Depuis que
FUNERARIUM a vu le jour en 2018, les deux années séparant le très bon
« Ancient Astronauts » de ce «
Vampirizare Eterna » représentent la plus longue période de silence jamais connue. En effet, jusqu’alors,
Kardec était plutôt du genre à sortir plusieurs albums par an, aussi pourquoi un tel silence ? Peut-être est-ce le temps qui fut nécessaire pour s’extraire du précédent concept extra-terrestre et se plonger pleinement dans cette nouvelle incarnation vampirique, le groupe étant en perpétuelle réinvention de son imagerie et de ses thèmes musicaux. De plus, il ne s’agit pas uniquement d’un simple déshabillage / habillage esthétique, les musiciens repensent intégralement la musique qu’ils pratiquent pour parfaitement l’accorder au sujet abordé. Par conséquent, si le
black metal des Français reste toujours ancré dans l’école atmosphérique, il demeure que nous sommes passés de la froideur passée d’un
DARKSPACE à des couleurs plus chaudes, celles des
CRADLE OF FILTH,
ANCIENT,
SIEBENBÜRGEN, soit un style plus poétique, plus symphonique également, aux senteurs de sang et de décadence.
En ce sens, jamais les claviers n’auront tenu une place aussi importante, tant dans les interludes (« Without Light ») que dans les compositions elles-mêmes, ce soin tout particulier étant prépondérant dans le sentiment de grandeur qui se dégage de l’album. Car oui, c’est bien cela qui ressort aujourd’hui des morceaux de
FUNERARIUM, aux inspirations connues (« Reign of Bathory ») dont le désormais duo fait une traduction colorée plus proche de « Dracula » (Coppola) ou d’« Entretien avec un vampire » que du « Nosferatu » de Murnau, davantage « calèche, bain de sang de vierges et bougies » que « cercueil, crypte glacée et rats », approche qui me transporte totalement tant j’avais perdu l’habitude d’écouter ce genre raffiné de
black horrifique.
Pourtant, aucun de ces éléments ne fait perdre aux Français de leur virulence. Les guitares acres et sèches demeurent un marqueur fort, instruments bien plus utilisés pour créer une tension permanente que pour bluffer l’auditeur avec des riffs significatifs. Une musique avant tout pensée comme une brume rougeâtre, le découpage en neuf parties semblant davantage répondre à une convention qu’à une nécessité. En effet, les près de quarante-cinq minutes se lisent comme une seule pièce, théâtrale, une œuvre dont le séquencement s’avère quasiment inutile tant elle est homogène et inscrite dans une pensée que je croyais perdue depuis l’aube des années 2000 (« Night Theater »).
Grâce à ce «
Vampirizare Eterna », seizième album d’un groupe vieux d’à peine sept ans,
FUNERARIUM poursuit son exploration de tous les méandres du
black metal atmosphérique et symphonique, avec la passion et la rigueur des chercheurs, une facilité presque insolente, un sens rare de l’acmé dans un parfait mélange de dandysme et de sadisme. Une réussite, totale, qui s’achève dans la grandiloquence instrumentale du morceau éponyme, semblant déjà fermer la porte au vampirisme pour mieux se projeter vers une nouvelle exploration sonore.
2 COMMENTAIRE(S)
18/02/2025 09:53
Ca fait très AI ou c'est moi ?
C'est totalement assumé apparemment. Tout le monde a porté cette critique, mais le groupe a fait appel à quelqu'un qui travaille semble-t-il toujours à base d'IA. Et effectivement... Ca se voit !
17/02/2025 20:38
Ca fait très AI ou c'est moi ?