti à l'heure actuelle pour je ne sais quelles raisons.

En tout cas, le manque de talent n'en fait sûrement pas partie car ce mini-album démontre des qualités évidentes chez ce jeune groupe. Comme son nom peut le laisser présager, Infernal Angels fait dans le black métal, mais pas un black bête et méchant à la Marduk. Non ici s'il faut voir une influence chez Infernal Angels, c'est plutôt du côté d'un Immortal dernière génération qu'il faut cherchez (la reprise fidèle de "At The Heart Of Winter" en clôture me le confirmera). On a affaire à un black scandinave froid et mélodique qui baigne dans une atmosphère sombre très prenante. La diversité des morceaux fait plaisir à entendre: du mid-tempo entraînant ("Shining Evil Light"), des blasts haineux ("Vigilia Secunda"), des passages sympho mélancoliques ("Dominus Silentii"), des arpèges sombres (le sublime break de "Shining Evil Light" à 2'06), des mélodies heavy (le solo de "Vigilia Secunda"), de l'acoustique ("Shining Evil Light"), du violon et du piano (la magnifique intro de "Dominus Silentii") et plein d'autres bonnes choses pour nos chastes oreilles.

Mais ce qui fait l'attrait principal de la musique de Infernal Angels ce sont ces nombreux riffs entêtants en tremolo dignes des plus grands et dont les mélodies pernicieuses mais séduisantes sont de celles qui vous hantent à jamais. D'une efficacité diabolique! Niveau chant, la voix écorchée typique du genre fait sa loi mais reste pourtant accessible à ceux qui, à l'instar de votre serviteur dévoué, font en général montre d'une hostilité certaine envers ce type d'expression vocale. Mais comme pour me remercier de mon infinie bonté, des growls death se superposent parfois aux hurlements de damnés, donnant ainsi plus de relief aux paroles (qui traitent, puisqu'on en parle, de la fascination de l'être humain pour le Mal). Dernière chose qui aurait pû gâcher la fête dans ce genre UG, la production. Et bien pas du tout, celle-ci est tout à fait correcte même si elle manque de puissance, notamment au niveau de la batterie dont la double pédale et les blast-beats sonnent un peu petit bras.

A part ce léger défaut logiquement dû à un manque de moyen dont on ne peut blâmer le groupe, Infernal Angels semble avoir toutes les cartes en mains pour se faire un nom dans cette scène surpeuplée qu'est le black métal. Je suis loin d'être friand de ce style mais la variété musicale proposée, ces géniaux tremoli mélodiques et son ambiance sombre m'ont conquis, ce qui semblait loin d'être évident au départ. Espérons que leur premier véritable album Shining Evil Light sorte un jour car ils semblent promis à un bel avenir.

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