chargement...

haut de page

My

Remontez pour accéder au menu
166 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Rammstein - Herzeleid

Chronique

Rammstein Herzeleid
On connaît bien sûr tous Rammstein, sa double-pédale en quadruple croches à 350 BPM, ses solis de guitares ultra-techniques, son riffing-lead en sweeping quasi-continu et son chanteur aux accents Heavy haut-perché qui en ferait pâlir King Diamond. On a rarement vu autant de subtilité, de finesse et de parties de guitares différentes en un seul morceau. Bon, techniquement, je n'aurais même pas besoin de préciser que j'ironise gentiment mais je vais le faire quand même puisque sur la chronique de Behemoth, alors que j'avais cité Black Sabbath ironiquement, on m'avait fait comprendre dans les commentaires que « ça n'avait rien à voir ». Donc évidemment, non – ou devrais-je plutôt dire « Nein ! », Rammstein n'est pas technique, n'est pas rapide, n'est pas subtil (encore que, ça dépend des albums et des moments mais nous en reparlerons) mais en même temps, on s'en fout complètement puisque que Rammstein, c'est du feu, de la composition musicale binaire et un jeu de scène qui joue clairement avec les gros stéréotypes à l'Allemande. Oui, je dis bien « stéréotypes » car si vous avez déjà mis les pieds dans une ville allemande vous avez du vous rendre compte qu'on y croise beaucoup plus de couples gays à vélo que de grands blonds musclés qui s'exhibent torse-nus.

On s'intéresse donc aujourd'hui à « Herzeleid », premier disque brut de pomme de nos chers ex-Allemands de l'Est qui n'est clairement pas celui à avoir le plus connu le succès à sa sortie (deux ans avant de décoller en terme de ventes quand même). Malgré tout, nombre de ses morceaux restent aujourd'hui des classiques du groupe (« Asche Zu Asche », « Rammstein », « Du Riechst So Gut » et j'en passe....). Ce qu'il faut bien se dire, c'est que Rammstein arrive dans un climat qui lui est plutôt favorable et qui explique sûrement en partie leur succès international qui arrivera plus tard. Une scène Metal Industrielle est en marche, avec en tête de proue le duo Manson / Reznor mais aussi des combos comme KMFDM ou Hanzel & Gretyl et un milieu un peu « branchouille » qui s'intéresse depuis peu à ce style musical en pleine expansion. Pour preuve, on citera David Lynch qui utilisera Rammstein dans la B.O de son « Lost Highway ». Et si Rammstein n'est pas le premier groupe allemand à s'orienter vers une musique Metal bien carré, bien nette et bien précise (allez donc jeter une oreille sur « Isolation » du groupe Die Krupps ou sur le premier album de Oomph !) qui sera bientôt définie en tant que Neue Deutsche Härte, on peut reconnaître que ce sont eux qui en sont les plus gros représentants.

C'est simple, quand on pense « Metal Indus », on pense très vite à Rammstein, probablement plus vite à eux qu'à Nine Inch Nails, Ministry ou Marilyn Manson... Alors avec le recul, on est en droit de se poser la question du « Pourquoi ? ». La réponse est finalement assez évidente, même si l'on exclus volontairement l'aspect scénique qui est une des caractéristiques les plus populaires de la formation mais qui n'a rien à voir dans une chronique de disque. Non, la première chose qui marque et qui a du marquer encore plus à l'époque de la sortie de ce « Herzeleid », c'est la production. On imagine à peine la pile de compresseurs qu'il a fallu empiler sur la baffle d'amplification pour avoir un tel rendu sonore. Dès « Wollt Ihr Das Bet In Flammen Sehen », on est marqués par la puissance de feu du combo, qui ne s'encombre pas de détails superflus et qui reste tout à fait nette aujourd'hui, soit vingt ans après la sortie du disque. Des parpaings bêtes et méchants répétés en boucle pendant cinq minutes mais qui ne sont pas lassants et qui misent uniquement sur la qualité de l'enregistrement et sur un agencement catchy pour construire leur efficacité.

Pour autant, les apports légèrement EDM des claviers de Christan « Flake » Lorenz s'appliquent à faire de ces compositions somme toutes sommaires autre chose qu'une bête collection de riffs Metallo-Martiaux. On détecte donc une ambiance dans « Herzeleid ». Et on peut dire qu'elle n'est pas vraiment à la fête, comme on peut s'en rendre compte sur un morceau comme « Das Alte Leid » qui nous inonde de samples mystico-ethniques et d'un bébé qui hurle à la mort sur le final. De même, on aurait pu nommer « Heirate Mich », elle aussi présente dans « Lost Highway », et son introduction des plus tordues. On sent dans ce style si spécial toute la rugosité et le côté grisâtre des complexes massifs et maussades d'habitation soviétique. Une dureté qui sera bien sûr confirmée par la voix de Till Lindemann qui n'a plus franchement besoin d'être décrite aujourd'hui, tant elle reste une référence connue de nous tous, amateurs de Metal chevronnés ou simple quidam passant par là et appréciant le groupe. Qualitativement, « Herzeleid » est en ce qui me concerne le meilleur disque de Rammstein, il a pour lui l'impression d'immédiateté absolue, l'efficacité et la sincérité d'un climat spécifique retranscrit comme une photographie d'époque. Seul « Reise, Reise » réussira à faire jeu égal avec l'intensité de ce premier disque mais dans un registre beaucoup plus travaillé, adouci et intimiste. En attendant, si j'enlève la moins efficace « Der Meister », il n'y a tout bonnement rien à jeter dans « Herzeleid » qui assoira le début d'une longue carrière avec brio.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

5 COMMENTAIRE(S)

Goodnacht citer
Goodnacht
20/07/2017 08:57
Découvert ce matin avec plus de 20 ans de retard...
Un peu trop simple pour moi mais quelle efficacité !

