chargement...

haut de page

My

Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

eOn - Unscared

Chronique

eOn Unscared
Au fil des écoutes, la perception de la musique s'affinant dans les détails comme dans sa globalité, il n'est pas rare que l'on change d'avis sur un album. Pourtant avec « Unscared », l'impression générale qui me reste au terme d'une vingtaine d'écoutes est sensiblement la même que celle que je m'étais forgée dès les trente premières secondes de la toute première écoute de « Trained For Life », celle-ci pouvant se résumer en substance par: « Ouawh, quelle patate! ».

« Ouais, super papy! Mais vas-y maintenant, accouche: ils jouent quoi là, comme musique, tes Tapon?
- EOn. EOn, petit. Pas Tapon! »

Il était une bergè-reuh, …
Euh, bon promis: c'est la dernière fois, je le refera p'u …

Hum. Les Toulonnais de eOn (Pour Element Of Noise) donnent effectivement dans le metal énergique. Pour être un peu moins vague, l'énergie pouvant se manifester sous des formes aussi diverses que variées dans cette musique qui nous est chère, on précisera que les fondamentaux du groupe sont essentiellement hardcore/metal, comme en attestent nombre de rythmiques, quelques refrains agrémentés de chœurs virils et un registre vocal écorché/braillard relativement typique du genre. Mais à partir de ce terreau somme toute fertile, le groupe entreprend de faire un grand écart acrobatique. D'un côté, il va satisfaire la frange la plus velue du public metal en balançant des riffs teigneux et hyper véloces à la mode thrash&crust, tandis que de l'autre il badigeonne ses décibels de mélodies accrocheuses beaucoup plus faciles d'accès ainsi que d'un chant clair semblant cibler le teenager sortant de la pataugeoire Muse/Coldplay pour se diriger d'un pas mal assuré vers le grand bain metal. Et si un grand écart pouvait partir dans une troisième direction (figure finalement pas si irréalisable que ça pour peu que l'on soit du genre à mélanger des chromosomes Y à ses chromosomes X), ce serait vers les mélodies en twin guitares et les leads heavy métalliques que partirait eOn sur « Unscared ». A titre d'illustration, on sent le réflexe Maidenien à 0:27 sur « One More Beer », et ça vire même carrément au clin d'œil à Trust à 0:36 sur « No Sacrifice » (perso j'y retrouve la trame mélodique de « Antisocial » en filigrane). Mais cette dimension est tout de même explorée bien moins profondément que les deux autres (ce qui n'a rien d'étonnant si l'on garde à l'esprit l'image du grand écart masculin précédemment évoqué…).

Pour un vieux trognon comme moi, j'avoue que le chant clair typé d'jeune arrive toujours comme un cheveu sur la soupe – déjà que j'ai du mal avec celui que l'on trouve chez Psykup, groupe dont je suis pourtant particulièrement fan, alors ‘faut pas trop m'en demander! De plus le côté fashion de la dimension hardcore à l'œuvre ici – Allez viens tâter de mes mosh parts viriles! Allez viens hurler ta haine sur ces tempos pour tough guys! – aurait plutôt tendance à me congeler le fondement. Au final la somme des deux caractéristiques ci-avant dépeintes de manière quelque peu négative a un peu trop tendance à faire revivre le fantôme d'un metalcore qui ne m'a jamais vraiment touché autrement qu'en me vrillant les nerfs. Enfin il y a ces tentatives plus ou moins assumées de faire du teenage radio friendly, sur un « One More Beer » bien dans le trip happy Offspring (d'ailleurs très typée mais très sympa cette gratte à 1:04 !), ou sur un « Change the End » très mélodique et très calibré… Bref, le tableau n'est a priori pas totalement idyllique.

Et pourtant, le constat au terme de l'écoute des 13 titres d'« Unscared » (pour seulement 36:45 minutes) est finalement asseez positif. Comment se fait-il, me demanderez-vous - et même si vous ne me le demandez pas je vais vous répondre bougre de lecteurs ne jouant pas le jeu de l'interactivité -? Eh bien: et de 1), le groupe réussit à déployer une énergie, une hargne, une volonté d'en découdre communicative qui devrait toujours être à la base de tout bon album de metal. Et de 2): chacun des morceaux est rempli ras la gueule de riffs (il y en aurait pas moins de 95 différents sur l'album!), rythmes et passages divers qui forment une structure non linéaire aussi dynamique que stimulante, l'accélération meurtrière ou le riff lumineux (genre à 0:26 sur « The Flat Arm Of Justice ») pouvant toujours être tapis au détour du break suivant. Et de 3): les morceaux ne dépassent que rarement les 3:30, ce qui laisse peu de place à la lassitude, tout juste le temps de faire monter la pression et d'arroser copieusement nos oreilles de gros décibels. Et de 4): merde, comment résister à ce riff crusty à 1:07 sur « Scar »? Ou à l'énorme début tout autant crusty de « Hate »? Ou au thrash boosté à l'énergie punk du début de « No Sacrifice » (titre qui par ailleurs bénéficie d'un featuring de Poun de Black Bomb A )? Le tout étant de plus emballé dans un gros son bien joufflu, il est aisé de comprendre comment eOn réussit aussi facilement à remporter notre adhésion.

