Violent Definition - Progressive Obsoletion
Chronique
Violent Definition Progressive Obsoletion
Réputée principalement pour ses scènes Black et Death Metal la Grèce est en revanche moins connue en ce qui concerne le Thrash qui a plus de mal à émerger au sein de ses frontières, et ce malgré quelques formations de qualité qui ne demandent qu’un peu d’attention pour exploser par chez nous. Il est vrai qu’hormis les vétérans de SUICIDAL ANGELS le pays des philosophes de l’Antiquité nous a rarement envoyé des groupes pratiquant ce style indémodable... pourtant si ceux-ci ont du mal à se faire un nom à l’étranger on y trouve quelques-uns très sympathiques, et qui méritent vraiment que l’on s’y attarde attentivement. Si récemment RIFFOBIA est venu titiller nos oreilles on va pouvoir en dire autant de VIOLENT DEFINITION qui malgré un âge respectable n’a pas été particulièrement productif, c’est le moins que l’on puisse dire. Car bien qu’ayant débuté en 2008 le quatuor a dû en effet attendre dix ans pour pondre un premier opus autoproduit, la faute à des récurrents changements de personnel puis également à des occupations externes de ces membres dans nombre de projets de qualité (MENTALLY DEFILED, EMBRACE OF THORNS, ECTOPLASMA, DØDSFERD...). Tout cela aura donc conduit les Athéniens à être patients pour repasser par la case du studio, mais heureusement l’attente est enfin terminée et c’est tant mieux vu que ce second album va parfaitement faire ce qu’on attend de lui... à savoir une musique sans prétentions et rugueuse, au tempo majoritairement varié et où l’on a souvent l’envie de secouer la tête.
En effet une fois l’introduction instrumentale terminée (« Into Trepidation ») on va avoir droit à quelque chose de vindicatif et énergique via l’impeccable « Justified Ferocity », qui va miser sur la vitesse en ajoutant à tout cela quelques influences Punk et Hardcore bien senties (que l’on va d’ailleurs régulièrement retrouver éparpillées ici et là), et qui font mouche instantanément avant de servir de rampe de lancement au tout aussi impeccable « The Last Grain In Your Hourglass ». Si là encore on retrouve de l’explosivité débridée le combo laisse aussi de la place pour s’exprimer au mid-tempo brise-nuques, qui permet ainsi de densifier son propos tout en ajoutant une pointe groovesque supplémentaire où l’agressivité frontale côtoie aisément les passages remuants... tel que « Experimental Failure » va le confirmer une fois de plus. Reprenant les mêmes éléments qu’entendus auparavant cette plage va elle aussi faire le métier avec précision en étant encore plus basée sur les parties remuantes et le headbanging, bien calé au milieu de quelques accélérations précises et énergiques qui défoulent comme il faut sur fond d’écriture simple et sans chichis. En effet sans être pour autant rudimentaire la technique proposée est présente mais jamais excessive, permettant ainsi de garder une accroche constante même quand la durée des compositions va s’allonger de façon inutile... à l’instar de « Deceiving The Psychopompos », « Progressive Obsoletion » et « Children Of God » qui tournent chacune autour des sept minutes.
Et si effectivement tout cela aurait gagné en accroche et attention en allant plus à l’essentiel il faut quand même reconnaître qu’il n’y a rien de rédhibitoire ici, tant ça conserve son attractivité malgré la sensation légitime de plans répétés un peu trop fréquemment. Car les mecs ont la bonne idée de suffisamment aérer et varier leur propos pour ne pas tomber dans ce piège facile, vu que les deux premières compositions nous offrent tout leur panel de jeu en misant en permanence sur les montagnes russes ponctuées d’accélérations et ralentissements massifs... tout cela avant que la dernière des trois plages ne mette elle plus l’accent sur le côté entraînant et crasseux propre au genre. D’ailleurs si l’on sentait ici poindre un retour à de la frontalité « Reprobate Misfits » va le confirmer avec brio en renouant avec le rudimentaire et expéditif en ne faisant aucun quartier, et l’on est content de retrouver cette facette où l’entité sans faire de vagues est parfaitement à son aise tant son écriture mélangée de diverses influences précitées en amont se montre d’une redoutable efficacité, et produit juste ce qu’il faut pour ne pas sonner à la fois trop moderne ou rétro. Et histoire de surprendre son auditoire en guise de clôture l’étonnant « Trampled (By The Foot) » va prouver que les Grecs sont capables de partir dans une autre direction sans se renier ni tomber à côté, vu qu’ici on va avoir droit à des ambiances tribales complétées par une technicité plus élevée aux accents presque Prog’ et ponctuées d’accents mélodiques et de plans barrés qui se terminent par de douces notes acoustiques. Si tout cela est surprenant on s’aperçoit que ça ne dépareille pas par rapport au reste, même s’il est évident que le dosage se serait montré vite lassant si ça avait dû aller plus loin dans la temporalité, du coup cela est une parfaite conclusion d’un long-format agréable et homogène à défaut d’être incontournable et de faire grimper ses auteurs dans la hiérarchie.
En effet malgré ses tentatives de se démarquer de la concurrence l’ensemble reste néanmoins trop convenu et lambda pour arriver à en faire une quelque chose d’incontournable et de marquant cette année, même si on appréciera se le réécouter de temps en temps avec le même plaisir (tant ça file tranquillement et sans fautes de goût majeures en toute homogénéité). Idéale pour démarrer les festivals comme chauffer le public des têtes d’affiches la bande peut espérer mieux à l’avenir, on verra si elle est capable de transformer l’essai pour y arriver... au pire elle restera un honnête artisan de deuxième division où elle n’aura pas à rougir. Car si à ce niveau inférieur on trouve de tout et pas forcément du fameux ça n’est heureusement pas le cas ici et ça n’est déjà pas si mal, quoi qu’un peu limité du côté des ambitions futures même si c’est toujours bon à prendre et amplement suffisant finalement.
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