Craneo - Del Placer A La Tumba
Chronique
Craneo Del Placer A La Tumba
Au sein de la prolifique scène Death venue de Colombie on connaissait jusqu’à présent INTERNAL SUFFERING, CASKET GRINDER ou encore OSSUARY... et désormais en plus de tous ces noms de qualité on va pouvoir rajouter CRANEO, qui en provenance de Medellin nous envoie son très sympathique deuxième album qui fait suite à un premier jet publié il y a six ans sur une toute petite structure locale. Ayant vu depuis cette précédente sortie pas mal de mouvements en interne le quatuor désormais stabilisé dévoile ici de bien bonnes choses, grâce notamment à une expérience supplémentaire voyant ainsi le professionnalisme monter d’un cran... tout en conservant ce délicieux goût de nostalgie. Etant signé désormais chez le toujours qualitatif Awakening Records le combo a tout ce qu’il faut pour passer un cap, et de ce côté-là c’est totalement réussi tant les trente-huit minutes proposées ici vont s’écouter efficacement et sans faiblesses notables, faisant ainsi passer un bon moment sans prétention avec l’envie constante de secouer la tête comme de taper du pied.
Car le groove est permanent de la première à la dernière seconde, et après avoir laissé une longue introduction prendre place au sein de « Obscena Inmundicia » ce morceau laisse ensuite éclater toute sa puissance entre passages endiablés menés à toute allure et d’autres plus rampants d’où émergent quelques discrètes nappes de claviers, tout ça sans oublier du solo mélodique de bon aloi (et qui va régulièrement revenir à la charge de fort belle manière). Proposant en prime une basse bien présente dans le mixage et une ambiance années 80 horrifique et glauque cette première composition va donner le ton de la suite, qui ne va jamais dépareiller en gardant ce même schéma directeur... même si quelques subtiles variations vont apparaître au fur et à mesure et tout d’abord sur « Necrolímbico ». Jouant sur une facette bas du front encore plus exacerbée cette plage va miser sur du grand-écart imposant à la fois entraînant et lourd, où la noirceur côtoie facilement des passages plus éclairés où quelques harmonies émergent du brouillard avec une fluidité et simplicité impeccables, vu que techniquement les gars ne s’embarrassent pas de complexité inutile tant ça va à l’essentiel... et ce malgré quelques petites longueurs évitables ici et là. Continuant sur sa lancée avec le varié et dynamique « Carnalis Devastatio » (porté par des parties de double ultra-efficaces et qui font mal aux cervicales) cet opus va ensuite s’alourdir plus fermement avec l’étouffant « Paraíso De Carne Putrefacta », où vont retentir des plans tribaux imposants compensant ainsi le peu de présence de l’explosivité. Offrant ainsi un visage légèrement différent du reste le rendu proposé est en tout cas impeccable et montre que les mecs savent aussi être efficaces quand ils ralentissent l’allure, un ressenti confirmé dans la foulée sur « Del Placer A La Tumba » à la progression massive et écrasante... avant d’exploser par petits bouts pour ainsi entraîner l’auditeur dans un chemin tortueux où l’obscurité et la lumière se côtoient frontalement et intelligemment, toujours avec cette impeccable simplicité.
Et comme pour offrir une belle continuité « Carne A La Carne » va voir défiler facilement l’ensemble des rythmiques déjà entendues auparavant, tout ça avant que le court et condensé « No Redención » ne vienne ajouter sa pierre à l’édifice en matière de blasts comme de moments enlevés et bridés avec toujours le même plaisir contagieux d’en prendre plein la tronche. Du coup ce côté musculeux et virulent va trouver son apogée sur la longue conclusion intitulée « Inexorable Perversión Del Ser Humano », où techniquement ça va monter d’un cran (sans pour autant être indigeste) en poussant plus loin la densité comme les harmonies des guitares qui ne sont pas sans rappeler celles faites par DEATH à son époque. Autant dire qu’une fois arrivé au bout de cette galette on n’aura pas grand-chose à lui reprocher... hormis peut-être un certain côté interchangeable et la difficulté à mémoriser un titre plus qu’un autre (notamment à cause de cette batterie qui sonne un peu trop synthétique), mais pour le reste l’ensemble se révèle particulièrement efficace, aidé en cela par le chant en espagnol qui donne un cachet supplémentaire à cette réalisation sans fausses notes. Typiquement dans l’esprit de son label celle-ci a de quoi ravir les plus exigeants et passera allègrement le cap des écoutes multiples avec la même force, tant son dynamisme a de quoi satisfaire le plus grand nombre avec son côté old-school affirmé et affûté qui prouve que c’est toujours dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. Comme quoi l’Amérique du Sud est décidément un vivier inépuisable de nouveaux talents qui font le boulot sans tambour ni trompette, mais avec une sincérité et authenticité qui font toujours autant plaisir à voir... et ce quelles que soient les circonstances.
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