Interemo - The Return Of The Creep
Chronique
Interemo The Return Of The Creep (EP)
A peine seize mois après la sortie du sympathique et agréable
« Buried In Rotten Remains » revoici déjà le jeune trio qui semble bien décidé à battre le fer pendant qu’il est encore chaud, et on ne peut pas lui donner tort de ce côté-là. En effet malgré son classicisme assumé et affirmé cet album montrait les biens belles qualités de chacun des membres du combo, qui malgré leur jeune âge ont déjà tout compris dans la manière de faire sonner leur musique comme il faut. Du coup plutôt que de prendre encore plus de temps à faire patienter les fans - et risquer ainsi de les perdre en cours de route, ceux-ci ont décidé de nous gratifier d’un Ep où l’on sent que les gars ont pris de la maturité... vu qu’ici aucun des cinq morceaux ne descend sous les quatre minutes. Si cela était rare sur l’opus ici au contraire on sent que les Suédois s’affirment plus fermement en osant étirer leurs compositions de façon conséquente, sans y perdre en accroche ni attractivité vu que ça reste toujours particulièrement fluide et grassouillet tout en sentant toujours à fond l’humidité et la décomposition des corps.
Tout cela va nous embarquer durant vingt-quatre minutes dans un voyage opaque et inquiétant à travers les caveaux, les cimetières et les mousses automnales, comme « The Return Of The Creep » va d’entrée nous le démontrer à travers tout un panel rythmique mis sur un pied d’égalité. Jouant à la fois sur la lenteur étouffante et rampante comme les explosions de vitesse (complétées par des passages en mid-tempo ravageurs) cette première plage sombre et variée reprend les choses où elles en étaient restées sur le long-format, avec toujours la même efficacité et âpreté musicale qui ne s’embarrasse pas de chichis et de techniques outrancière. Normal donc que « Deceased » qui s’imbrique juste derrière conserve le même schéma avec toujours le même résultat impeccable, même si l’ensemble se montre plus remuant et groovy tant le headbanging est ici mis à l’honneur au milieu des ralentissements pachydermiques et d’accélérations furibardes. Si on a remarqué aisément que les Nordiques ont toujours ce côté instinctif dans l’exécution et qu’on est pris immédiatement d’une inexorable envie de secouer la tête comme un forcené, cela va être encore plus intense sur le monstrueux « Exorcism » qui laisse la part belle au médium qui se montre ici prépondérant voire prioritaire sur le reste. Montrant un feeling impeccable où les passages rampants (qui donnent envie de se dandiner) côtoient quelques accélérations bienvenues, ce titre conserve sa force de frappe en continu en reprenant les mêmes idées du début à la fin... et bien que tout ça soit repris en boucle on ne s’ennuie jamais un instant tant ce ressenti cradingue sied à merveille à l’ensemble. Nulle surprise donc que « Booze From Hell » continue dans cette même voie en se faisant cependant encore plus primitif et dépouillé que précédemment, car ça reste calé sur du mid-tempo sans discontinuer et avec toujours cette envie de secouer du pied, porté par une rythmique minimaliste presque Punk... et ça le fait grave. Si à l’origine on pouvait penser que ça allait s’essouffler rapidement on est finalement loin de tout ça, tant on se rend compte que tout est calibré pour la scène (comme le reste de ce disque) et que c’est là que ça va prendre encore plus d’ampleur... et ce même quand ça en devient suffocant et presque Doom comme sur la longue conclusion intitulée « Dead Man’s Blues ». Sentant à plein nez l’ombre des premiers BLACK SABBATH cette ultime réjouissance nous embarque dans un orage d’été inquiétant, avant qu’un riff gras à lourdeur pachydermique ne retentisse dans le néant mais sans que la rythmique ne s’emballe, vu qu’on reste dans quelque chose d’horrifique joué à très faible allure.
Montrant donc une facette plus rugueuse et occulte cette dernière cartouche se clôt par de sombres notes de piano dignes d’Erik Satie ou Frédéric Chopin en jouant le bridage avec cohérence, lorgnant largement vers les œuvres de la Hammer tout en gardant ce qui fait le charme de la musique des trois comparses, qui livrent une réalisation impeccable dont on a déjà hâte d’entendre la suite. Jouant donc moins sur la rapidité et osant plus varier les tempos ceux-ci confirment les belles promesses entrevues continuant dans cette veine instinctive et sans concessions, en offrant toujours cet hommage sincère et authentique à leurs historiques compatriotes qui peuvent être fiers de l’héritage laissé. Désormais bien installé dans le paysage local INTEREMO a donc les armes pour continuer positivement dans le futur, tant on sait maintenant que ce nom est là pour durer... ce dont personne ne se plaindra, tant la concurrence à l’heure actuelle dans le registre du Swedeath a de quoi faire des envieux... contrairement à nombre de styles en grande perte d’intérêt chronique et dont l’absence de renouvellement intéressant comme de nouvelles têtes se fait cruellement sentir.
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