chargement...

haut de page

My

Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Drudkh - Eternal Turn Of The Wheel

Chronique

Drudkh Eternal Turn Of The Wheel
« La roue tourne » dit le proverbe et s’il a été décidé d’introduire cette chronique par cet adage transparent, c’est que DRUDKH semble s’y coller sur Eternal Turn Of The Wheel, album oubliant le pas en avant Handful Of Stars et les errances inexcusables d'un OLD SIVER KEY dédaigné par presque tous. Repentance de la pochette, nostalgie de la démarche (jusqu’au titre de l’œuvre qui remémorera aux anciens celui du troisième morceau de Forgotten Legends), la vacuité de l’originalité à tout prix a atteint des Ukrainiens décidés à arrêter la chasse aux moulins de la nouveauté pour offrir à son public ce qu’il attend : du DRUDKH pur et éternel. Seulement, à trop chercher à faire vibrer la corde sensible, les tremolos que ce constat créé dans les voix et guitares (oubliez les influences post-rock et accueillez le retour au « Black Metal ist Kiev » !) ne tombent-ils pas dans la caresse donnée dans le sens du poil ?

Car il l'a dur, le méfiant maniaque de DRUDKH ballotté entre les chefs-d’œuvre qui ont habités sa platine depuis 2002 et les ratés de ces dernières années. Passé une introduction banale, c'est tête la première qu'il plonge dans le torrent « Breath of Cold Black Soil », titre annonçant le rachat pour des Ukrainiens qui se sont dotés d'un son canon, à l'image d'une batterie bien produite et ultra carrée, mettant en valeur des guitares incisives et puissantes sur lesquelles planent des nappes de clavier évanescentes. DRUDKH réapprend l'usage du blast, avec ces riffs contemplatifs et prenants qu'on leur connaissait bien, notamment sur l'épique « When Gods Leave Their Emerald Halls » qui jouit, en plus d'une excellente dynamique générale, d'une bonne variété de rythme. Une chose est sûre, DRUDKH n'est pas revenu pour faire du tricot...

…Au risque de charcuter la maille avec l'aiguille, à force de trop vouloir tasser la mousse ! Bien beau de jouer à l’épluche-oignon en se dépareillant du fatras précieux qui pouvait ennuyer le black metalleux chez qui Alcest rime avec « à éviter comme la peste » pour ressortir les rythmiques-squelettes du placard Brave Murder Day, Eternal Turn Of The Wheel ne ravive pas pour autant les couleurs des feuilles mortes des quatre premiers essais de DRUDKH, le riffing et la progression de l’album vers les gammes mineures de « Night Woven of Snow, Winds and Grey-Haired Stars » faisant penser davantage à une nouvelle version de Microcosmos. Copie revue et corrigée certes, les Ukrainiens n’ayant pas besoin ici de cacher leurs baisses en intensité derrière une basse ronflante, mais obligeant à réitérer la critique de deux-mille-neuf : face à son passé, le créateur de Blood In Our Wells est condamné à l’excellence ou un changement plus drastique que des noms de compositions plus screamo qu’auparavant (« Farewell to Autumn's Sorrowful Birds »… à ce niveau, on touche au TOUCHE AMORE) et ce, malgré un savoir-faire dans l’émotion qui empêche de l’accuser de « fan service » racoleur, l’austérité à rendre muet le plus aviné des bons vivants de « Breath of Cold Black Soil » laissant croire que la formation, plutôt que de rester sur l’acquis, a trouvé sa voie.

Une voix que Thurios semble avoir malheureusement perdu, pourtant. Diantre, où est passée cette identité, cette puissance qu'il avait su insuffler à ces manifestes déchirants et remplis à ras bord de cette véhémence qu'il donnait de tout son être tel un sacrifice ? Notre homme semble fatigué, épuisé par les expériences foireuses de ces derniers temps. Quelle déception ! Alors qu'effectivement les compositions sont plus organiques, plus puissantes et plus percutantes, ce vocaliste de talent qu'il était semble être en roue libre : sa conviction ne se ressent que par bribes et sa haine n'est plus que poussière dispersée dans un amalgame de riffs franc du collier. Sa performance gâche à de nombreux moments ce renouveau entrevu sur certains passages et tire vers le bas certaines ambiances épiques et guerrières qui auraient mérité plus d'intensité de sa part. Les mauvaises langues iront même jusqu'à dire qu'il était meilleur sur le dernier KLADOVEST (Atmosphere, dernier jet sorti l'année dernière d'un projet solo finalement assez dispensable), c'est dire ! Il y a également des moments totalement inutiles sur ce dernier DRUDKH, notamment les premières minutes de « Night Woven of Snow, Winds and Grey-Haired Stars » qui sentent le vieux riff ratiboisé sorti en hâte du placard de la grand-mère de Saenko à plein nez. Et sur ce disque qui reste tout de même convaincant, il y a quand même un certain nombre de moments un peu fades ressemblant trait pour trait à un meuble Ikea, des plans montés en vitesse pour satisfaire la grognasse, sans lire la notice bien entendu, et qui deviennent bancals avec le temps et rapidement inutiles et encombrants une fois qu'on en a fait le tour. DRUDKH pourrait aussi se faire chopper par la police du bon goût en flagrant délit de remplissage, notamment sur les deux derniers morceaux, notamment « Farewell to Autumn's Sorrowful Birds » et ses premières minutes aux riffs mièvres répétés à outrance et traînant des pattes, accouchant d'un morceau qui ne décolle réellement que lorsque les Ukrainiens accélèrent le tempo. On pourra même dire sans beaucoup se tromper que les plans plus lents d’Eternal Turn Of The Wheel sont ratés et contrastent réellement avec des accélérations libératrices délivrées par les Slaves, le morceau sus-cité en est le parfait exemple. Un constat assez triste à faire, quand on sait à quel point les Ukrainiens brillaient dans le registre mid-tempo fut un temps...

