Yfel1710 / Dominance - Zakon Nienawiści
Chronique
Yfel1710 / Dominance Zakon Nienawiści (Split-CD)
Toujours aussi rapide du côté de ses sorties DOMINANCE est aujourd’hui déjà de retour avec du nouveau son toujours aussi brutal, car huit mois à peine après l’impeccable Ep
« In Ghoulish Cold » celui-ci s’est associé pour un Split avec ses compatriotes de YFEL1710 (qui était le nom donné au personnel médical inférieur lors de l’épidémie de peste dans la région d’origine du groupe en cette même année). Si l’on ne présente plus la redoutable formation de Szczecin en revanche il faut bien reconnaître que cette autre entité basée à Olsztyn n’a en revanche jamais dépassé les frontières de son pays, et ce malgré deux albums sortis sur des petites structures locales. Pratiquant un Black Metal classique aux accents légèrement Thrashy et basé sur une thématique mystique et morbide, le quatuor va malgré toute sa bonne volonté difficilement rivaliser avec le trio de furieux dont chacun aura trois morceaux respectifs pour se démarquer de l’autre.
Du coup si c’est le moins connu des deux groupes qui ouvre les hostilités ça n’est certainement pas lui qu’on va au final retenir de ce disque, car bien qu’essayant de faire au mieux ce qu’il propose ici va clairement être oublié dès la fin de son passage express. Surtout que celui-ci nous offre en guise de démarrage « Zakon Nienawiści » absolument monotone et inoffensif malgré toute la haine qu’il contient, car même si la puissance est là de par de longs blasts débridés et quelques courts passages rampants bien lourds le ressenti est plus proche du brouhaha basique que de l’intérêt quelconque. Si heureusement l’entité va relever la barre avec les sympathiques « Klatka Na Ludzi » et « Brama Czaszek (Ostatni Pacjent Zakładu) » aux accents Thrash bien marqués au milieu de plans endiablés et débridés (d’où quelques ralentissements ressortent lors de brefs passages), qui ne parviennent pas néanmoins à oublier ce sentiment de monotonie permanent tant le côté rudimentaire et bordélique se montre vraiment lassant. Si quelques bonnes idées ressortent ici et là ça reste trop épars pour relever le ressenti général qui est clairement dans de la deuxième division qu’on a oublié illico une fois entendu, et nul doute du coup que les rivaux sur cet enregistrement vont aisément gagner par k.o. plutôt que par arrêt de l’arbitre. Si cela est effectivement le cas force est de reconnaître que la partie proposée par le combo est loin d’être aussi intéressante que ce qu’on a pu entendre chez lui dans un passé plus que récent, vu que son inspiration semble s’essouffler légèrement.
Attention tout cela reste particulièrement virulent et sauvage et heureusement, mais on a la désagréable impression que ses auteurs ne se sont pas franchement foulés et ont même repris quelques idées mises de côté en les terminant à la va-vite. Du coup si on va être estomaqué une fois encore de la brutalité inouïe de « Debauchery On The Corpse Of God », on va vite s’apercevoir que malgré une durée très courte cet ensemble de riffs incisifs et rudimentaires menés sur une série de blasts destructeurs majoritaires se montre moins accrocheur que récemment (et ce malgré ces accents cradingues et sombres du plus bel effet émergeant dans la tempête sonore). Cela sera également le même constat pour « Among Rotting Remnants Of Morals » qui arrive juste après en reprenant nombre d’éléments entendus juste auparavant... tout en proposant cependant un peu plus de variations rythmiques, ponctuées de ralentissements rampants et courtes parties remuantes pour mieux relancer le tabassage incessant. Si là encore la brutalité est à son paroxysme ça montre quelques redondances et linéarités regrettables, bien que la concurrence reste largement à distance... ce qui sera encore le cas de la très bonne conclusion « Glorious Descent To Hell » où toute la panoplie rythmique va être de sortie ainsi qu’un solo d’enfer délivré à vive allure, où l’on retrouve ici avec plaisir l’allant et la puissance des acolytes qui confirment que c’est quand ils varient au maximum leurs propos qu’ils font le plus mal aux cervicales.
Si malgré tout cela ils restent dans le haut du panier local il faut bien reconnaître que cette sortie est loin d’être indispensable de par ses petits défauts, et on ne saurait que conseiller aux dominants de ralentir un peu la fréquence de leurs passages en studio... au risque pour eux de véritablement s’essouffler dans le futur. Trop déséquilibrée pour captiver au-delà d’un cercle de fans hardcore cette galette n’est qu’une de plus pour eux (qui depuis 2021 nous ont livré tous les formats possibles), et ils devront clairement se reprendre pour leur prochain massacre en règle... au risque sinon de ruiner un peu leur réputation grandissante au-delà de leur nation. A voir donc ce que leur réserve les mois prochains et de faire désormais le nécessaire en gagnant encore en maturité pour franchir allègrement les premiers obstacles sérieux depuis leurs débuts ensemble, car ils ont toutes les clés en main pour relever la barre et faire de ce travail en commun un simple et léger écueil dans une carrière qui s’annonce prometteuse et titanesque.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par Jean-Clint
Par gulo gulo
Par Sosthène
Par Keyser
Par Lestat
Par SamSam666
Par Keyser
Par Jean-Clint
Par mayhem13
Par Hoover
Par Lestat
Par Jean-Clint
Par gulo gulo
Par 32bites
Par Troll Traya
Par Troll Traya
Par Ikea