Sorti en octobre 2024,
Gathering The Disciples n’était finalement qu’un préambule à quelque chose de plus grand et de plus ambitieux. Quelque chose capable de mettre enfin le nom d’Hexekration Rites sur toutes les lèvres des amateurs de Black / Death qui jusque-là, faute d’une activité débordante de la part de nos trois Parisiens et ignorants des précédents coups d’éclats jusque-là encore modestes de la formation, n’ont encore jamais croisé la route de cette entité pourtant particulièrement méritante... Il était donc grand temps pour les Franciliens de passer la seconde et de sortir ce que ceux qui avaient déjà posé leurs oreilles sur la musique d’Hexekration Rites attendaient déjà depuis un moment : un premier album naturellement digne de ce nom.
Après Atavism Records, Spikekult Rekords et Obscurity Of Error Records, c’est cette fois-ci sur un label polonais que le trio a trouvé refuge puisque c’est effectivement chez Godz Ov War Productions (Aabode, Chainsword, Eggs Of Gomorrh, Persecutory, Toughness...) qu’est paru il y a déjà un petit peu plus d’une semaine
Misanthropic Path Of Carnal Deliverance, un premier longue-durée qui a le bon goût de ne reprendre aucun des titres précédemment sortis à commencer par ceux du plus récent EP de la formation. Néanmoins, il existe malgré tout un lien entre ces deux sorties puisque ces neuf nouveaux morceaux (dont une introduction à l’atmosphère ritualiste particulièrement réussie) sont en effet issus des mêmes sessions d’enregistrement datant d’il y a tout de même plus de deux ans. Autant vous dire que les trois garçons d’Hexekration Rites devaient avoir particulièrement hâte de pouvoir enfin tout déballer...
Enregistré en même temps que
Gathering The Disciples,
Misanthropic Path Of Carnal Deliverance n’est évidemment en rien différent de ce précédent EP, que ce soit en matière d’écriture, de production, d’atmosphère ou même d’efficacité. Aussi le groupe va se "contenter" de renouer avec ce Black / Death atypique qui malgré quelques sonorités et autres parallèles évoquant (en tout cas chez moi) d’autres formations telles qu’Archgoat, Inquisition ou Grave Miasma, n’en reste pas moins assez personnel et finalement plutôt éloigné de ce que l’on peut trouver la plupart du temps dans ce registre.
Fidèle à cette formule qui est la sienne depuis déjà plusieurs années, le trio parisien va miser une fois de plus et cela pour notre plus grand plaisir sur le caractère particulièrement entêtant de ses riffs sombres et sinistres et sur ses mélodies sournoises et hypnotiques qui participent en grande partie à la singularité de ce Black / Death toujours aussi redoutable et belliqueux. Car si Hexekration Rites s’avère tout à fait à l’aise dans l’exécution de séquences mid-tempo particulièrement accrocheuses (voir ci-dessous), ce dernier ne rechigne également jamais à cravacher à l’occasion de nombreux passages menés à l’inverse le couteau entre les dents. On va ainsi trouver tout au long de ce premier album plusieurs saillies à la fibre Thrash plus ou moins évidente ("The Grimoire Of Insanity" à 1:20 et 4:08, "Apocalyptic Sermon" à 3:00, les premières notes de "Revealing The Transcendent Fury" puis de nouveau à 0:52 ou à 5:14, "Canticle For Primal Absolution" à 2:35, "Disciple" à 1:29...) et autres démonstrations de force dirigées cette fois-ci à coups de blasts plus ou moins implacables ("The Grimoire Of Insanity" à 0:30, "The Seal Of Annihilation" à 3:28 et 4:00, les premiers instants de "Apocalyptic Sermon", "Revealing The Transcendent Fury" à 2:37, "Bestial Rite Of Doom" à 0:11...). Une cadence soutenue néanmoins contrastée par un sens du groove toujours aussi affûté comme en témoignent ces nombreux ralentissements ("Ouverture" et sa batterie tribale, "The Grimoire Of Insanity" à 2:17, "Apocalyptic Sermon" à 2:17, "Bestial Rite Of Doom" à 1:02...) et autres riffs particulièrement chaloupés ("The Grimoire Of Insanity", "The Seal Of Annihilation", "Revealing The Transcendent Fury", "Bestial Rite Of Doom", "Canticle For Primal Absolution"...) qui ni l’un ni l’autre ne manqueront pas de faire effet.
Outre ce riffing particulièrement entêtant et ces changements de rythmes habiles et tout à fait irrésistibles, le Black / Death d’Hexekration Rites brille également par ses atmosphères conquérantes et belliqueuses qui enveloppent chacun de ces neuf titres ainsi que par une dimension mélodique bien particulière qui si elle fait effectivement écho à ce que l’on peut retrouver chez un groupe comme Inquisition n’en demeure pas moins suffisamment originale et atypique pour que les Parisiens parviennent à marquer efficacement les esprits et ainsi à reléguer au second plan la nature finalement assez simple et répétitive de ces mêmes riffs. Des mélodies qui, au-delà de ces excellents solos, possèdent elles-aussi une nature profondément hypnotique voir cauchemardesque contribuant grandement au charme de ce Black / Death intransigeant et martial.
Alors j’ai bien conscience que je ne fais ici que me répéter (littéralement puisqu’après relecture de ma chronique de
Gathering The Disciples, il s’avère en effet que le nombre de formulations identiques est de manière tout à ait fortuite plutôt élevé) mais que voulez-vous que je vous dise de plus ? Hexekration Rites s’affirme ici dans le même registre puisque les morceaux qui composent ce premier album ont effectivement été conçus et couchés sur bande à la même époque... Aussi, moi qui espérais un retour plus généreux et tout aussi convaincant de la part des Parisiens me voilà largement servi puisque
Misanthropic Path Of Carnal Deliverance nous offre près de quarante-cinq minutes d’un Black / Death toujours aussi redoutable. Un Black / Death qui derrière certains atours pouvant paraître extrêmement balisés (riffs sombres et répétitifs, succession de coups de boutoir et de cassures chaloupées, growl profond et possédé...), Hexekration Rites parvient pourtant à produire quelque chose d’original et de plutôt personnel lui permettant une fois de plus de se distinguer aisément du reste de la meute. Bref, tous ceux qui attendaient avec impatience qu’une suite plus conséquente soit enfin révélée devraient à n’en point douter une fois de plus succomber aux charmes avancés par Hexekration Rites. Quant à ceux qui n’ont encore jamais écouté ne serait-ce que quelques secondes de ce Black / Death impérial, espérons qu’ils cliquent sur cette chronique et parviennent à cette conclusion avec l’idée de corriger cette erreur au plus vite. Ils ne devraient pas avoir à le regretter...
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07/05/2025 20:45
07/05/2025 13:00