Helvitnir - Wolves Of The Underworld
Chronique
Helvitnir Wolves Of The Underworld
On connaît l’incroyable propension de la Norvège à régulièrement sortir de derrière les fagots nombre de nouvelles formations de grand talent, qu’elles soient menées par des jeunes loups aux dents longues ou de vieux vétérans locaux qui veulent se faire plaisir sans véritable pression... à l’instar d’HELVITNIR qui déboule ici avec un premier album sous le bras, et surtout un line-up particulièrement aguicheur. En effet on retrouve en son sein le tentaculaire et mythique Hellhammer (MAYHEM, ARCTURUS, ex-SHINING, ex-DIMMU BORGIR...) accompagné à ses côtés d’anciens membres de RAGNAROK, BLOODTHORN ou encore WURDULAK... bref que des noms qui n’ont jamais fait dans la finesse et il fallait bien ça pour mettre en place ce nouveau projet. Proposant un Black Metal à la fois ancien et moderne typiquement local, le quatuor va aussi en profiter pour rendre hommage au son froid de son pays avec une approche primitive à souhait mais aussi particulièrement énergique et dynamique, d’où transparait une certaine mélodie glaciale... idéale donc pour embarquer l’auditeur à travers les fjords pendant les longues nuits hivernales. Profitant de l’occasion pour réenregistrer deux titres de son Ep sorti l’an dernier l’entité livre pour le reste sept nouvelles compositions qui sentent le blizzard comme la chaleur des enfers, pour un rendu très classique et balisé mais forcément totalement redoutable et efficace tant on sent le vécu de chacun des musiciens qui laissent parler toute leur expérience sans prendre véritablement de risques.
Autant dire qu’avec tout cela on est loin d’être déçu même si on aurait aimé un soupçon de variété et de passages mémorables, vu qu’on va avoir régulièrement la sensation que ça repique des idées à gauche comme à droite en les réintégrant de façon subtile mais néanmoins visible. De fait le rendu global est de la bonne deuxième division locale parfaitement exécutée même si avec un tel pedigree de la part des musiciens on aurait pu souhaiter et espérer quelque chose de supérieur, cependant on ne va pas faire la fine bouche vu qu’on va retrouver tout ce qu’on aime au sein de leurs entités respectives. Preuve en est le démarrage (« Throes Of Transformation ») mené sur des charbons ardents vu que ça ne va pas débander un instant entre passages rapides à fond la caisse et blasts dévastateurs, où le mythique batteur prouve que les années n’ont aucun impact sur son jeu... tout cela en y ajoutant une bonne dose de vent et de neige où les riffs coupants gèlent instantanément l’auditoire. Redoutablement efficace et servant de parfaite mise en bouche ce point de départ va ensuite garder cette même attractivité, et en premier lieu sur « Black Flame Triad » qui conserve les mêmes éléments qu’entendus auparavant même si l’ensemble va se montrer un peu plus varié et épique, via l’apport de quelques plans en mid-tempo imparables et parfaits pour prendre les armes. D’ailleurs ce schéma redoutable et finalement assez frontal va se retrouver à plusieurs reprises durant le début de cette galette, que ce soit via le furieux et débridé « Helvitnir » comme le martial et dense « Imagery Of Deceit » où pas un instant de répit n’est proposé dans cette tempête, avec toujours cette même fougue et vent hivernal que l’on respire à plein poumons.
Mais heureusement les mecs vont aussi proposer quelque chose de plus aérien et éthéré (afin de ne pas trop se répéter et ainsi risquer une certaine forme de lassitude qui aurait été dommageable), tel qu’on va l’entendre sur « Void Of Emptiness » d’où émerge quelques notes acoustiques qui amènent ainsi de la lumière au milieu de cette longue obscurité saisonnière. Ce ressenti rempli d’une certaine mélancolie va d’ailleurs se faire entendre plus longuement sur le très bon « Odinsbane » à la fois rampant et remuant de par sa variété rythmique, mais aussi avec quelques douces nappes planantes qui maintiennent ainsi la pédale de frein avec fermeté. Montrant que ça reste tout aussi agréable quand les gars lèvent le pied le résultat est impeccable malgré une durée excessive, offrant ainsi un autre visage sympathique et agréable qui passe tout seul et permet de garder l’attention en éveil. Car une fois cela finit le disque va repartir pour son dernier tiers sur les mêmes bases qu’au démarrage, vu qu’entre le redoutable « Dread Biter » majoritairement calé en médium (et au solo fort sympathique), le réussi « Helheim’s Throne » qui mise sur l’alternance comme le grand-écart permanent ou encore le furieux et simple « Draugr » qui laisse libre cours au tabassage et aux excès de vitesse (mais qui sait se terminer doucement par de la guitare sèche tout en apaisement)... on s’aperçoit que ça n’est pas là pour faire dans la finesse.
Homogène et équilibrée de bout en bout sans jamais baisser la garde ni la cadence (nulle trace ici d’intro ou d’outro inutiles) cette première réalisation longue s’écoutera tranquillement en permettant de mettre le cerveau en veille, tant ça va à l’essentiel en privilégiant l’accroche à la technicité débridée pour offrir ainsi des compositions directes et sans fioritures à l’énergie débordante, nous embarquant entre les immenses forêts scandinaves et les fjords débordants de beauté sous la faible lumière des fins d’années civiles. Sincère et authentique à défaut d’être mémorable comme futur incontournable ce loup des enfers a au moins le mérite de faire passer un très bon moment sans prétentions, malgré son sentiment légitime de recyclage permanent sans aucune originalité. Mais bon on ne va pas faire la fine bouche tant ça reste d’un niveau très convenable et supérieur à nombre de disques du même genre, c’est toujours ça de pris surtout que ça fait bien plaisir d’entendre vibrer encore de nos jours le son légendaire qui a fait la réputation du royaume au sein de la scène extrême internationale il y a maintenant plus de trois décennies... et pour visiblement encore longtemps.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Krokodil
Par Jean-Clint
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par Sosthène
Par Sosthène
Par Ludwiglio
Par Deathrash.
Par Sosthène
Par Sakrifiss
Par Deathrash.
Par Jean-Clint
Par Sakrifiss
Par Sosthène