Majestic Major - The Belfry of the Wastelands
Chronique
Majestic Major The Belfry of the Wastelands (EP)
Oui, encore un one-man band de black metal au sein de notre bel hexagone. Je n’aurais hélas pas longtemps à attendre pour comprendre que je ne serais sans doute pas emballé outre mesure par cette version nostalgique du genre, la faute aux près de quatre minutes de l’instrumental « Morning » ouvrant l’EP, bouclant sur un même arpège, une même mélodie et finissant par me donner l’irrésistible envie d’arrêter là la lecture, par lassitude. Pour tout dire, ce titre à l’ambiance finalement très post rock n’introduit en rien les quatre compositions suivantes, que ce soit en termes de climat ou de style. En effet, sitôt que l’on bascule sur « The Westward March », l’auditeur saisit enfin la pleine intension de MAJESTIC MAJOR, à savoir faire revivre un black metal fortement doom death (surtout doom death d’ailleurs) tel qu’il pouvait se pratiquer au début des années 90. Par conséquent, si ce premier paragraphe se montre peut-être un peu dur, cruel, à l’encontre de ce travail métallique, je trouve vraiment dommage de devoir en passer par une longue introduction instrumentale quasiment hors sujet avant de rencontrer la vraie personnalité de la formation.
Comme « The Belfry of the Wastelands » est la première sortie officielle et qu’un homme seul est à la manœuvre, nous allons retrouver au cours de l’EP quelques lacunes inhérentes à cette situation, bien qu’aisément pardonnables : le riff à 05:05 de « The Westward March » qui accroche l’oreille, des déséquilibres de sonorisation avec des solos trop mis en avant, une tendance à vouloir surcharger les compositions à l’aide d’instruments issus (j'imagine) de logiciels MAO (cordes et claviers en premier lieu), écueil compréhensible j’ai moi aussi longtemps utilisé GarageBand, la tentation d’accumuler les pistes est forte… Cependant, le disque contient son lot de surprises agréables, à commencer par un chant rugueux qui retranscrit bien la volonté de noirceur des cinq compositions ainsi que quelques ambiances pesantes joliment amenées. Néanmoins, entre des introductions qui s’étirent en longueur pour renforcer la dimension romantique, l’ajout fréquent de claviers et de longs passages construits autour du même riff, je peine définitivement à m’enthousiasmer pour cette parution encore trop amatrice en dépit d’idées intéressantes.
En fait, j’aurais tendance à souhaiter pour la suite un renforcement des moments doom death metal dans leur plus simple appareil, avec davantage de growls, sans chercher à développer les leads (« The Belfry of the Wasteland ») et sans abuser des tessitures sonores. De même, je ramènerais les tempos à des rythmes moyens, ce qui éviterait par exemple le blast synthétique ultra-répétitif d’« Escape » (de 02:16 à 03:32). Car c’est dans la lenteur que MAJESTIC MAJOR se montre selon moi le plus plaisant, par la nostalgie qu’il transmet, là où les incursions vers des choses plus extrêmes peinent à convaincre car trop communes. Je souhaite donc une bonne continuation au groupe, peut-être que l’adjonction de musiciens supplémentaires bonifierait ces premières compositions et donnerait une assise plus solide pour envisager l’avenir.
| | Sosthène 21 Septembre 2025 - 342 lectures |
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