Les premières secondes de « Dying World » ne laisseront planer aucun doute,
AORTES apprécie
NEUROSIS, comme beaucoup d’entre nous, c’est bien légitime. L’avantage, c’est que je n’ai pas eu à tergiverser bien longtemps pour comprendre quel était le style pratiqué par les Lusitaniens : le
post core. Cela dit, il faudrait encore clarifier la filiation car il y a souvent des mondes entre les disques des Américains.
De prime abord, «
Carrion » s’intéresse plutôt à la période la plus dure, sans pour autant bêtement singer. J’ai donné ce nom en préambule afin de poser le décor mais les sept compositions vont puiser leurs influences dans d’autres boutiques : les cassures nettes d’un « Carrion » pourraient provenir de l’univers
hardcore (
BOTCH), on retrouvera à l’occasion la pesanteur d’un
PRIMITIVE MAN, en moins extrême mais, globalement, c’est bien la bande à
Steve Von Till qui tient la barre tout du long. Et, en soi, je n’ai rien contre car autant je trouve les dernières sorties plutôt ennuyeuses, autant les débuts demeurent des disques de chevet. Par conséquent, à l’idée de me bouffer une solide tranche de
post à l’ancienne, j’applaudis des deux mains, c’est un peu comme renouer avec la salade de museau après des années d’abstinence, le goût des premières bouchées est un délice, tu nettoies ton assiette, tu sauces avec un bout de pain et c’est marre.
Après, même en faisant des efforts pour se convaincre du contraire, l’introduction de « To the Worms » ne pourra que renvoyer au son de
« Times of Grace » (mon chouchou), de même que le type de chant adopté, évidemment symptomatique du style mais qui encore une fois ne fait que renforcer les similitudes. Je sais, la chronique est un peu trop en mode « comparaison » alors que je devrais plutôt parler du disque dans ce qu’il a de personnel… Bah ce n’est pas si facile hein ! Parce que des «
Carrion », on en a entendu sonner un paquet depuis l’avènement du genre, aussi faudra-t-il plutôt aller chercher l’originalité là où on l’attendrait le moins : dans les éléments extra-guitaristiques. En effet,
AORTES aime à habiller ses compositions de passages ambients, à l’image de la longue introduction de « Black Mold » et, surtout, il ne se départit jamais d’un
feeling doomisant qui plombe sérieusement l’ambiance. Il y a également ce grésillement quasi constant en arrière-plan qui peu à peu sape le moral de l’auditeur, lui foutant la tête dans la grisaille et le désespoir. Cela a l’air beau pourtant la Lituanie, un village de carte postale classé au patrimoine mondial de l’UNESCO (pas tout le pays je sais bien), alors pourquoi tant de tristesse ? Car s’il existe des
post core tantôt colériques, tantôt belliqueux, tantôt célestes (
« Panopticon » en tête, mon deuxième chouchou), celui d’
AORTES n’est que
spleen, ça en foutrait le bourdon à Gai-Luron. Moi, il ne m’en fallait pas tant pour commencer à me demander si c’est vraiment dangereux de foutre les doigts dans la prise ou si l’on dit ça uniquement pour effrayer les enfants… Et puis cette pochette avec ce vieux barbu tout jaune, brrrr…
Bon, je ne suis pas sûr d’avoir vraiment donné envie avec cet article. Pourtant j’ai sincèrement apprécié le disque mais ce qui me rend la formation définitivement sympathique, c’est son
merchandising : les mecs possèdent leur propre sauce piquante composée d’ananas, de vinaigre de cidre de pomme, de piment « hot paper lantern » (variété de piment mexicain), de piment oiseau et de piment Armageddon. De plus, peut-être par humour, ils vendent un t-shirt portant le dessin d’un intestin… Bref, je ne vais pas vous faire un dessin non plus. Par conséquent, deux choses importantes à retenir : d’une, si vous voulez prendre une dose de
post core à l’ancienne, bien lourd et bien lancinant, je recommande ce «
Carrion ». Il est certes peu original mais parfaitement réalisé, dans le respect de l’état de l’art. De deux, si votre truc ce sont les condiments, bah les 100ml sont à 13€ et les 200ml à 19€, sachant qu’il n’y a que dix bouteilles et que l’achat comprend le disque.
Personnellement, après la déception de la rupture de stock de la sauce
GOROD, j’avoue que j’hésite, tout en me demandant si l’on n’est pas en train d’assister à une nouvelle
trend car cela fait maintenant plusieurs fois que je vois des groupes proposer ce genre de produits là où il y a encore peu ils préféraient s’acoquiner avec des brasseurs. Putain, j’espère qu’on n’arrivera jamais à la mode du végan, je vois bien
CATTLE DECAPITATION sortir sa gamme de tofu à l’ail des ours ou commercialiser du seitan (pour ne pas me mettre les végans à dos, je mange du tofu et du seitan, plus rarement vu le prix).
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