Et on dit UN baffle, c'est masculin !

D'ailleurs c'est quoi une pile de compresseurs ? ça sert à quoi ?
gulo gulo citer
gulo gulo
11/11/2015 07:16
note: 8/10
FleshOvSatan a écrit : Il y a plus de déchets dans "Sehnsucht" je trouve, je zappe systématiquement quelques pistes. Après, celui à l'avantage d'avoir une production monstrueusement puissante, encore plus compressée et une certaine variété dans le sampling / les claviers.
Idem dans "Mutter" je zappe des morceaux, mais de la piste 1 à 6 c'est le grand chelem. Mais là, le son est déjà plus "Hollywoodien", donc, je m'y retrouve moins.
Pour le coup Reise, Reise dispose d'une jolie verrue en son centre pour moi ("Amerika") mais je l'écoute d'une traite sans sourciller !

Enfin, je vais chroniquer Sehnsucht et Reise, Reise, à l'occasion donc tu en sauras plus !


Ah bah ça, pour une fois qu'on est pile d'accord...
Rapha3l citer
Rapha3l
11/11/2015 00:30
DER MEISTER a longtemps été ma chanson pref de l'album Moqueur
FleshOvSatan citer
FleshOvSatan
07/11/2015 20:13
note: 9/10
Il y a plus de déchets dans "Sehnsucht" je trouve, je zappe systématiquement quelques pistes. Après, celui à l'avantage d'avoir une production monstrueusement puissante, encore plus compressée et une certaine variété dans le sampling / les claviers.
Idem dans "Mutter" je zappe des morceaux, mais de la piste 1 à 6 c'est le grand chelem. Mais là, le son est déjà plus "Hollywoodien", donc, je m'y retrouve moins.
Pour le coup Reise, Reise dispose d'une jolie verrue en son centre pour moi ("Amerika") mais je l'écoute d'une traite sans sourciller !

Enfin, je vais chroniquer Sehnsucht et Reise, Reise, à l'occasion donc tu en sauras plus !
Stockwel citer
Stockwel
07/11/2015 19:03
C'est marrant, je suis d'accord sur la qualité de l'album, mais j'adore "der Meister", et je trouve que Sehnsucht et Mutter sont aussi bons, alors que je trouve Reise Reise moins bon.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Rammstein
Neue Deutsche Härte (si vous voulez briller en société) / Métal Indus (si vous n'avez pas de prétent
1995 - Motor Music
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs : (9)  7.89/10
Webzines : (12)  8.06/10

plus d'infos sur
Rammstein
Rammstein
Metal Industriel - 1994 - Allemagne
  

écoutez
tracklist
01.   Wollt ihr das Bett in Flammen sehen  (5:17)
02.   Der Meister  (4:08)
03.   Weisses Fleisch  (3:35)
04.   Asche zu Asche  (3:51)
05.   Seemann  (4:48)
06.   Du riechst so gut  (4:49)
07.   Das alte Leid  (5:44)
08.   Heirate mich  (4:44)
09.   Herzeleid  (3:41)
10.   Laichzeit  (4:20)
11.   Rammstein  (4:25)

Durée : 49.22 min.

voir aussi
Rammstein
Rammstein
Rammstein

2019 - Universal Music
  
Rammstein
Rammstein
Reise Reise

2004 - Motor Music
  
Rammstein
Rammstein
Rammstein : Paris (DVD)

2017 - Vertigo
  
Rammstein
Rammstein
Lichtspielhaus (DVD)

2003 - Universal Music
  
Rammstein
Rammstein
Mutter

2001 - Universal Music
  

Disarmonia Mundi
The Dormant Stranger
Lire la chronique
Liturgy
93696
Lire la chronique
Aran Angmar
Ordo Diabolicum
Lire la chronique
Today Is The Day
Willpower
Lire la chronique
Big Business
Battlefields Forever
Lire la chronique
Sacrifice
Volume Six
Lire la chronique
Wurmian
Immemorial Shrine
Lire la chronique
Mortuaire
Monde Vide
Lire la chronique
Blood Red Fog
Marrasv​ä​et
Lire la chronique
European Tour 2025
Black Curse + Concrete Wind...
Lire le live report
eGorGe
Amalgams / Drill Baby Drill...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Avril 2025
Jouer à la Photo mystère
Disrupted
Stinking Death
Lire la chronique
Chestcrush
Ψυχοβγάλτης
Lire la chronique
Acid King
Beyond Vision
Lire la chronique
Belnejoum
Dark Tales of Zarathustra
Lire la chronique
Godflesh
A World Lit Only By Fire
Lire la chronique
S.O.D.
Live at Budokan (Live)
Lire la chronique
Revenge
Violation.Strife.Abominate
Lire la chronique
Interemo
The Return Of The Creep (EP)
Lire la chronique
Uninhibited
Scourge (EP)
Lire la chronique
Allocer
Worship (EP)
Lire la chronique
Slowhole
Slowhole
Lire la chronique
Teitanblood
From The Visceral Abyss
Lire la chronique
Frightful
What Lies Ahead
Lire la chronique
Nortt
Dødssang
Lire la chronique
Ialdabaoth
G.O.A.T. / S.C.A.P.E. (Comp...
Lire la chronique
Doomsday
Doomsday (EP)
Lire la chronique
Aeterna Tenebrae
Anima Mortalis Ars Perpetua
Lire la chronique
Nero Kane
Tales of Faith and Lunacy
Lire la chronique