Disfuneral - In Horror, Reborn
Chronique
Disfuneral In Horror, Reborn
On prend les mêmes et on recommence, c’est visiblement le crédo du combo de Nancy qui après avoir parfaitement réussi sur son passage au format album avec l’impeccable
« Blood Red Tentacle » revient aujourd’hui avec un successeur du même acabit tout comme dans sa droite ligne musicale. Car visiblement le groupe aime la stabilité et on ne peut pas lui reprocher cela... et ce malgré l’arrivée d’un nouveau frappeur (qui va cependant parfaitement se greffer dans les pas de son prédécesseur), tant il va conforter son statut dans le haut du panier de la nouvelle scène hexagonale. D’ailleurs ça n’est sans doute pas pour rien qu’il est toujours signé chez Redefening Darkness dont le contenu qualitatif de son catalogue n’est plus à démontrer, et de fait durant trente-cinq minutes impeccables on va une fois encore être embarqué dans un déluge de morceaux simples et efficaces qui mélangent habilement le Swedeath à l’ancienne avec quelques relents Punk et légèrement Hardcore, tout ça en ajoutant ce qu’il faut de variations pour être efficace et ne pas lasser.
C’est d’ailleurs cela qui va apparaître dès les premiers instants de « Catacomb Dwellers », qui après une longue montée en pression aux accents Doom va littéralement exploser de tous les côtés afin de proposer nombre de parties rapides comme de blasts, le tout saupoudré de passages remuants à souhait et parfaits pour se faire mal à la nuque. Jouant donc sur tous les tableaux la formation livre une première plage variée où elle met en avant tout son panel rythmique, mené tambour battant et avec fluidité vu que tout cela ne faiblit jamais et défoule comme il faut. Toujours aussi grasse et groovesque la suite proposée ici va continuer sur cette même lancée en donnant toujours envie d’aller à la bagarre, notamment avec le simple et rentre-dedans « Tombs Vomiting The Dead » au grand-écart affirmé (mais où priorité est donnée à la vitesse dans tous ses états), à l’instar du court et radical « Extremity In Morbidity » expédié en mode bulldozer... prouvant que même sur ce versant plus rudimentaire la bande reste d’une efficacité à toute épreuve. En effet l’équilibre des forces va encore se faire entendre de façon excellente, via « Ripped From Within » à la densité impressionnante (tant ça dégouline de partout) ou encore grâce à la redoutable doublette « Blessed By Decay » / « In Horror, Reborn », qui accentue les montagnes russes et la profondeur musicale sans jamais faiblir ni avoir de trou d’air. Au milieu de tout cela on pourra se pencher plus attentivement sur le long et équilibré « Crypt Of Demented » qui va instantanément filer un mal de cou, tant on va être happé par ce mélange des rythmes qui ne montre aucun répit... tout comme le massif « Dark Ages Ritual » où la putridité est poussée à son paroxysme. En effet c’est la lourdeur qui est ici mise à l’honneur en lorgnant largement vers AUTOPSY, tant les riffs écrasants et l’ambiance horrifique générale nous renvoient du côté de Chris Reifert et ses acolytes en suintant le malaise de partout, mais sans oublier de remettre une couche d’explosivité quand il le faut. Là encore le rendu est absolument jouissif et sans fioritures, prouvant que les Lorrains sont au niveau auquel on l’imaginait… et ça n’est pas avec la conclusion intitulée « Call From The Void » que ce sentiment va changer, vu qu’on a droit là encore à une ultime dose de brutalité comme de bridage, où ça frappe fort que ce soit en poussant la machine à fond comme en relâchant son étreinte.
On aura donc compris qu’il n’y a rien à reprocher au quatuor qui livre le disque qu’on attendait de sa part tout en augmentant encore son attractivité, tant ce long-format est plus addictif encore que son pourtant très bon prédécesseur. Bénéficiant d’une production idéale et d’une promotion méritée autour de ses créateurs il serait donc dommage de ne pas se pencher dessus, tant il y a à découvrir malgré sa relative simplicité et prévisibilité qui ressort lors de la première écoute. Pourtant on a droit à plus de profondeur qu’on ne pourrait le croire sans pour autant partir dans des délires en tous genres, vu que ça conserve sa ligne de conduite de bout en bout en étant taillé pour la scène. Il est en effet certain que ces neuf nouvelles compositions trouveront aisément leur place en concert pour transformer les lieux en un vaste champ de bataille, où les mosh-pit et wall of death ne cesseront pas jusqu’à l’ultime note jouée en ne laissant au final que ruines et désolation tout autour. "Veni, Vidi, Vici" serait-on tenté de dire... et parmi la pléthore de grands noms hexagonaux à suivre avec intérêt on peut maintenant être certain que DISFUNERAL s’est rajouté à cette liste, et si rien ne change dans sa vision musicale (et on doute que le contraire se produise) on peut affirmer que c’est parti pour durer un long moment.
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