J’ai l’impression que les groupes ukrainiens nous bombardent beaucoup en ce moment… Hin hin, que je suis rigolo. Surtout en matière de
thrash et de
death d’ailleurs. Lorsque les temps sont durs, la musique ne peut pas être molle.
SURGICAL INVASION débute à peine sa carrière : un premier LP en 2021 («
Aggression »), un EP en 2023 («
Malignant Devastation ») puis ce «
Death Before Dishonor ». Bon, nous aurons toutes et tous compris que les thématiques chères au cœur des musiciens sont guerrières, elles constituent le fond de leur propos. Cela dit, inutile d’établir un lien de cause à effet avec la situation du pays, ce sujet étant la réserve d’inspiration du
thrash metal depuis la nuit des temps. Aussi est-ce que j’éviterai de mettre de la géopolitique là où il n’y en a pas besoin et je me contenterai de faire comme d’habitude : écouter, en essayant de ne pas tenir compte d’un quelconque contexte. De toute façon, je doute qu’
Andre et
Alex aient envie que leur musique soit ramenée au conflit.
Nouvel album, oui mais pas uniquement. En effet, sur les dix titres que contient le LP, quatre sont issus des productions passées, soit réenregistrés, soit remastérisés. Compte tenu de la confidentialité du groupe, je pense que personne ne criera au vol, cela ne changera fondamentalement rien aux quarante minutes proposées. Allez,
play, « Red Dawn » ouvre les hostilités.
Riffing tendu, voix rageuse à la frontière du
death metal, solo joué à cent à l’heure, production bien lisible, il faut vraiment le savoir que la batterie est programmée. Ainsi, la violence brute domine cet album, mais insuffisamment, le duo se sentant obligé de glisser des pointes mélodiques qui me paraissent bien inutiles car la formation n’est jamais autant efficace que lorsqu’elle cherche les embrouilles. Il reste que je rame à trouver des arguments percutants pour mettre en valeur le disque tant son classicisme ne laisse que peu de prises à l’imagination. C’est bien joué, évidemment, et pour un enregistrement « maison », quand tu sais le boulot que cela peut représenter, tu ne peux que louer le résultat final, peu importe le nombre de prises qui auront été nécessaires pour aboutir à cette qualité. Mais au-delà de l’influence
SLAYER (l’introduction de « Pleasure of Sin », le riff d’« Intoxicate », etc.), il serait tout de même juste de reconnaître aux Ukrainiens un solide sens de l’accroche ainsi qu’un sérieux potentiel de nuisance, sauf encore une fois lorsqu’ils essayent de sortir du strict cadre
thrash metal vénère. On sent pourtant tout au long de l’écoute que les ambitions sont autres, ou tout du moins pas strictement circonscrites à ce genre mais c’est pourtant là que le duo montre son meilleur visage, me faisant décrocher dès qu’il tente des choses autres.
Sans vouloir être trop dur, il faudra quand même être sacrément en dèche de
thrash metal pour voir en ce «
Death Before Dishonor » autre chose qu’une énième parution certes qualitative sur des aspects purement formels mais sinon trop standardisée pour déclencher un engouement. Cela ne fait pas pour autant de
SURGICAL INVASION un mauvais groupe, juste une sortie supplémentaire dans la jungle, à se demander si elle aura les ressources nécessaires pour survivre. Encore une fois, Ukraine, pas Ukraine, je n’en ai rien à foutre, nous sommes là pour parler musique et rien d’autre. Et musicalement je ne m’y retrouve pas totalement. Ok, il y a un super
artwork, le
thrash proposé par ces deux musiciens est tout à fait digne d’intérêt, tant dans ses influences américaines qu’européennes (une touche de
SODOM) mais des disques de ce niveau il en sort malheureusement des dizaines par mois. Par conséquent, j’écoute sans déplaisir aucun, j’en retiens la qualité immédiate mais rien ne me poussera hélas à le réécouter dans quelques mois ou quelques années.
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