« Il est liiiiiiiiiii-breux Max, il est liiiiiiiiiii-breux Max,
‘y en a même qui disent que le brutal death/rap il a pratiqué »
Bien qu'il y ait peu de chance qu'un dénommé Max se cache derrière le pseudo énigmatique de C. – homme à tout faire de CosmoLoco –, celui-ci a bel et bien fait de la liberté de tripatouiller le metal extrême de manière peu usuelle un mot d'ordre scrupuleusement respecté. Et dans la catégorie des musiciens se foutant des modes, des clivages et des on-dit, ce sacré brasseur de genres serait un sérieux espoir de médaille française si seulement le « free style metal extrême » était une discipline olympique.
CosmoLoco: rien que ce nom déjà, c'est un sympathique gros majeur tendu aux orthodoxes du genre qui se prennent le chou à jouer les gardiens du temple de leur musique chérie. Bestial Scrotum Mastication? Bubonic Hymen Infection? Ce genre de pseudos c'est bon pour les atrophiés de la création métallique! Et musicalement, le groupe confirme cette image joyeusement irrespectueuse en proposant un foutoir relativement génial de tout ce qui se fait en metal extrême et de beaucoup de choses qui se trouveraient quant à elles plutôt à l'opposé du spectre musical. La locomotive de l'espace couche ainsi sur cette première démo aussi bien un death metal accordé grave de chez grave (
que même qu'avec ce grain grésillant et cette BAR on se croirait parfois chez Mortician), que du black sympho, du goregrind de fond de bidet (
quand ça ne gruik pas, ça glougloute comme une canalisation réclamant sa bouteille de Destop) ou encore des décélérations doomy apocalyptiques (
cf. la 2e moitié de « Tue Les Tous! ») … Ainsi que du scratch en veux-tu en voilà, tel un Mordred de l'extrême, et un certain feeling hip hop qui trouve son apogée sur le tube poil à gratter « Le Projet Chaos », génial morceau de death-rap-metal où la symbiose des deux genres est – à mon humble avis – parfaite.
C'est d'ailleurs peut-être la principale faiblesse de cette démo: « Le Projet Chaos » est tellement jouissif qu'on se prend à regretter que les autres titres n'aient pas poussé le bouchon aussi loin, se contentant la plupart du temps d'un pied de nez scratché au milieu d'un maelström de gargouillis gutturo-blastatoires. A mon sens, le voilà l'avenir de ce génial one man band: réussir le pari de ne proposer que des morceaux aussi profondément métissés afin de définitivement se démarquer des bataillons de groupes tiédasses faussement aventureux qui plaquent un riff oriental, une boucle de dance beats ou une mélodie de violon sur leur metal par ailleurs platement classique. Mais on sent qu'à l'instar d'un
Whourkr, avec lequel il partage beaucoup de choses – dont une aptitude certaine à faire prospérer le death le plus glaireux loin de ses quotidiennes pénates -, CosmoLoco a une vraie envie de déstabiliser ses auditeurs (
le mélange goregrind / black sympho est quand même à peu près aussi fréquent que les mix de harsh noise et de rumba), et fort de cet esprit et de compos en général assez accrocheuses (
« Underground Terrorist », simple, basique presque, mais tellement efficace), ce groupe pourrait bien attirer l'attention de beaucoup de metalheads en mal de son frais. En tout cas ils ont tout mon soutien dans cette quête.
Allez donc télécharger cette démo
ici – le morceau présent sur le player Thrasho n'étant ni le plus représentatif, ni le meilleur qui soit – et commencez à vous entraîner à effectuer quelques pas de « pogo break dance » afin d'être fin prêts à rentrer dans le pit LocoCosmique …
1 COMMENTAIRE(S)
04/01/2009 12:55
vivement l'album que la guerre totale commence.