In Vain ne m’est pas étranger. Découvert en 2010 grâce à
Mantra, je dois vous avouer que l’album m’avait laissé de marbre… Mille excuses, mes souvenirs sont assez flous mais occupé en plus de cela par d’autres activités envahissantes (cours d’aquabike et repassage), le promo d’Indie Recordings pris malencontreusement la poussière. Voilà qu’arrive le troisième opus des Norvégiens. Sauf que bien des choses ont changé entre temps de mon côté (zumba et pressing), Sindre Nedland (chant clair et piano) est devenu le nouveau frontman de Funeral. Sa prestation sur
Oratorium (sortie fin 2012) m’aura bluffé… L’extrait proposé (le redoutable « Against The Grain ») enfoncera le clou. J’enfile ainsi mon short rouge et mes Ray-Ban, mon devoir est de vous chroniquer
Ænigma.
Un
Ænigma qui pourrait grossièrement se découper en deux parties. La première moitié de la galette devrait étonner ceux suivant In Vain depuis leurs débuts. Un metal très « catchy » et vite assimilable où s’entremêlent mélodies en tremolo et refrains accrocheurs au chant clair dans des structures relativement « simples ». La maîtrise y est. L’ouverture « Againt The Grain » (qui m’aura fait sauter le pas) résumant au mieux cette description, est tout bonnement imparable. Cela sous les manettes de la coqueluche du moment (quelques jours après le dernier Soilwork) Jens Brogen (Opeth, Katatonia, Borknagar), pour un son des plus puissant (double pédale et hurlements au front) et chaud (les mélodies n’en sont que plus embellies). In Vain continuent à user de cinq hurleurs échangeant entre guttural, criard et même un chant typé « hardcore » (« Culmination of the Enigma » à 1:37). La dynamique déjà importante d’
Ænigma est exponentiellement accrue. Mais ce sera surtout le chant clair de Sindre Nedland qui interpellera. Funeral ne s’était pas trompé en le recrutant, assurément l’un des musiciens les plus prometteurs du moment. Moins glacial et dépressif que dans Funeral, Sindre suit les traces d’un Vintersorg. Présent sur chaque refrain du trio de tête « Against The Grain », « Image Of Time » (épaulé du duo de Solefald) et l’épique « Hymne til Havet » (et sa mélodie indécrottable) ou encore « To The Core » (4:20). Son timbre angélique en fera chavirer plus d’un malgré quelques escapades « too much » sur « Hymne til Havet » (refrain à chanter en famille au coin du feu pendant le réveillon de Noël) ou « To The Core » (3:44). On regretterait même que son chant ne soit pas d’avantage utilisé.
La deuxième partie d’
Ænigma plus « progressive », reste elle dans la continuité des précédents brûlots, sous des influences diverses et variées de chaque musicien. En résulte des morceaux éclectiques possédant une quantité assez impressionnante de riffs et d’arrangements différents (claviers inclus). On passe ainsi d’un metal hermétique rugueux et bas du front (façon death moderne d’un As You Drown) à une envolée planante et gorgée d’émotions. Comme en témoignent « Culmination of the Enigma » (aux accents postcore) et « Times Of Yore » (4:20). La vitrine de metal extrême progressif « Floating on the Murmuring Tide » (meilleur titre à mon sens) dévoilera le vrai potentiel d’In Vain. L’utilisation d’un saxophone pourra paraître étonnante mais le résultat est assez probant. On redemande des morceaux de ce calibre. Un « melting pot » manquant malgré tout parfois de cohésion (Between The Buried And Me comme exemple) et souffrant de quelques passages anecdotiques (le titre bonus « Rise Against », très proche d’un Nightfall nouvelle génération) gâchant les émotions générées. On aurait apprécié une fusion entre les aspects et expérimentaux, plutôt que cette scission en deux parties mais l’efficacité dégagée reprendra le dessus. L’auditeur ne fera même pas attention aux 59 minutes. Une fluidité remarquable.
Lorgnant entre une musique accrocheuse et des expérimentations sous des étiquettes variées, la maîtrise de composition, les mélodies entêtantes et les frissons ressentis assureront à ce
Ænigma un certain succès. Là où
Mantra était bien difficile à enfiler, l’heure de cet album s’écoutera sans réel effort. Un metal extrême mélodique et progressif de grande qualité. Avec un style affiné et des émotions plus conséquentes, l’album aura inéluctablement eu une note d’excellence. La suite peut-être ? Tentez donc
Ænigma, l’écoute n’aura rien de vaine. Coup de cœur de ce début d'année.
12 COMMENTAIRE(S)
31/08/2017 14:02
31/08/2017 13:51
31/08/2017 13:24
24/02/2014 18:57
20/05/2013 13:29
20/04/2013 11:22
par exemple). Leurs 2 premiers albums sont excellents une fois qu'on a épuré les 2 ou 3 bizarreries de la tracklist, j'attend celui ci avec impatience.
l'extrait en écoute me fait un peu peur, je trouve qu'on se rapproche beaucoup du dernier Borknagar, y a pire comme comparaison...wait and listen
Après qq semaines d'écoute : il est clairement très bon cette album. Plus aucune crainte.
Les pistes 1, 2 et 9 sont justes parfaites.
Il subsiste encore à droite à gauche qq riff un peu trop rythmique à mon gout mais sinon on est pas loin du sans faute.
Et puis ce trio de chanteur...death, clair et core (?)
Une question d'ailleurs à ce sujet : en temps normal j'ai une sainte horreur de tout ce qui est core : suis je le seul à trouver qu'ici le chant core tire franchement vers le black ?
09/03/2013 18:08
07/03/2013 17:05
C'est vrai ? Evidemment ça expliquerait beaucoup de choses ! Parce qu'en matière d’expérimentations jazzy, le dernier Solefald n'était pas en reste ! Hâte d'écouter ce prochain In Vain en tout cas ! Et bien content qu'il soit chroniqué sur Trasho !
07/03/2013 16:31
Les membres d'In Vain sont les musiciens "live" de Solefald.
07/03/2013 16:29
06/03/2013 18:51
par exemple). Leurs 2 premiers albums sont excellents une fois qu'on a épuré les 2 ou 3 bizarreries de la tracklist, j'attend celui ci avec impatience.
l'extrait en écoute me fait un peu peur, je trouve qu'on se rapproche beaucoup du dernier Borknagar, y a pire comme comparaison...wait and listen
06/03/2013 16:40