chargement...

haut de page

My

Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Massacra - Sick

Chronique

Massacra Sick
S'il est devenu quasiment impossible pour un groupe de créer la surprise lors du lancement d'un nouvel album, quinze ans en arrière, c'était quand même une autre paire de manche pour anticiper les changements d'orientation musicale et autres retournements de veste. Sans vouloir verser dans une vaine nostalgie, l'accès immédiat à je ne sais combien de combos venus de tous les horizons étant une bénédiction pour les passionnés, tout est devenu plus (trop?) facile à l'heure actuelle ; car avant la révolution internet, il fallait se retrousser les manches et partir à la pêche à l'info pour prendre le pouls des bestiaux, guetter le tracklisting en fantasmant sur les nouveaux titres (« Ain't My Bitch » sera-t-il le nouveau « Battery » ?), s'attarder sur le look des musiciens, lire entre les lignes chaque interview ou encore passer au crible un changement de logo pour se faire une idée, souvent fausse, de ce qui nous tomberait dessus au premier jour de la sortie du dit skeud. Dans le cas de MASSACRA, qui sortait avec « Sick » son quatrième full length, le message avait le mérite d'être clair : aux lettres tranchantes rouge vif succédait une typo rosâtre plus ronde et plus neutre ; aux oubliettes les visuels sombres typés heroic fantasy, une photo aux qualités plastiques indéniables se chargerait d'ancrer le groupe dans le réel. Plus carré, plus pro, MASSACRA tire un trait sur le folklore death des débuts et va désormais à l'essentiel, à l'image d'un titre, « Sick », d'une grande concision.

Pour apprécier cet album à sa juste valeur, mieux vaut donc faire son deuil de la barbarie caractéristique des productions précédentes, même si l'énergie déployée pour hisser cet entre deux death n' roll au niveau de « Enjoy » ou « Signs » facilite grandement la transition. Expurgé de toute frénésie ou surenchère technique, le premier tiers de l'album représente le plus gros accident de parcours, le groupe distillant ensuite à intervalles réguliers des titres rapides plus conformes à ce qu'on peut attendre d'un combo du calibre de MASSACRA. Plus denses, plus lourdes, les nouvelles compositions capitalisent sur un feeling rock omniprésent qui ne manque pas de surprendre, le grand écart réalisé entre « Signs » et « Sick » faisant écho au fossé creusé entre « Clandestine » et « Wolverine Blues » des suédois d'ENTOMBED. Très représentative du contenu général de « Sick », « Twisted Mind » passe en revue l'intégralité de l'arsenal rythmique déployé ici par Tristani, Duval et consorts, d'inattendus breaks acoustiques relayant un riffing thrash épuré et les salves de double de l'impeccable Matthias Limmer maintenant MASSACRA dans le giron de l'extrême. A ce titre, le fait que Pascal Jorgensen, le frontman, n'ait pas fondamentalement changé de registre (bien qu'un peu moins gore, son chant éraillé et rageur fait toujours des dégâts) participe de l'acceptation d'un genre encore franchement neuf à l'époque. Bâti sur du mid tempo pêchu, étayé par une bonne dose de groove et des solis mélodiques bien moins démonstratifs que par le passé, « Sick » souffre quelques maladresses comme cette tentative de chant clair bancale sur « Closed Minded », au moment où l'on espère que les ex-terreurs du circuit death européen vont plutôt accélérer la cadence. C'est heureusement chose faite dès le morceau suivant, « Harmless Numbers », petite bombe thrash férocement hardcore qui ne tarde pas à faire des petits, du démarrage en trombe de « Lack Of Talk » au quota appréciable de violence gratuite « Can't Stand », de loin le titre le plus rageur et frontal de l'album.

Car si le tempo s'accélère enfin, la deuxième moitié de « Sick » est également plus inspirée que la première, à l'image d'une « Broken Youth » headbangante à souhait (distribution de minerves garanties en sortant de la salle), d'une « My Reality » dynamique et accrocheuse rivalisant en puissance avec l'opening track « Twisted Mind », voire d'un instrumental moins anecdotique qu'il n'y paraît (« Piece Of Real »). Toujours produit par Tim Buktu au T&T Studio de Gelsenkirchen « Sick » compense ainsi un certain manque d'agressivité par une débauche de sueur rock n'roll et un mordant thrash/hardcore permettant à MASSACRA de ne pas se mettre à dos le gros de ses sympatisants. Au vu des qualités étalées ici, les seuls défauts apparents provenant de l'agencement du tracklisting, on ne peut que regretter que l'essai « Sick » n'ait pas été transformé par l'album suivant, MASSACRA en ayant forcément gardé sous la pédale pour sa seule incursion en territoire death n' roll. Car la véritable incompréhension, ce sera pour plus tard avec l'anecdotique « Humanize Human », dernier témoignange discographique du groupe avant le décès de Fred Duval en 1997.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

