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Brutus - Nest

Chronique

Brutus Nest
Autant poser mon jeu à plat : je suis le premier surpris que ce disque me plaise autant. Premièrement, parce que ce grand tiroir fourre-tout que l'on nomme Post-Hardcore n'est pas mon univers de prédilection. Hormis quelques exceptions, assez rares, rien ne m'y rassasie réellement. Enfin, parce que je me suis toujours méfié de ce que j'appelle, un peu dédaigneux, des "groupes à chanteuses". Surtout que Brutus fait partie de ceux qui mettent ce fait bien en avant, dans le merchandising comme dans leur communication. Il faut dire qu'ils ont un petit truc en plus : Stefanie joue de la batterie et assure le chant simultanément. Une petite curiosité, du fait de la difficulté que représente la coordination des quatre membres et des cordes vocales, rares sont les formations typées Metal utilisant ce type de line-up.

C'est en possession de ces quelques informations que j'allais assister à la prestation du trio Belge en festival, sans conviction, mais sans à-priori non plus. En curieux, tout simplement - et surtout pour faire passer le temps en attendant $uicideboy$, mais c'est une autre histoire. Et j'ai été séduit, un vrai petit coup de cœur qui m'a pris par surprise. Brutus a déployé énergie, passion, reconnaissance envers le public, mais surtout joué l'intégralité (ou presque) de "Nest", leur dernière livraison en date, qu'ils se devaient de défendre. Et si ces compositions ne sont pas exemptes de défauts, elles ont su me parler, me toucher, aussi bien en live que sur disque.

Si l'on insiste sur la personne aux baguettes, il ne faut pas oublier ses comparses, qui n'ont pas à rougir de leur talent. Stijn, seul, sait tricoter pour créer des nappes de riffs empruntant aussi bien au Black Metal (oui oui !) qu'au Hardcore, quand, malheureusement, il ne tartine pas quelques malheureux arpèges pour meubler (l'introduction de "War", pour ne citer qu'elle). Plus discret, mais non moins important, Peter, derrière la basse, s'assure d'ajouter un peu plus de matière, de consistance aux titres. Ces derniers, ainsi garnis, gagnent en impact, et, cerise sur le gâteau, la voix de Stefanie est absolument superbe. Ses accents Medúlla-esques, oscillant entre coffre et douceur - voire candeur un peu niaise - assurent une belle palette de teintes à l'intégralité de "Nest".

La galette comporte de sacrés moments de bravoure, on ne va pas se mentir : citons pêle-mêle "Distance", peut-être la plus typée du disque, parfaitement tragique, rythme implacable et guitares qui chialent; "War", titre clippé, qui souffre d'une introduction répétitive à se pendre mais explose littéralement au bout de deux minutes; ou, tant qu'à faire, "Space", interlude surprenante rythmée au tambourin à clochettes, tout en douceur : parfaitement sucré, mais la magie opère pour peu que le moldu soit réceptif. Mais "Nest", plutôt long de base, souffre de quelques handicaps qui deviennent de plus en plus flagrants au fil des écoutes.

Assurer à la fois la batterie et le chant n'est pas une mince affaire. Je ne pourrai pas en vouloir à Stefanie d'avoir ménagé les compositions pour lui permettre de jouer sur les deux tableaux sans trop souffrir. Cependant, si les parties vocales sont impeccables, la section rythmique est souvent à la peine, peu variée, sans relief, quand elle ne s'arrête pas en plein milieu d'un passage tonitruant, à bout-de-souffle (le motif central de "Distance", cassant complètement le rythme). Douloureusement anecdotique, on la croirait incapable de proposer plus qu'un grosse-caisse/caisse-claire/roulement ad nauseam, un peu dommage quand les lignes de guitares sont aussi fulgurantes. Comment ça, il suffirait d'engager un(e) batteur pour remédier à ce problème ? Impossible : Brutus perdrait l'un de ses plus importants arguments commerciaux. Au-delà de l'ennui profond suscité par la batterie, et ce, même en étant séduit par "Nest", je ne peux pas passer sous silence les "instants remplissages" épars, parfaitement anecdotiques, comme le duo voix/cymbale ride de "Paper Dragon" ou le final bien trop étalé de "Cemetery", qui plombent un peu plus le rythme général.

Si je ne boude pas mon plaisir à l'écoute de cet album, il me laisse, malgré tout, quelques regrets : amputé de quelques minutes, garni d'une section rythmique moins fade, "Nest" aurait gagné en lisibilité et en intensité. Disons, malgré tout, qu'en guise "d'album de l'été", de par sa mélancolie teintée de naïveté, cette nouvelle livraison de Brutus tient toutes ses promesses. Un peu de douceur dans ce monde de brutes !

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Brutus
Post-Hardcore
2019 - Autoproduction
notes
Chroniqueur : 7/10
Lecteurs : (1)  8/10
Webzines : (3)  7.94/10

plus d'infos sur
Brutus
Brutus
Post-Hardcore - Belgique
  

tracklist
01.   Fire  (03:49)
02.   Django  (03:06)
03.   Cemetery  (03:55)
04.   Techno  (03:35)
05.   Carry  (03:01)
06.   War  (04:39)
07.   Blind  (02:22)
08.   Distance  (03:06)
09.   Space  (02:46)
10.   Horde V  (04:04)
11.   Sugar Dragon  (07:44)

Durée : 42:00

parution
29 Mars 2019

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