…Un temps qu’on évitera de considérer comme révolu même si l’addition peut paraître salée, en particulier pour des fanatiques de DRUDKH (dont les deux auteurs de cette chronique font partie, vous l’aurez compris) se surprenant à sortir un « Ils ont fait pire mais beaucoup mieux » sans saveur alors que chaque nouvelle rencontre avec lui entrainait auparavant de fortes réactions. En résulte un six et demi tiède mais ne devant pas occulter les quelques bonnes idées permettant à Eternal Turn Of The Wheel d’être une œuvre à écouter, qu’on fasse parti des conquis ou des découvreurs (ces derniers devraient d’ailleurs en perdre deux-trois chicots au passage !). Aller, ça pourrait être pire : on aurait pu se retrouver avec une formation souhaitant innover en ne dépeignant plus son pays mais les ambiances d’une région comme l’Auvergne. Là, les quotas d’ennui et consanguinité auraient atteint des niveaux inimaginables. Hein, Geisterber ?

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

3 COMMENTAIRE(S)

Yz citer
Yz
10/03/2012 05:32
The Shining a écrit :
J'avais aimé la direction prise sur le précédent, malgré une seconde moitié plus chiante ; là ça tourne en rond.


La même. Ca part bien mais on se fait chier très vite.
gulo gulo citer
gulo gulo
08/03/2012 22:49
finalement, il n'y a en effet que le premier morceau où la couleur Katatonia touche réellement ; le reste glisse
Momos citer
Momos
08/03/2012 13:22
Belle chronique de deux passionnés, jolis tacles (aussi), note prévisible, malgré le peu que j'en ai écouté.

J'avais aimé la direction prise sur le précédent, malgré une seconde moitié plus chiante ; là ça tourne en rond.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Drudkh
notes
Chroniqueur : 6.5/10
Lecteurs : (6)  6.33/10
Webzines : (35)  7.37/10

plus d'infos sur
Drudkh
Drudkh
Black Metal - 2002 -
  

tracklist
01.   Вічне коло (Eternal Circle)  (01:16)
02.   Подих холодної чорної землі (березень) (Breath Of Cold Black Soil (March))  (09:46)
03.   Коли боги залишають свої смарагдові чертоги (серпень) (When Gods Leave Their Emerald Halls (August))  (09:22)
04.   Прощання зі скорботними птахами осені (жовтень) (Farewell To Autumn's Sorrowful Birds (October))  (07:49)
05.   Ніч зіткана зі снігу, вітрів та сивих зірок (грудень) (Night Woven Of Snow, Winds And Grey-Haired Stars (December))  (07:59)

Durée : 36:12

line up
parution
24 Février 2012

voir aussi
Drudkh
Drudkh
A Furrow Cut Short

2015 - Season Of Mist
  
Drudkh
Drudkh
All Belong To The Night

2022 - Underground Activists
  
Drudkh
Drudkh
Microcosmos

2009 - Underground Activists
  
Drudkh
Drudkh
Estrangement

2007 - Supernal Music
  
Drudkh / Paysage D'Hiver
Drudkh / Paysage D'Hiver
Somewhere Sadness Wanders (Split-CD)

2017 - Underground Activists
  

Essayez plutôt
Wolfnacht
Wolfnacht
Blutgebunden

2022 - Dunkel Bunker
  
Hyrgal
Hyrgal
Session Funéraire Anno MMXXIII (EP)

2023 - Les Acteurs de l'Ombre
  
Sainte Marie des Loups
Sainte Marie des Loups
Funérailles de Feu

2020 - Amor Fati Productions
  
Obskuritatem
Obskuritatem
Vampirska Kakofonija (Démo)

2016 - Black Gangrene Productions
  
Blodtår
Blodtår
Det Förtegna Förflutna

2023 - Nordvis Produktion
  

Déception de l'année
Khold
Du dømmes til død
Lire la chronique
Chloroma
Chloroma (EP)
Lire la chronique
Chain Whip
Call Of The Knife
Lire la chronique
Sacrofuck
Świ​ę​ta Krew
Lire la chronique
Profanation
Skull Crushing Violence (EP)
Lire la chronique
Slimelord
Chytridiomycosis Relinquished
Lire la chronique
Carnal Savagery
Into The Abysmal Void
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Redstone
Immortal (EP)
Lire la chronique
Etoile Filante
Mare Tranquillitatis
Lire la chronique
Order of Nosferat
The Absence of Grace
Lire la chronique
Hargne
Le chant du coq
Lire la chronique
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dripping Decay
Festering Grotesqueries
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
RüYYn
Chapter II: The Flames, The...
Lire la chronique
Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique