Je n’aurais pas dit tant d’années… Et pas avec ces groupes-là. Le 14 juillet 2015, il semblerait que j’ai vu
VULVECTOMY en concert à
Le Klub en compagnie de
SAVAGE ANNIHILATION,
IN TORMENT et
BLOODY VIOLENCE, sauf que je confondais avec la date du 13 décembre 2013 où
PUTRIDITY ouvrait pour
DEFEATED SANITY… Quelqu’un peut m’expliquer pourquoi je ne possède pas de t-shirt de ce moment ? Tout simplement parce que j’avais acheté les têtes d’affiches, respectivement les Brésiliens et les Allemands donc, ce qui fait que je mélange tout dans ma tête de piaf. Ceci mis à part, cela vaut quand même le coup de parler des Italiens qui, après douze ans de silence, remettent enfin le couvert. Pour ceux qui n’auraient pas encore compris en lisant le nom du groupe ainsi que le titre de l’album, le quatuor évolue dans le
brutal slam death metal depuis 2007, année de sortie de «
Putrescent Clitoral Fermentation » à la pochette porno-gore complètement culte, la suite («
Post-Abortion Slut Fuck » puis «
Abusing Dismembered Beauties ») virant vite au risible. Heureusement, le quatuor a depuis retrouvé le sens de la mesure pour ce «
Aberrant Vaginal Gestation » puisqu’il signe indubitablement la plus belle décoration de sa carrière (la première étant hors compétition), une œuvre incroyablement riche, détaillée, qui occupe un bon moment l’esprit si on l’observe minutieusement. Mais vous me direz que nous ne sommes pas au musée et qu’il va falloir que je me magne le trou pour causer musique, ok.
Je l’ai dit plus haut :
brutal slam death. Faut-il vraiment que je développe l’argumentaire ? Les dix titres sont à l’image de l’esthétique. La production sourde d’une tête plongée au fond de la fosse septique, le blast qui pulse comme le cœur d’un mec en obésité morbide obligé de monter sur un tapis de course, les ralentissements aussi épais que de la couenne de porc, le chant en rhinopharyngite, c’est le massacre habituel des bonnes âmes perdues dans la boîte à partouze d’un délinquant sexuel. Que pourrais-je dire de plus ? Les Italiens n’ont jamais été les ténors de cette scène, juste d’honnêtes travailleurs de la dépravation et ces quarante minutes ne font que confirmer cela : un disque sombre et crade, consistant, maîtrisant à la perfection tous les codes du style mais avec cependant ce petit truc en plus de perversion qui permet de faire basculer le LP du côté de la barrière des disques que l’on a envie de réécouter même si, tout le monde en conviendra, c’est bête à bouffer du foin et parfois absurdement brutal.
Par conséquent, non, même après plus de dix ans d’absence et une signature chez
Comatose Music,
VULVECTOMY ne revient ni plus fort, ni meilleur, ni plus inspiré. Le groupe rejoue exactement ce pourquoi il est né, à savoir un
death de détraqué sexuel aux tendances homicides voire cannibales, le genre à snacker des urètres ou à concocter des brochettes de trompes de Fallope. Si c’est bon ? Évidemment, dès lors que l’on est peu regardant sur l’originalité mais que l’on reste soucieux de la radicalité, de l’extrémisme. Et puis putain cette pochette ! Elle m’obsède plus que de raison. Ainsi, si l’on met bout à bout chacun de ses éléments (imagerie + production + interprétation + intensité + atmosphère), force sera d’admettre qu’«
Aberrant Vaginal Gestation » s’inscrit parmi les sorties extrêmes clés de cette année, pour sa monstruosité, son humour noir (« Geriatric Ass Fucker ») mais également, et de façon plus surprenante, pour sa lisibilité et sa mémorabilité.
1 COMMENTAIRE(S)
28/04/2025 09:03
Normal, je confondais avec Vulvodynia, lol !