Il est sûr que cet album passera comme une lettre à la poste auprès d'un auditoire assez jeune, apte à encaisser le chant et le type de hardcoreries qui m'ont vu grommeler quelques lignes plus haut. Mais au-delà de cet auditoire évident, si des oreilles moins chastes daignent jeter une oreille à l'album ou assister à l'une des prestations scéniques du groupe, je ne serais pas étonné d'apprendre que d'autres vieux ronchons se fassent avoir. Bref je suis bien emballé par ce « Unscared », bien que freiné dans mon enthousiasme par un style pas 100% en adéquation avec mes goûts. A vous de juger grâce aux titres en écoute en haut à droite.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

8 COMMENTAIRE(S)

korbendallas citer
korbendallas
18/02/2010 14:45
Sur scène, ils envoient bien le bois ! Energique, communicatif et sans se prendre la tête !
cglaume citer
cglaume
12/06/2009 13:29
note: 7.5/10
Ant1 a écrit : Par contre, le truc marrant, c'est que c'est sur "Several Truths" que j'entends "Antisocial", au moment du pont musical.

Tiens ? Faut que je ré-écoute pour voir ...
Ant1 citer
Ant1
12/06/2009 09:22
En écoute depuis hier soir, il bute bien cet album !
Bon, pour l'instant, j'ai pas encore de chanson qui se détache plus qu'une autre, mais je suis toujours pris d'une irrésistible envie de ré-appuyer sur play à la fin du skeud.
Le featuring de Poun est un gros plus pour moi, étant un inconditionnel de ce chanteur.

Sinon, d'accord avec la chro, le jeune trend que je suis avale bien goulûment cet album bien arrosé de sauce rock/core (oh putain, elle est bien bonne) même avec du chant clair gay.

Ca a du bon, d'être un trend !

Par contre, le truc marrant, c'est que c'est sur "Several Truths" que j'entends "Antisocial", au moment du pont musical.
cglaume citer
cglaume
20/05/2009 15:28
note: 7.5/10
von_yaourt a écrit : Je tiens à préciser qu'à la base cette blague vient du regretté Carlos, que son Tatayulele repose en paix.

Cyril, vil copieur ! Moqueur


Ce serait bien malgré moi si j'avais emprunté une mauvaise blague à ce chantre de l'humour franchouillard made in Grosses Têtes ! Sourire

PS: Papayu, le lélé, qu'il est ! Pas Tatayu Clin d'oeil
von_yaourt citer
von_yaourt
20/05/2009 14:37
Je tiens à préciser qu'à la base cette blague vient du regretté Carlos, que son Tatayulele repose en paix.

Cyril, vil copieur ! Moqueur
cglaume citer
cglaume
20/05/2009 13:58
note: 7.5/10
J'ai essayé le sevrage ... Mais je suis vite en état de manque ! Sourire
Barak citer
Barak
20/05/2009 13:53
note: 7/10
J'allais dire la même chose... J'avoue, j'ai eu un petit fou rire!
Sinon oui bon album, des 2-3 écoutes que j'en ai eu.
Saikicekon citer
Saikicekon
20/05/2009 13:23
"EOn. EOn, petit. Pas Tapon! "
...
Cet homme n'a aucune limite et ne s'arrêtera jamais m'sieurs,dames !

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
eOn
Hardcore/powerthrash moderne hypervitaminé
2009 - La Fissure Productions
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs : (2)  7.75/10
Webzines : (8)  8.09/10

plus d'infos sur
eOn
eOn
Hardcore/powerthrash moderne hypervitaminé - 1999 - France
  

écoutez
vidéos
One more Bee
One more Bee
eOn

Extrait de "Unscared"
  

tracklist
01.   Trained for Life
02.   Several Truths
03.   Draw the Road
04.   Scar
05.   Hate
06.   One more Bee
07.   Integrity ?
08.   The flat arm of Justice
09.   Take a deep Breath
10.   Change the End
11.   No sacrifice
12.   Divide to conquer
13.   Better than dead

Durée : 36:45

line up
parution
10 Avril 2009

voir aussi
eOn
eOn
Eon (Démo)

2001 - Autoproduction
  

European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Carnifex
Hell Chose Me
Lire la chronique
Vesperian Sorrow
Awaken the Greylight
Lire la chronique
Desecresy
Deserted Realms
Lire la chronique
Greybush
A Never Ending Search For J...
Lire la chronique
Korpituli
Pohjola
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Stress Angel
Punished By Nemesis
Lire la chronique
European Tour - Spring 2024
Bell Witch + Thantifaxath
Lire le live report
Kawir
Kydoimos
Lire la chronique
BELL WITCH
Lire l'interview
Subterraen
In the Aftermath of Blight
Lire la chronique
Conifère
L'impôt Du Sang
Lire la chronique
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Mutilated By Zombies
Scenes From The Afterlife
Lire la chronique
Echoplain
In Bones
Lire la chronique
Aristarchos
Martyr of Star and Fire
Lire la chronique
Ritual Death
Ritual Death
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Apparition
Fear The Apparition
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Skeletal Remains
Fragments Of The Ageless
Lire la chronique
Carnifex
The Diseased And The Poisoned
Lire la chronique
Abigor
Taphonomia Aeternitatis
Lire la chronique
David Eugene Edwards
Hyacinth
Lire la chronique
Lemming Project
Extinction
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Dödsrit
Nocturnal Will
Lire la chronique
Griefgod
Deterioration
Lire la chronique
Yattering
III
Lire la chronique