On avait déjà eu droit à
Whourkr,
GroRR,
Zwegh et voici maintenant venir Haark. Pour poursuivre cette série thématique, c'est avec impatience que j'attends maintenant de pouvoir chroniquer les albums de Blonk, Clang et RhaaLovely! Et cette fois alors, que cache ce pseudonyme onomatopéen? La production d'un cerveau cramé aux substances illicites? De la musique électro-borborygmesque? Ou bien la symphonie de l'apprentissage du langage par un néandertalien à la gorge enrouée? Devinez. Ce coup-ci, c'est d'un groupe d'indus bruitiste expérimental qu'il s'agit. Haark se situe sur le segment reliant
Whourkr à
Glaukom Synod, mais beaucoup plus proche de cette dernière extrémité que des géniaux créateurs de
« Naät » et
« Concrete ». En fait pour tout vous dire, c'est en cherchant à retrouver chez d'autres groupes des sensations proches de celles éprouvées à l'écoute des deux bébés du duo français élextrêmectro que, en suivant les conseils et le copinage de ceux-ci, je me suis aventuré du côté de l'Australie, en terres Haarkiennes.
En ce qui me concerne,
« beaucoup plus proche de Glaukom Synod que de Whourkr », ça veut dire beaucoup moins de saltos arrière effectués sous l'emprise d'un enthousiasme débridé. Bah oui, désolé, c'est la configuration de mes organes auriculaires qui veut ça. Et puis ça doit être aussi un petit peu à cause des synapses, derrière, en bout de chaîne. A vrai dire chez Haark, on bidouille beaucoup, on expérimente dans tous les coins, et il semble que le propos soit plus de poser des ambiances, de mettre mal à l'aise, de stresser, puis d'apaiser, que de véritablement créer ce que l'on s'entend habituellement à appeler de la musique. Que ce soit les bidibips de « The Deluded Ape », sensés (
peut-être) évoquer une scène de vie sauvage façon « Gorilles dans la brume » version indus ambiant, que ce soit les grésillements et frétillements de lombric rissolant à feu doux sur « Sunless Light and Wordless Logic Intertwine » (
légèrement relevé de notes décousues d'un synthé tapant dans les aigus), que ce soit les exactions psychotiques d'un lave-linge en mode essorage sur « Asking Your Imaginary Friends For Help » ou encore la longue plage de doux parasites montant progressivement en intensité tout au long de « Scary Questions », on est loin de l'élection de Miss Mélodie 2009! On est à vrai dire plus proche d'un concerto pour modem (
le matériel réseau, pas le parti politique !), ou d'une sonate en recherche de fréquence FM audible que d'un hit « sing along » à la
Maiden !
Pourtant on retrouvera certains éléments bien connus des thrashocoriens sur cette œuvre. Ainsi quand des mots sortent de ce maelstrom d'effets électro-bruitistes, c'est grognés par un synthétique mais caverneux growleur des familles. Et parmi tous ces samples et boucles qui bourdonnent alentours, ce sont des fragments de gros riffs qui tachent aux allures de déjà vu que l'on voit émerger entre deux bidibips. Et de tout cela il ressort tout de même parfois des choses intéressantes. Très, même. « Tiny » par exemple, qui réussit à enchâsser tout un foisonnant grouillement rythmique dans une coulée de synthé ample et reposant, pour un rendu très sympa, à la limite du majestueux même. Sur « Fight For What You Hate », morceau plus classiquement indus, Haark propose sa vision martiale et nerveuse d'un gunfight virulent. Avec « Nip In The Bud », on assiste à l'avancée massive d'un golem technoïde un poil déglingué aux entournures, mais néanmoins impressionnant. Et de son côté « Rejoicing In Meaninglessness » mixe de façon vraiment réussie l'évocation d'un monde souterrain féerique avec des décharges percutantes de BAR en folie à la sauce
The Berzerker. Reste encore la gueule de bois semi-comateuse de « The Apocalypse Is Only Negative For Those With Fear Of Change » à évoquer au titre des réussites de cet album. Mais le problème c'est que je ne suis pas vraiment sûr que tout cela soit suffisant pour pouvoir contenter le gros des lecteurs d'un webzine comme Thrashocore.
Pour résumer, avant de partir explorer les méandres expérimentaux de l'indus noisy/ambiant de Haark, emmenez votre boussole car il est aisé de se perdre en route. Prenez aussi de quoi lutter contre le mal de crâne, et puis passez en mode « ouverture d'esprit maximale » (
pour éviter que ce soit le sphincter qui maximise son ouverture en mode « qu'est-ce qu'on se fait chier » …). Ne gardez surtout pas trop en tête le fameux copinage
Whourkrien évoqué en début de chronique. Allez-y à l'arrache, sans attendre à ce qu'une crise de headbang violent vienne vous recoiffer les poils de la nuque à la verticale. « Sunless Light and Wordless Logic Intertwine » est à réserver aux amateurs de bizarreries indus ambiancées avec de longues plages où rythme et mélodie n'ont pas droit de cité. A bon entendeur …
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