4 COMMENTAIRE(S)

citer
Globox666
29/06/2009 23:48
album que j'ai connu à sa sortie et que j'ai beaucoup aimé malgré le décalage incroyable avec l'ébouriffant "Signs Of The Decline". Massacra est ici méconnaissable mais balance des titres super efficaces qui font bouger du popotin. Tiens, j'ai jamais écouté celui d'après.
cglaume citer
cglaume
29/06/2009 06:26
note: 6.5/10
6.5 pour la déception ressentie à l'époque, après un "Signs of the Decline" ébouriffant. Après il faudrait que je le ré-écoute pour être objectif ...
Thomas Johansson citer
Thomas Johansson
27/06/2009 12:56
note: 8/10
Si t'as pas aimé celui là, n'écoute jamais "Humanize" alors Mr Green
Sinon rien à voir mais j'ai reçu le Grind-O-Matic dont tu causais sur le forum Headbang
hurgh citer
hurgh
27/06/2009 12:18
note: 6/10
Non décidement, cet album, malgé quelques titres accrocheurs, me gonfle sur la longueur. Le changement de style entre "Signs" et celui-ci n'y est pas étrangé, je ne retrouve pas dans ce skeud ce que j'attendais de Massara. Quand au suivant, je ne l'ai jamais écouté...

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Massacra
Death n' roll
1994 - Vertigo
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (4)  6.25/10
Webzines : (2)  8.04/10

plus d'infos sur
Massacra
Massacra
Death n' roll - 1986 † 1997 - France
  

tracklist
01.  Twisted Mind
02.  Madness Remains
03.  Ordinary People
04.  Closed Minded
05.  Harmless Numbers
06.  Lack Of Talk
07.  Broken Youth
08.  Can't Stand
09.  My Reality
10.  Suckers
11.  Piece Of Real

Durée : 54:58

line up
voir aussi
Massacra
Massacra
Signs Of The Decline

1992 - Shark Records
  
Massacra
Massacra
Final Holocaust

1990 - Shark Records
  
Massacra
Massacra
Enjoy The Violence

1991 - Shark Records
  

Essayez aussi
Ghoulunatics
Ghoulunatics
Cryogénie

2006 - Galy Records
  
Nolentia
Nolentia
Sell Your Soul To Grind N' Roll! (Démo)

2008 - Autoproduction
  
Mucupurulent
Mucupurulent
Bloodstained Blues

2006 - Morbid Records
  
Unmoored
Unmoored
Cimmerian

1999 - Pulverised Records
  
Reek
Reek
Death Is Something There Between

2020 - Testimony Records
  

Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Mutilated By Zombies
Scenes From The Afterlife
Lire la chronique
Echoplain
In Bones
Lire la chronique
Aristarchos
Martyr of Star and Fire
Lire la chronique
Ritual Death
Ritual Death
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Apparition
Fear The Apparition
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Skeletal Remains
Fragments Of The Ageless
Lire la chronique
Carnifex
The Diseased And The Poisoned
Lire la chronique
Abigor
Taphonomia Aeternitatis
Lire la chronique
David Eugene Edwards
Hyacinth
Lire la chronique
Lemming Project
Extinction
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Dödsrit
Nocturnal Will
Lire la chronique
Griefgod
Deterioration
Lire la chronique
Yattering
III
Lire la chronique
Mortual
Evil Incarnation (EP)
Lire la chronique
Belore
Eastern Tales
Lire la chronique
Malicious
Merciless Storm (EP)
Lire la chronique
Hysteria
Heretic, Sadistic And Sexua...
Lire la chronique
Bilwis
Hameln
Lire la chronique
Terranovem
Valley of Pariahs
Lire la chronique
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Endemic
The Church Of Destruction
Lire la chronique
Tressekter
Occult Astral Decimation (EP)
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Carnifex
Dead In My Arms
Lire la chronique
Worst Doubt
Immortal Pain (EP)
Lire la chronique