Mindforce - Excalibur
Chronique
Mindforce Excalibur
Formé en 2016 sur les cendres du groupe Living Laser, Mindforce est une entité relativement jeune qui, au-delà de la qualité de chacune de ses sorties, s’est également fait remarquer par un rythme de parution pour le moins effréné. Originaire de la petite ville de Poughkeepsie dans l’état de New-York, le groupe compte ainsi à son actif une démo (Mindforce), un EP (The Future Of...), un split en compagnie des Californiens de Dead Heat (dont on parlera d’ailleurs très prochainement) mais aussi et surtout un premier album paru l’année dernière sur Triple B Records (Ecostrike, Antagonize, Regional Justice Center, Magnitude, Candy...) et Swell Creek Records (pour la version CD qui vient juste de paraître).
Intitulé Excalibur, celui-ci interpelle en premier lieu par son artwork médiéval particulièrement bonnard et ce logo à l’ancienne hérité quant à lui du monde du graffiti. Deux univers qui n’ont strictement rien à voir l’un avec l’autre mais dont l’union suscite évidemment un brin de curiosité. Musicalement, le groupe poursuit sur sa lancée après une première démo encourageante sur laquelle je m’étais pourtant penché à sa sortie mais sans vraiment prendre le temps de creuser ce que le groupe avait alors à offrir (monumentale erreur comme dirait Jack Slater). Bref, Mindforce évolue dans le registre d’un Hardcore/Crossover largement inspiré par la scène new-yorkaise de la première heure (tous les Cro-Mags, Leeway, The Icemen et autre Crumbsuckers).
Cette envie de remettre au goût du jour un style qui ne date pas d’hier va passer par quelques choix de productions rappelant à juste titre des albums comme Best Wishes, Alpha Omega, Born To Expire et Desperate Measures. Un constat évident pour quiconque connait ses classiques, notamment à l’écoute de cette batterie compressée à la réverb’ marquée (mais pas encombrante) ou de ces guitares brut de décoffrage au son particulièrement métallique. Une plongée immédiate dans les rues de New-York à la fin des années 80 néanmoins contrastée par ce que la technologie d’aujourd’hui a à nous offrir grâce en grande partie à un mastering offrant davantage de dynamique qu’à l’époque.
Au point côté production, Mindforce n’en oublie pas pour autant l’essentiel à savoir les riffs, l’énergie et l’efficacité. Du haut de ses vingt et une minutes (vingt-trois pour la version numérique qui comprend un titre supplémentaire ("Man Of Peace")), Excalibur enchaîne les riffs assassins avec une aisance des plus insolentes. Ce riffing, s’il doit effectivement allégeance aux seigneurs new-yorkais évoqués ci-dessus, n’en demeure pas moins influencé en premier lieu par la scène Thrash des années 80. A l’instar d’un Leeway ou d’un Cro-Mags, Mindforce doit donc également beaucoup aux premiers albums de Metallica ("Smother My Foes" et ce petit clin d’œil aux Four Horsemen à 0:54), Vio-Lence et autre Death Angel. Certes, on repassera encore une fois pour ce qui est de l’originalité, mais alors question efficacité, Mindforce se hisse sans aucune difficulté parmi les groupes les plus enthousiasmants dans le genre (Power Trip, Foreseen, Enforced, Dead Heat...).
Succession de riffs taillés pour headbanger et faire du air guitar partout, tout le temps, Excalibur n’en finit pas de nous régaler à coup de séquences toutes plus mortelles les unes que les autres. Si vous êtes du genre à rester de marbre face à des riffs comme ceux de "Senseless Act", "Fangs Of Time", "Won’t Be Denied" ou "Bestseller", d’accélérations à l’image de celles que l’on peut trouver sur "Senseless Act", "Excalibur", "Smother My Foes" ou "Man Of Peace" ou de breaks brises-nuques comme ceux de "Senseless Act" à 1:32, "Nightmare" à 0:39 et "Won’t Be Denied" à 2:12 alors c’est que vous êtes déjà morts à l’intérieur... Et ce n’est pas tout, est-ce que je vous ai parlé de ce groove indécent que Mindforce va distiller tout au long de ces vingt minutes de pur bonheur (cette entré en matière sur « Destroyer » comme pour dire "alors voilà comment ça va s’passer") ? Ou tous ces solos ultra Metal particulièrement inspirés pondus par Mike Shaw, seul guitariste à bord ("Senseless Act" à 1:16, "Excalibur" à 1:07, "Won’t Be Denied" à 1:43, "Bestseller" à 1:10, le début en fanfare de "Man Of Peace") ? Ou pour finir de ce chant crié et pourtant mélodique rappelant à la fois celui d’un Eddie Sutton de Leeway et d’un James Vitalo de Backtrack ? Bah voilà, c’est fait.
Impeccable du début à la fin, Excalibur ne changera pas la face du monde ni même celle de la scène Hardcore mais ça on s’en fout. L’essentiel c’est que l’on tient là une petite boule de nerfs mêlant efficacité, groove et énergie dans un esprit old school revisité. Certes, d’autres groupes évoluant dans le même registre sont déjà passés par là avant Mindforce mais ce n’est certainement pas une raison valable pour ne pas apprécier ce premier album tout en riffs et en intensité. Qui plus est, même si la musique des Américains s’inscrit dans un registre Thrash/Crossover assez large, sa formule concentre davantage d’éléments propres à la scène Hardcore new-yorkaise. Juste ce qu’il faut pour tirer son épingle du jeu et ainsi se faire remarquer. Vivement la suite en tout cas.
| AxGxB 25 Octobre 2019 - 2039 lectures |
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3 COMMENTAIRE(S)
citer | Je vais pas tarder à passer à la caisse .... |
citer | AxGxB 18/11/2019 10:41 | note: 8/10 | ElGdlMuerte a écrit : Tu as commandé l'album sur le bandcamp du label allemand ? Tu l'as reçu rapidement ?
Oui, tout à fait. Reçu en une petite semaine, une semaine et demie maximum. |
citer | Très bon album effectivement. L'influence de Leeway sur certains riffs est claire et nette. Après, je trouve que le chant n'est pas à la hauteur des groupes cités. ça manque de personnalité, là où Leeway, Cro-mags (Flanagan et Joseph), Crumbsuckers... ont ou avaient des vocaux affirmés et personnels.
Je trouve le chant finalement assez lambda et très linéaire. ça n'empêche pas l'album d'être très bon.
Tu as commandé l'album sur le bandcamp du label allemand ? Tu l'as reçu rapidement ? |
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3 COMMENTAIRE(S)
18/11/2019 10:46
18/11/2019 10:41
Oui, tout à fait. Reçu en une petite semaine, une semaine et demie maximum.
18/11/2019 10:45
Je trouve le chant finalement assez lambda et très linéaire. ça n'empêche pas l'album d'être très bon.
Tu as commandé l'album sur le bandcamp du label allemand ? Tu l'as reçu rapidement ?