NORTT est né en 1995. C’est-à-dire il y a 30 ans. Et pourtant, le Danois n’a sorti que 5 albums jusqu’à aujourd’hui. En 2003, 2005, 2007, 2017 et 2025. Après avoir proposé un opus tous les deux ans, il avait donc disparu des radars pendant dix ans. L’attente a été plus courte cette fois-ci puisque cela ne fait « que » 8 ans qu’est paru
Endeligt. Mais qu’importe le temps passé, le groupe est l’un des plus intemporels qui existent et il sort toujours des compositions similaires à celles qu’il a toujours créées.
NORTT le groupe est tenu par Nortt l’homme. Il a un temps fait partie d’
APOLLYON, groupe de black metal très vilain qui n’a pas survécu aux années 2000, ainsi qu’à
STRYCHNOS, formation de black death qui vit depuis 1998 mais n’a sorti ses albums qu’à partir de 2022, bien longtemps après le départ de notre bonhomme. Soulignons enfin qu’il est aussi très lié à
DENIAL OF GOD, qu’il accompagne à la basse lors des concerts depuis déjà 20 ans.
J’aurais donc du mal à dire qu’il est surchargé et qu’il ne peut pas plus se consacrer à son projet personnel. Mais ce n’est pas une question de disponibilité, c’est plutôt un problème de portes des Ténèbres.
NORTT se rappelle à nous lorsqu’elles s’ouvrent pour déverser la désolation et la misère d’un monde sombre.
NORTT n’est que le serviteur de cet univers froid et inhospitalier. L’introduction va tout à fait dans ce sens, avec près de 3 minutes qui place les ambiances : bruit du vent, légère cloche, voix lointaine qui marmonne... Le morceau s’appelle « Dødssang », ce qui ne laisse aucune place à l’hésitation sur les intentions puisque cela signifie « Chant des morts ».
Ensuite les morceaux commencent et vont défiler avec les ambiances typiques de
NORTT : un doom funéraire aux relents de black. Ses particularités viennent avant tout du rythme extrêmement lent, de la présence très fréquente d’un piano et de vocaux graves bien sombres et solennels. Toutes les compositions vont être dans ce style, comme elles l’étaient sur les albums précédents, ne froissant ainsi aucun fan. Les plus nostalgiques diront par contre qu’il regrettent les guitares qui grésillaient sur les trois premières sorties, c’est vrai qu’elles sont bien rares depuis l’album d’avant...
Cependant, les 6 morceaux principaux défilent et accompagnent idéalement notre spleen, notre désespoir, notre déveine. Ce sont « Dødens engel » (L’ange de la mort), « Dead Man's Song » (la chanson de l’homme mort), « Alt er tomt » (Tout est vide), « Solitude » (Solitude), « Husk natten » (Souviens-toi de la nuit) et « Bøn til døden » (Prière à la mort). Ils font entre 5:39 et 8:42, mais résonnent à jamais dans notre âme, prisonnière de ces atmosphères. S’il faut être plus terre à terre dans l’explication, constatons que ces titres sont bien plus longs que sur l’album précédent.
Endeligt avait 9 morceaux mais ne faisait que 39 minutes, celui-ci a 8 morceaux et totalise 46 minutes.
La dernière piste est une conclusion de 2 minutes intitulée « Slukket », ce qui signifie « Désactivé ». Ses sons inquiétants et ses cloches viennent nous aider à fermer les portes de ce monde sans lumière.
NORTT repart mais il nous a contaminé. Il pourrait revenir encore dans quelques années, même si son œuvre semble toujours ne pas avoir besoin de suite.
1 COMMENTAIRE(S)
08/04/2025 19:42
Et fatche ! ça plombe toujours autant.