Déjà un nouvel album? Ce n'est plus du stakhanovisme à ce rythme là, c'est de l'éjaculation créatrice précoce! Ainsi après avoir sorti son 1er album
« Sunless Light and Wordless Logic Intertwine » en Juillet 2008, voilà qu'à peine 3 mois plus tard, Haark pointe à nouveau le bout de ses grésillements indus noisy sur les membranes encore tièdes de nos enceintes (
Bizarre d'ailleurs … Tant que la membrane est là, elle ne devraient pas pouvoir l'être, enceintes. Pas vrai Marie?). Et le pire c'est qu'un mois plus tard, le bougre va remettre ça avec un EP - à chroniquer plus tard en ces mêmes lieux, vous en tremblez déjà d'impatience, je sais je sais…
Bon alors: est-ce qu'après nous avoir quelque peu laissé sur notre faim avec son précédent opus, le groupe va se révéler avoir plus d'une corde à son Haark (
!), et nous revenir plus grand, plus beau, plus fort? Eh bien ce qui est sûr au premier abord, c'est que le groupe reste fidèle à lui-même, que ça nous plaise ou non. Cela signifie en substance qu'il nous est une fois de plus proposé une série de morceaux d'indus/death noisy alourdis de longues plages bruitisto-ambiantes. Et j'avoue que c'est cette dernière caractéristique (
les longues plages sans sable fin précédemment évoquées) qui me reste en travers de la gorge (
oui bah on écoute la musique avec les organes qu'on veut hein …). C'est vrai quoi, nom d'un cyber-bigoudi: à quoi servent les plus de 6 minutes de friture grésillante de « Spawner Of Black Holes »? A nous briser les bonbons au point d'en faire de l'huile de cou…de pour androïde grippé aux entournures? Et pourquoi cette manie du coitus interruptus musical consistant à stopper net un élan indus inspiré pour déverser sur l'auditeur des remorques entières de parasites bruitistes sans apparente logique mélodique ni rythmique? Cela ne fait que nuire à un « SkinPrison », qui démarrait pourtant bien l'album en mode «
The Berzerker raisonnable », mais qui sombre finalement, vers 0:50, dans une purée noisy perdant progressivement toute ligne conductrice. Même constat pour « Not Property » (
qui promettait un morceau de death/indus smoothy), « Un Natural » (
à la très chouette boucle techno mélodique tout en va et vient épique) et surtout « And We All Thought We Couldn't Breat It » qui commençait comme un p***in (
pépin? purin?) de tube indus entraînant, mais qui part finalement en vrilles pendant les près de 6 minutes et demi qui concluent le morceau. C'est frustrant sacrebleu!
D'autant plus frustrant que cette fois-ci, le propos semblait bien être de ne pas se contenter de travailler sur des atmosphères déshumanisées, mais de proposer également des morceaux plus accrocheurs, plus « human friendly ». C'est bien entendu le cas sur le début des morceaux précédemment cités – et en particulier sur le très chouette « And We All Thought We Couldn't Breat It » – mais aussi sur « The Land Of The Blind », qui donne dans l'approche « indus & bruits de chantier », et sur la série des quatre morceaux clôturant l'opus. Cette fin d'album mérite d'ailleurs qu'on s'y attarde plus longuement tant elle propose un lot de titres variés et pourtant homogènes dans leur coloration apocalyptique. Ainsi en traversant ce final de l'hyper pesanteur froidement robotique de « Imaginary Objects », à la courte incursion techno-indus pleine de growls de « Daark Hails », puis de l'impressionnante vision de fin du monde tournoyante de « Un Natural » au final qui reprend le thème de « And We All Thought We Couldn't Breat It » avec une délicatesse et un sentiment de fragilité infinis, on a l'impression d'assister à un armaggedon de feu et d'acier, puis à son triste épilogue sur une Terre de cendres et de désolation où, au milieu des décombres suintant la suie, on finit par tomber sur un improbable bourgeon émergeant d'une vieille branche calcinée …
Hum, fin du trip Mad Max.
Bon, tout cela ne permet certes pas de faire oublier ces longs interludes où l'oreille se retrouve noyée dans le dense magma de bidibips et autres zboïngs grésillants, mais cette fois on reconnaîtra que Haark nous a ménagé de vrais bons moments bien entraînants, et qu'il a réussi à développer des ambiances et atmosphères qui nous parlent enfin. S'il est encore trop tôt pour parler, à propos de ce « Black Holes in the Land of the Blind », d'un véritable Haark de Triomphe (
!!), on peut tout de même annoncer – tel M.C. Yo! qui pose son flot sur le tempo - qu'enfin, Haark est dans la place (
formule à laquelle les chercheurs d'amphores préfèreront un « enfin, Haark est au logis » plus de circonstance … hum).
2 COMMENTAIRE(S)
16/04/2009 23:28
Sur le myspace du groupe, par le biais d'un petit MP !
16/04/2009 23:21