Le parcours des Ukrainiens d’
OBRIJ fut long avant d’aboutir à un premier album. Depuis 2016, ce n’est pas moins de quatre EP, cinq singles, quatre splits, deux live, une collaboration et une compilation qui ont été édités… Ce n’est pas mal, surtout au regard du climat politique actuel. Quant au nom de ce LP, «
Joseph », vous devinerez sans peine à qui cela fait référence, je ne vais pas me lancer dans un cours d’histoire (non, ce n’est pas Gibert Joseph).
Ce qui nous intéresse au premier chef, c’est la musique. Dès les premières notes de « How the Steel Was Tempered », nous sommes fixés : du
death groove metal fortement influencé par la scène suédoise,
ENTOMBED évidemment,
DISMEMBER dans une moindre mesure mais l’on décernera également de besogneux danois tels que
DOMINUS ou
GOREFEST, en nettement mieux. Un style ultra référentiel donc mais qui ne devrait pas nous faire commettre l’erreur de passer à côté de ces huit compositions extrêmement efficaces, produites dans les règles de l’art et interprétées avec une conviction sans faille. De surcroit, la formation est dotée d’un vocaliste au chant arraché du meilleur effet, résolument
hardcore en définitive, il surprend durant les premières minutes mais finit par s’imposer comme l’un des atouts majeurs de cet album martial.
Au milieu de cet écrasement absolu, l’auditeur appréciera la minute de mélancolie proposée par l’interlude instrumental « M-Day », dont la douce beauté a de quoi surprendre mais qui explique d’autant mieux le
feeling qui se dégage globalement de ce
death metal compressé jusqu’à l’os. Ce dernier n’oublie pas non plus de glisser un peu de mélodies au milieu de ses riffs pesants (« Black Echelons »), voire carrément
doom death à l’image de « Patience » qui avance à la vitesse d’un tracteur Massey Ferguson. Et c’est encore meilleur ! En effet, si les musiciens ont le sens du swing et manient le mid-tempo épais comme des personnes chevronnées, cela est d’autant plus efficace sitôt que l’on avoisine des rythmiques
d-beat. Là, c’est clairement une incitation à la bagarre.
Par conséquent, sous ses abords de musique simpliste,
OBRIJ s’avère d’un raffinement supérieur à ce qui était escompté. Cela commence par un savant dosage de
death suédois, de
hardcore metal belliqueux et de mélodies guerrières, cela se poursuit avec une thématique invoquant autant l’Histoire que la grande littérature (« L’Archipel du Goulag », incontournable), cela se termine avec une esthétique subtile, originale, franchement allez regarder l’ensemble des pochettes sur la page Bandcamp, ça vaut le coup d’œil. Ainsi, et j’en suis le premier surpris, je vais dès maintenant inscrire «
Joseph » dans mes découvertes de l’année car cela faisait longtemps que je n’avais pas entendu quelque chose d’aussi bon dans un registre pourtant fort convenu. Trente-cinq minutes de plaisir.
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